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Loto Édition
15 septembre 2013

Les souris ont la peau tendre

51958201Il était un temps où les « San-Antonio » n'étaient pas encore des romans policiers, mais des romans d'espionnage.

En ce temps, San-Antonio était déjà commissaire, déjà tombeur de ces dames, déjà invincible, mais naviguait en solitaire, Bérurier et Pinaud ne faisaient pas encore partie de ses aventures.

On est encore pendant la Deuxième Guerre mondiale, San-Antonio est convié par les services secrets anglais à dénicher un espion qui a creusé son trou dans la résistance du plat pays :

Les souris ont la peau tendre : Un patron de bistrot portant, dans son arrière-salle, une épée à la taille, surtout au XXe siècle, c'est assez extraordinaire. Mais franchement, où ça se corse (chef-lieu Bastia, histoire de fomenter une petite guerre civile), où ça se corse, disais-je, c'est quand l'épée n'est pas à la taille du type, mais à travers la taille... Je tiens aussi à vous préciser que cette découverte n'est pas faite pour me réjouir, vu que l'épinglé était mon seul contact dans ce foutu bled... Pour lui, le contact a été plutôt rude, et pour moi, il risque de l'être aussi, je le crains, car j'entends déjà mugir, au loin, une sirène de police...

« Les souris ont la peau tendre » est la troisième aventure de San-Antonio. Frédéric Dard n'a pas encore atteint son rythme de croisière ni encore bien fixé les grands contours du personnage qui fera son succès.

Si l'humour est déjà présent, il est encore en filigrane, mais tout le talent de maitre des mots de l'auteur est indéniablement là ainsi que sa verve fleurie. San-Antonio est le narrateur omniscient de ses propres aventures et se permet, par moments, d'interpeler le lecteur dans un langage imagé.

dard10San-Antonio n'est pas tatoué, mais est un dur, un vrai. Il aime la castagne, les petites pépées et la bibine, mais il n'aime pas les Allemands et les Allemands ne l'aiment pas non plus.

Largué en Belgique par les Anglais pour découvrir une taupe allemande, San-Antonio ne découvre, en guise de contact, qu'un cuistot embroché. Les choses se corsent quand une femme magnifique lui glisse un appareil photo dans la poche avant de se faire canarder dans un restaurant sous ses yeux.

La suite ? Flinguages, bastons, partie de pince-fesses...

San-Antonio c'est James Bond sans costume de soirée, Superman sans la cape, Super Dupond avec un dé et un thé, Jean Moulin en encore plus résistant, le général Deux Gaulles car il lui faut bien ça pour honorer toutes les petites souris qu'il croise.

Au final, « Les souris ont la peau tendre » est dans la lignée des précédents opus de la saga, mais n'a pas encore fondé les bases DU San-Antonio alias Sana qui fera le succès de la série. Pour autant, il ne faut pas bouder son plaisir, ce roman se lit bien, se lit vite et, surtout, se lit très agréablement, ce qui n'est pas négligeable.

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