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Loto Édition
2 décembre 2018

Crime de Première Classe

CouvLEDP5

Poursuivons les « Enquêtes du Professeur » initialement éditées dans la collection « L’Indice » des éditions populaires Monégasques courant 1946 par ce cinquième épisode : « Crime de Première Classe ».

Le « Professeur » est le surnom donné à l’inspecteur Gonzague Gaveau, un policier dont il est difficile de connaître l’affectation au fil des épisodes. Peut-être est-il un ancêtre du Capitaine Marleau (l’héroïne de la série télévisée réalisée par Josée Dayan et dont l’interprète, Corinne Masiero est le principal [le seul ???] atout), un policier itinérant ? Difficile de le dire à ce stade de ma découverte.

Le personnage semble né de la plume de René Byzance, pseudonyme sous lequel se cacherait l’écrivain Jean Buzancais. Mais comme, de toute façon, on ne trouve rien sur l’un ni sur l’autre, cela nous fait une belle jambe, d’autant que, chez un écrivain, ce qui m’intéresse, c’est avant tout ses textes.

Crime de Première Classe :

Le célèbre inspecteur Gonzague Gaveau, alias « Le Professeur » est envoyé à Mende afin d’enquêter sur un trafic de faux billets.

Alors qu’il attend son train sur le quai de La Bastide, outre les passagers qui semblent des habitués du trajet, le policier repère une belle jeune dame élégante qui dépareille d’avec les autres passagers.

Arrivé à Mende, ne voyant pas la femme descendre du wagon, Le Professeur remonte dans le train et, fouillant les compartiments, découvre le corps sans vie de la voyageuse.

Le meurtre ne fait aucun doute.

Très vite, dans l’esprit de l’enquêteur qui ne croit pas aux coïncidences, l’affaire de fausse monnaie et le crime sont forcément reliés…

Si vous avez lu mes précédentes chroniques sur les autres épisodes de la série, vous saurez déjà que je vante la maîtrise de l’auteur dans un format très contraignant du fascicule 32 pages (ici, en fait, fascicule 16 pages, mais bien remplies de petits caractères) qui oblige l’auteur à ne pas dépasser les 10 000 mots pour résoudre son enquête (ici, le texte atteint presque 10 200 mots).

Parvenir de manière aussi concise à proposer une histoire agréable à lire avec des personnages intéressants n’est pas une mince affaire et, d’ailleurs, rares sont les auteurs à y être parvenus. 

Je ne vais pas répéter encore une fois que, pour moi, l’auteur qui a le plus excellé dans ce format est Charles Richebourg avec les enquêtes du « Commissaire Odilon Quentin » (ha bé si, je l’ai répété), mais je tiens à souligner tout de même que l’auteur des « Enquêtes du Professeur » fait preuve d’une telle aisance qu’il n’est forcément pas un écrivaillon de troisième ordre, un simple pisse-copie ni même un correct « faiseur » d’histoires comme il en existait tant.

Non, l’auteur de ces histoires fait preuve de talent pour parvenir à insuffler un style à des textes dont la taille ne permet déjà pas à la plupart de ses confrères à poser des personnages.

C’est encore le cas dans cet épisode puisqu’il débute par une scène bucolique, voire poétique, où Gonzague Gaveau attend son train dans une petite gare de montagne et prend plaisir à contempler le paysage.

L’aisance d’écriture et l’humour léger qui parfument ces histoires, sont également présents ici, même si l’on sent une légère coupure vers la fin, comme si l’auteur avait supprimé un bout de texte ou bien s’il s’était contraint à brusquer les choses pour ne pas dépasser le cadre. Ainsi, selon le lecteur, il aura le sentiment qu’il a sauté un passage ou, alors, que l’auteur a tu volontairement des explications pour rendre sa fin plus surprenante.

Malgré cela, l’ensemble se lit toujours aussi agréablement et le Professeur, si le personnage n’est pas ciselé du fait de la petite taille des épisodes, n’en demeure pas moins sympathique et légèrement complexe.

Au final, encore un épisode qui se lit vite et bien. Une lecture très agréable pour un format qui a fourni énormément de titres dans la première moitié du siècle dernier, mais pas tant que ça avec de telles qualités et une telle fluidité de lecture.

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