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Loto Édition
1 octobre 2023

Vert Samba

61jf2AhzOWLCharles Aubert est un auteur que j’ai découvert récemment à travers les aventures de Niels Hogan, un homme qui profita d’une restructuration de son entreprise pour quitter son poste de commercial pour aller s’installer dans une cabane de pêcheur au bord d’un étang au sud de Montpellier pour y fabriquer des leurres pour la pêche…

Après avoir apprécié « Bleu Calypso » et « Rouge Tango », me voilà embarqué dans la troisième aventure titrée « Vert Samba » (chaque titre prend le nom d’un des leurres composé par la couleur dominante dudit leurre et du nom d’une danse qui ressemble à la façon de bouger du leurre dans le courant).

Pour information, Charles Aubert s’est inspiré de sa propre expérience pour créer son personnage puisque, lui-même, a quitté son poste de Directeur commercial en assurances pour s’installer, avec sa famille, dans une maison au bord de l’étang au sud de Montpellier pour créer des bracelets-montres.

Vert Samba :

Le cadavre d’un ostréiculteur est retrouvé près d’un étang. Puis un second. Coïncidence mystérieuse : les deux ont le même tatouage sur le bras.
Il n’en fallait pas plus pour relancer Lizzie et Niels. Accompagné de Vieux Bob et du capitaine Malkovitch, le couple va tenter de mettre la lumière sur cette affaire sordide.
Une enquête qui les conduira sur les traces d’un vieux groupe de rock local dont les membres semblent appartenir à l’extrême droite locale.

Niels Hogan espère que sa vie va redevenir normale après la série de meurtres s’étant déroulé sur l’étant près de chez lui et auxquels il a été mêlé en tant que suspect, mais surtout pour la résolution de l’affaire dans laquelle lui et ses proches, dont sa petite amie Lizzie, ont risqué leurs vies.

Mais le sort s’acharne sur lui quand un ostréiculteur est assassiné non loin. Forcément, Lizzie, journaliste à son compte, va s’intéresser à l’affaire au grand dam de leur ami Malkovitch, gendarme chargé de l’enquête.

Et les choses vont encore se compliquer quand un second corps va être découvert et que tous vont se rendre compte que les deux victimes sont liées à un piètre groupe de rock monté par des jeunes néonazis dont, depuis, l’un des membres est devenu un homme politique influent visant la mairie de Montpellier…

On retrouve donc toute la clique du précédent ouvrage, excepté Alex, mort à la fin de cet ouvrage.

Paddy, le père Niels, un vieux traveller irlandais bourru, est toujours présent, mais il commence à présenter des signes de troubles cognitifs inquiétants. Vieux Bob, quant à lui, s’est rapproché de Nora, la responsable de l’ESAT qui travaille autour des métiers de l’étang et dont il embauche quelques jeunes dans le restaurant qu’il a hérité d’Alex. Mais ce rapprochement ne fait pas forcément son bonheur, car il devient sombre, cachottier, violent et semble cacher un lourd secret en commun avec Nora…

S’ajoute à la fratrie deux personnages, une jeune fille de l’ESAT et, surtout, Tao, un jeune homme atteint de prosopagnosie, une maladie l’empêchant de reconnaître des visages connus, auquel Paddy va s’attacher en lui apprenant à pêcher…

Il faut bien reconnaître le talent qu’à Charles Aubert à raconter des histoires, à s’attacher à ses personnages, à parler des problèmes du quotidien, à décrire la nature, quitte à délaisser un peu son intrigue policière.

Car, l’intrigue semble toujours un prétexte pour parler d’autre chose et c’est une nouvelle fois le cas ici puisque l’auteur se penche volontiers sur les problèmes relationnels. Ceux entre Niels et Paddy. Ceux entre Niels et Lizzie. Ceux entre Lizzie et Vieux Bob.

Les doutes, les craintes, les non-dits, tout y passe sans jamais sombrer dans le pathos ni dans l’indigeste. La plume conserve une légèreté même dans les moments les plus sombres et on se prend à préférer ces instants à ceux de l’enquête qui avance, comme dans le précédent ouvrage, comme elle peut (un problème récurrent quand le héros n’est pas un policier).

Et finalement, on quitte les personnages à regret, sans vraiment se soucier du résultat de l’enquête, mais en se demandant ce qu’il va leur arriver et en espérant que l’auteur va bientôt sortir de sa manche un « Rose Madison », le nom du leurre que Niels Hogan est en train d’expérimenter et qui laisse présager du titre du prochain roman.

Malheureusement, de suite il n’y a pas pour l’instant puisque l’auteur, depuis, a écrit un roman avec d’autres personnages, « Tala Yuna » et s’apprête à sortir un autre roman, « Danser encore », sur l’histoire du boxeur tzigane ayant défié les nazis et qui est justement évoquée dans « Vert Samba ».

Au final, un très bon moment de lecture, très émouvant, grâce à la belle plume de Charles Aubert.

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