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Loto Édition
27 novembre 2022

Rendez-vous avec la parque

LTA04

Je poursuis ma découverte de la collection de fascicules policiers de 32 pages : « Les Trois As », publiée à partir de 1941 par les éditions Chantal.

Après avoir découvert les trois premiers titres d’une collection difficile à cerner avec précision à cause des rééditions, des changements de numérotation voire d’illustration de couverture, voilà que je me plonge dans le 4e titre « Rendez-vous avec la parque ».

Un titre bien étrange, car s’il est signé Jacques Givet (1917 - 2003) un auteur né en Russie et mort en Suisse, il semble être le résultat d’une traduction d’un texte de R. Rogers (serait-ce Carl R. Rogers ? 1902-1987, le psychologue américain, mystère).

Étrange, donc, car ni Jacques Givet ni Carl R. Rogers ne semblent s’être adonnés aux récits policiers (ce titre excepté) et encore moins au récit fasciculaire policier.

Bref.

LE RENDEZ-VOUS AVEC LA PARQUE

Le jeu et la cupidité sont de vilains défauts.

William Costovain en a fait la cruelle expérience… cruelle pour son épouse qu’il assassinât pour hériter de sa fortune et se renflouer de ses pertes aux dés, aux cartes ou sur les champs de courses.

Mais si l’adage admet qu’un bien mal acquis ne profite jamais, il aurait dû ajouter que la vénalité est un danger, surtout, quand un être supérieur se charge de manipuler le hasard pour obtenir vengeance…

William Costovain est un salaud, c’est le moins que l’on puisse dire d’un homme qui, par avidité, a épousé une femme riche qu’il a ensuite assassinée, alors qu’elle était enceinte de lui, pour profiter de l’argent pour s’adonner à sa passion du jeu.

Mais le grand-père de la victime lui a promis que les chiffres lui porteraient malheur et il va se charger de faire en sorte que ce soit le cas.

Drôle de récit qui, en seulement 8 000 mots, mélange plusieurs genres avec une prédilection pendant les trois premiers quarts pour le roman noir à l’américaine avec ce personnage de Costovain, salaud notoire, mais charmeur et joueur qui est prêt à tout pour du pognon.

Mais, par la suite le récit se transforme en récit d’aventures avant de se conclure sur un plan machiavélique fomenté de longue date.

Bref, vous l’aurez compris, un peu trop de genres abordés pour seulement 8 000 mots, aussi chacun ne sera qu’effleuré, nuisant tout de même à l’ensemble.

Si la partie noire n’est pas inintéressante, l’auteur n’a pas le temps de plonger dans les tréfonds de l’âme humaine, dans la noirceur totale, pour séduire le lecteur avide de ce genre de lecture.

De même, la partie aventure est bâclée par manque de place et que dire à propos du plan machiavélique que le lecteur est presque obligé de reconstituer de lui-même puisque l’auteur n’en a pas pris la peine.

Pourtant, ce genre de fascicule peut contenir plus d’une dizaine de milliers de mots, voire 12 000, ce qui aurait permis de renforcer l’un ou l’autre des deux genres (le plan machiavélique si possible).

Dommage, donc, car, si l’idée n’était pas celle du siècle, elle était suffisamment intéressante pour proposer un texte plus abouti, plus profond, donc, plus long.

Ce n’était donc pas la bonne collection pour cela et on se demande donc pourquoi Jacques Givet a pris la peine de traduire ce texte à moins qu’il n’ait lui aussi succombé à l’astuce qui consistait, pour un auteur, à écrire un texte en français, mais à s’en proclamer le traducteur, inventant un auteur anglo-saxon qui aurait écrit le récit original. Boris Vian le fit avec Vernon Sullivan ; Max Paul en fit autant avec M. A. Hychx pour sa première aventure du Roi de la Chaussette…

Bon, nous ne le saurons probablement jamais.

Étrange, enfin, car le personnage principal n’est autre que William Costovain et donc loin d’être un héros auquel les lecteurs peuvent s’identifier. Difficile de trembler pour un tel salopard, mais heureusement, la concision du texte ne laisse de toute façon pas le temps à de telles effusions.

L’auteur aurait pu centrer son récit sur le personnage de l’avocat, en retravaillant un peu son schéma narratif… m’enfin.

Au final, un petit récit à l’idée de base intéressante, mais bien trop ambitieux pour être traité en seulement 8 000 mots..

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