L'évadé

Je poursuis ma découverte de la mythique collection fasciculaire policière « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi, une collection de plus de 240 titres (en comptant les deux séries) entre 1916 et 1927 et qui fut l’une des toutes premières collections fasciculaires policières si ce n’est la première. De plus, les couvertures de tous les titres furent superbement illustrées par Gil Baer…

C’est, cette fois-ci, dans la seconde série que je pioche, celle de 39 titres ayant été publiés entre 1926 et 1927 (la première s’est arrêtée en 1923 si je ne dis pas de bêtise, après 204 titres.

« L’évadé » est donc un fascicule de 32 pages, signé Henriette Leenhouder [1888-1969] et publié en 1927.

Henriette Leenhouder, qui œuvra plus dans le récit sentimental, écrivit quelques récits policiers pour les éditions Ferenczi.

Elle épousa en 1912, Paul Salmon, un auteur prolifique de récits fasciculaires dont j’ai déjà parlé pour ses séries « Luc Hardy, détective millionnaire » et « Jacques de Villefort détective » signées de son pseudonyme Paul Dargens.

Notons que Paul Salmon épousa en secondes noces une autre femme de lettres : Léonce Prache.

Notons encore que Henriette Leenhoudeur usa des pseudonymes Henriette Salmon, Henriette Langlade et Claude Mareuil.

L’ÉVADÉ

Un riche rentier, M. Edmond Desgranges, vient d’être trouvé assassiné dans l’appartement qu’il habitait depuis bientôt deux ans, en compagnie de sa gouvernante, Hortense Brissac.

Le corps a été découvert par une dame embauchée pour suppléer Hortense Brissac qui souffre depuis quelques semaines de crises aiguës de rhumatismes.

C’est l’inspecteur Pierre Mignot qui est chargé de l’enquête.

Très vite, il soupçonne Hortense Brissac de jouer la comédie de la maladie…

Il décide alors de ruser pour la surveiller afin d’en avoir le cœur net…

L’inspecteur Pierre Mignot est chargé d’enquêter sur le meurtre d’un vieil homme riche retrouvé étranglé dans sa chambre pour lui voler son argent.

Sa gouvernante, un sexagénaire souffrant depuis peu de crises de rhumatisme l’empêchant de se déplacer, n’a rien entendu durant la nuit.

C’est la femme de ménage embauchée pour supplée la gouvernante qui a découvert le corps…

Très vite, Pierre Mignot suspecte la gouvernante de jouer la comédie de la fausse malade. Pourquoi ?... Il décide donc de la mettre à l’épreuve…

Bon, que dire de ce petit récit policier d’à peine plus de 10 000 mots ?

Pas grand-chose en faite, car il faut bien avouer qu’il n’apporte rien à la littérature fasciculaire, ni en termes d’intrigue ni en termes de plume.

Si Henriette Leenhouder n’écrit pas désagréablement, loin de là, on doit reconnaître que son style ne se démarque pas du commun des auteurs de fascicules.

Quant à l’intrigue, elle est forcément simple, du fait même du format concis, mais ne réserve aucune surprise aux lecteurs.

En effet, c’est plus à un récit d’aventures que l’on est confronté tant l’enquête de l’inspecteur se réduit à sa portion congrue et que le reste du récit est dévolu à ses péripéties et à ses mésaventures desquelles il va devoir se tirer [l’illustration de couverture est à ce sujet explicite].

Bien évidemment, on est habitué à cette porosité des genres à tel point que l’on retrouve des récits policiers dans la collection « Le Roman d’Aventures » des éditions Ferenczi et, inversement, des récits tirant vers l’aventure dans la collection « Le Récit Policier ».

Au final, un récit policier d’aventure banal, ni mauvais ni très bon, mais qui fait passer un petit moment de lecture sans déplaisir et c’est déjà pas mal.