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Loto Édition
26 novembre 2023

Manus Dei

Manus-deiDe temps en temps, j’aime me plonger dans le travail des petits éditeurs de ma région…

Bien évidemment, je le fais exclusivement à travers des romans policiers, le seul genre qui me ravisse.

Si j’ai déjà pu apprécier quelques romans parus chez T.D.O. Éditions, le plus grand des petits éditeurs de ma région, je ne m’étais, jusqu’à présent, jamais plongé dans un livre paru aux Presses Littéraires…

C’est désormais chose faite avec « Manus Dei » de Catherine Barcelonne, un petit roman d’un peu plus de 150 pages paru récemment.

Catherine Barcelonne est docteur en chirurgie dentaire et écrivain. Elle est principalement auteur de romans de science-fiction jeunesse.

Manus Dei :

Cléo est une brillante biologiste qui travaille dans la recherche sur la combustion spontanée. Un matin, deux enquêteurs viennent lui demander son aide. En effet un corps carbonisé a été retrouvé à Perpignan. D’abord réticente, la scientifique va pourtant sortir de sa zone de confort aseptisée, et s’engager dans une folle course contre la montre. Avec ces deux inspecteurs, un médecin légiste et un professeur d’épigraphie, elle va sillonner la planète à la recherche d’indices sur le mode opératoire et le mobile d’horribles crimes. Pour son sixième roman, Catherine Barcelonne nous plonge dans un thriller haletant. Suspens et rebondissements assurés. Docteur en chirurgie dentaire dans les Pyrénées-Orientales, Catherine Barcelonne est passionnée depuis l’âge de 10 ans par la lecture en découvrant l’œuvre de René Barjavel, elle plonge dans ces univers « autres » avec Tolkien, Asimov, R. Hobb, mais aussi R. Merle, B. Werber, G. Orwell et bien d’autres. Elle est lauréate de trois prix pour ses nouvelles. En 2022, elle reçoit le Prix des lecteurs (Perpignan Méditerranée Métropole) pour sa trilogie ITURIA.

Cléo est une biologiste spécialiste de la combustion spontanée. Un matin, deux enquêteurs exigent qu’elle les suive pour éclairer de ses connaissances la mort par combustion spontanée d’un homme à Perpignan. Bientôt, les morts par combustion spontanée vont s’enchaîner, concernant toutes des personnalités influentes. Les crimes sont signés par la Manus Dei, une branche dissidente de l’Opus Dei…

Alors, que dire de ce petit roman ?

Déjà, qu’il est petit… tout petit… curieusement petit pour un genre (le thriller) dont les conventions scripturales veulent que celui-ci s’étale sur des centaines de pages, n’hésitant pas, pour cela, à imposer aux lecteurs des scènes inutiles afin de délayer la sauce.

Alors, je vous rassure toute de suite. Petit, oui, mais l’auteur ne nous évite pas pour autant des scènes inutiles dont, notamment et principalement, la romance qui va naître entre Cléo et l’un des enquêteurs.

Il faut bien avouer que la petite taille du roman est une des raisons pour laquelle je n’ai pas lâché ce roman avant la fin. S’il s’était étalé sur 600 pages, je n’aurai probablement pas insisté.

Car, il y a des éléments qui, dès le début, m’ont agacé. Cléo est jeune et belle, Craig est jeune et beau, l’un des enquêteurs (je ne me souviens déjà plus lequel) est séduisant et viril…

Cléo rougit aux compliments, Craig est un cavaleur et un beau parleur, l’enquêteur est un taiseux qui se contient, mais tombe irrémédiablement sous le charme de Cléo.

Autant le dire tout de suite, le lecteur se trouve face à de la romance à la petite semaine (ou semelle) qui semble plus s’adresser à des midinettes qu’à des lecteurs avides de thrillers et d’action.

Mais bon, passons.

Hormis ces passages (très sages) qui me lassent (sans être salaces), il faut bien avouer que le reste est rythmé, sans temps mort, donc et que le lecteur a le droit à tous les passages obligés du genre (mais en condensé). Les enquêteurs voyagent à travers le monde, sont poursuivis par les hommes d’une terrible organisation, font partie eux-mêmes d’une puissante organisation (appelée « Organisation »), certains sont blessés dans les affrontements, d’autres meurent, d’autres, encore, disparaissent. On a le droit à la surprenante révélation (qui n’est pas surprenante) à la fausse mort du méchant (double fausse mort), à l’affrontement final et au « happy end », à la fin heureuse avec accomplissement de la romance en sus… sans oublier de saupoudrer le tout d’ésotérisme et de théologie…

Une fois encore, on a l’impression que l’auteur a suivi à la lettre le fameux bouquin « Le Thriller pour les Nuls ».

On sent derrière ce roman l’influence de romans à succès du genre, de films et de séries Netflix, Amazon Prime (la série « Citadel », entre autres) et que sais-je encore.

Un adage assure que pour bien écrire il faut lire, lire et lire encore. Mais il oublie de préciser qu’il faut savoir digérer ses lectures pour ne pas en être trop influencés…

Bref.

Je dois cependant avouer que la plume de l’auteur n’est pas indigeste malgré des tics d’écritures et bien que le texte publié manque cruellement de relecture critique (ce qui est aussi le travail de l’éditeur, normalement).

On s’amusera (ou pas) du fait que le méchant s’appelle Carmino Greco, mais que dans la démonstration de Cléo pour découvrir sa véritable identité, elle utilise, à la place, le nom de Marco Canegri, qui n’apparaît nulle part avant.

On reprochera quelques répétitions facilement évitables, des mots écrits à la place d’autres, quelques fautes d’orthographe (oui, je suis plus critique envers le travail des petits éditeurs de ma région qu’envers les grands d’ailleurs).

Mais surtout on regrettera cette fin qui tombe d’un coup, brutalement ou presque, et le fait que le grand méchant à la tête d’une organisation avec des moyens quasi illimités capables de prouesses techniques incroyables aille au charbon lui-même et se retrouve tout seul pour affronter le gentil… À quoi ça sert d’avoir autant de moyens si c’est toi qui fais tout le boulot (et mal, en plus, puisque tu perds lamentablement).

Heureusement, un chose à mettre au crédit de l’éditeur, c’est que le roman papier est à un prix abordable, 10 euros, probablement aidé en cela par le fait que Les Presses Littéraires est aussi un imprimeur et aussi du faible nombre de pages du bouquin…

Pour ce qui est du numérique, 6,99 euros… peut mieux faire, mais c’est déjà moins pire que la plupart des concurrents.

Au final, un petit roman qui n’a pas les moyens des ambitions de son intrigue et qui pâti, pour moi, d’une romance pour midinette en parallèle de l’histoire principale.

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