San-Antonio met le paquet
Je poursuis ma lecture de l’œuvre Sanantonienne de Frédéric Dard que j’ai entamée dans l’ordre, depuis le tout premier, pour arriver, après un très long temps d’abstinence à ce 35e épisode : « San-Antonio met le paquet », initialement paru en 1959.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous présenter San-Antonio, et encore moins son auteur, Frédéric Dard, alors, passons directement à la critique.
San-Antonio met le paquet :
C’est par un petit événement en marge de nos activités professionnelles que démarre cette fois-ci l’aventure. Une aventure vraiment extraordinaire, vous pourrez en juger par la suite si vous avez la patience de poursuivre.
Une aventure comme, à dire vrai, il ne m’en était encore jamais arrivé…
Pinaud, le subalterne et ami du commissaire San-Antonio, a gagné une maison suite à un concours passé dans un journal.
À la pendaison de crémaillère, où sont invités Béru, sa femme, San-Antonio et sa Félicie de mère, Bérurier a la drôle d’idée d’apporter, comme cadeau, un immense sapin.
Alors que le trio (Béru, Pinaud, San-Antonio) s’éreinte à creuser un trou dans le jardin pour planter le sapin, ils tombent sur un os, ou, plutôt, les os d’un cadavre féminin enterré dans de la chaux.
Désireux de planter l’arbre dans un autre coin, après avoir rebouché le premier trou, afin de ne pas effrayer ces dames, les trois amis découvrent un autre cadavre…
Quand on chronique un titre de la série des San-Antonio, on a tendance, naturellement, à vouloir se lancer dans une prose argotique à base de jeux de mots et autres joyeusetés du genre…
Mais, tenter de se confronter à l’excellence de la plume gouailleuse de Frédéric Dard, pour parler de Frédéric Dard, ce serait comme vouloir commenter une course d’Usain Bolt en piquant un sprint ou la performance de Rocco Siffredi en… vous voyez ce que je veux dire.
Aussi vais-je me contenter d’écrire simplement et, surtout, de ne pas mettre le paquet pour évoquer ce que je pense d’un roman qui ne laissera pas grandes traces dans ma mémoire malgré toute l’affection que j’ai pour la plume de Dard.
Je n’évoquerai pas l’intrigue qui ne vole pas bien haut et qui tient sur des hasards, car, après tout, on ne lit pas un San-Antonio pour son intrigue.
Mais la plume de Frédéric Dard me semble, ici, à l’image de son héros (San-Antonio a une fièvre de cheval et est malade à crever), un peu fatiguée. Pas de cette fatigue qui vous plonge lentement vers la fin, mais ce genre de fatigue passagère (comme lorsque l’on est malade) qui ne vous empêche pas forcément d’œuvrer, mais qui ne vous permet pas d’exceller.
On retiendra quelques tournures de phrases savoureuses (c’est du Frédéric Dard, quand même) et, malheureusement, quelques jeux de mots sur les noms (je n’aime pas trop ça, je trouve que c’est trop facile pour un talent comme Dard) du genre Serge Acquoix ou Simon Persavéça…
Mais pas grand-chose de plus même si cela suffit tout de même à maintenir l’intérêt du lecteur jusqu’au bout d’autant plus que, comme tous les San-Antonio, cet épisode est court…
Au final, pas le meilleur ni le plus inspiré de ces 35 premiers épisodes de la saga Sanantonienne.