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Loto Édition
3 mars 2024

Une étrange disparition

 

Quand on évoque le terme de « Reine du polar », tout le monde pense immédiatement à Agatha Christie, la mère d’Hercule Poirot, dont l’immense succès ne s’est jamais tari depuis près d’un siècle.

Mais Agatha Christie est probablement l’arbre qui cache la forêt, car beaucoup ignorent encore que les femmes de lettres s’essayèrent très tôt à la littérature policière, dès ses débuts, en fait.

Car, si on admet que « L’affaire Lerouge » d’Émile Gaboriau est le premier roman policier de la littérature, considéré ainsi de par la forme narrative créée par l’auteur afin de développer une histoire d’enquête autour d’un meurtre initialement écrit sous forme de feuilleton pour un journal, il faut alors également admettre que la gent féminine avait esquissé le genre peu de temps avant le Maître du polar.

Effectivement, Mary Elizabeth Braddon, dès 1860, avec « La trace du serpent », développe une trame policière et emploie comme héros un détective.

D’autres femmes s’engouffreront également dans la brèche comme Catherine Louisa Pirkis, Emma Orczy, et plus tard Dorothy L. Sayers.

Et, autre femme à se lancer dans l’aventure : Anna Katherine Green, dont les rééditions de ses romans firent les beaux jours de la mythique collection « Le Masque ».

Anna Katherine Green (1846 -1935) consacra quasi entièrement sa plume au genre policier et dès son premier roman « The Leavenworth case/Le crime de la 5e avenue », elle crée un policier de l’Agence Pinkerton : M. Ebenezer Gryce.

Celui-ci apparaîtra dans une douzaine de romans, soit en tant que personnage principal soit en tant que personnage secondaire comme le démontre la seconde enquête de la série « Une étrange disparition » où M. Gryce, bien que présent, cède le devant de la scène à son jeune subordonné Sharp.

UNE ÉTRANGE DISPARITION

Quand la femme de charge du richissime M. Blake débarque dans l’Agence Pinkerton de New York afin de signaler l’enlèvement de la lingère de son maître, M. Gryce, le célèbre détective, confie les premières investigations à son jeune subordonné, M. Sharp.

Les indices par lui récoltés tendent à démontrer que l’affaire est bien plus mystérieuse qu’il n’y paraît. Entre une domestique dont tout indique qu’elle provient d’un milieu favorisé, un M. Blake désabusé, une cliente qui dissimule des informations, Sharp va s’engager corps et âme pour découvrir la vérité sur cette étrange disparition, autour de laquelle tout le monde semble avoir quelque chose à cacher…

La femme de charge du riche M. Blake débarque à l’Agence Pinkerton de New York pour signaler la disparition de la lingère de son maître.

Le célèbre détective Gryce envoie son jeune subalterne, M. Sharp pour mener les premières investigations. M. Sharp, déjà surpris que la femme de charge ait décidé de payer l’agence avec ses propres deniers, l’est encore plus de constater qu’il doit se cacher de M. Blake pour se rendre dans la chambre de la lingère. Mais sa surprise augmente en constatant le luxe de ladite chambre ainsi que de certains vêtements et les divers signes ostentatoires d’une certaine éducation. De plus, une large tache de sang tend à démontrer que la disparition de la jeune femme s’est faite contre sa volonté.

M. Gryce, appelé en renfort, ne tarde pas à laisser les commandes de l’enquête à Sharp qui va s’évertuer à démontrer à son supérieur qu’il mérite toute sa confiance. Il ne se doute pas, alors, de la complexité du dossier qui lui a été confié.

Que dire de ce roman qui date de 1878 ?

Déjà, qu’il n’a pas trop souffert du temps.

Certes, on a le droit à une certaine noblesse qui n’a plus cours de nos jours, mais, dans l’ensemble, à part d’évoquer une diligence, un trajet à cheval… on n’est pas sans cesse ramené il y a un siècle et demi par les évènements.

Ensuite, que le roman débute plutôt agréablement et mystérieusement avec cette étrange disparition et, surtout, le comportement tout aussi étrange de M. Blake et de la femme de charge.

On pourra regretter, ou pas, que la suite du roman se disperse dans un genre plus aventurier, ou, à d’autres moments, plus sentimental, deux genres plus coutumiers de l’époque, mais on ne peut pas trop en demander.

On peut aussi goûter moyennement la très longue confession de M. Blake même si celle-ci permet d’appréhender mieux l’ensemble de l’histoire (mais, là aussi, c’est un procédé très utilisé jusque dans les années 1950).

Pourtant, malgré cela (ou grâce à cela pour les nostalgiques de la littérature de l’époque), ce roman s’avère très agréable à lire, du fait d’une parfaite maîtrise de la plume (même s’il s’agit d’une traduction) de la narration et de l’histoire.

Au final, un bon roman policier qui n'a pas trop vieilli même s'il date, pourtant, de l'époque des prémices du genre.

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