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Loto Édition
9 août 2020

Un crime impossible

CouvIB02

« Les enquêtes de l’inspecteur Barre » est une petite série de 8 fascicules de 16 pages (à peine plus de 6 000 mots par épisode) intégrée à partir de 1945 à la collection « La Clé de l’Énigme » des Éditions Populaires Monégasques.

Une partie des épisodes n’est pas signée, l’autre est signée Michel Cory, un probable pseudonyme de l’auteur Maurice Coriem.

L’inspecteur Paul Barre est un jeune homme de la haute bourgeoisie, riche et bien élevé qui est devenu inspecteur par passion. Son statut, sa fortune et ses relations lui donnent une entière indépendance dans le métier. Il est intelligent, observateur, perspicace et aussi méticuleux.

UN CRIME IMPOSSIBLE

Un crime impossible a eu lieu dans la commune de Mégrigny !

Le brigadier présent au moment du meurtre de monsieur Ternier est affirmatif : celui-ci s’est écroulé après avoir reçu un poignard dans le dos alors qu’il n’y avait personne derrière lui.

Le médecin amené à constater le décès est, quant à lui, formel : la victime est morte sur le coup, touchée en plein cœur !

Ce drame inexplicable demeurant inexpliqué, le juge chargé de l’affaire décide de faire appel à un policier de la capitale.

L’inspecteur Paul BARRE, auréolé de ses nombreux succès, débarque à Mégrigny et exige qu’une reconstitution soit immédiatement effectuée.

L’événement va attirer une foule curieuse, dont un bien étrange chemineau…

Un crime impossible qui porte bien son nom puisque le meurtre a eu lieu en présence de plusieurs témoins sans que personne n’ait rien vu : un homme s’écroule, un poignard dans le dos, alors qu’il était en train de serrer la main à un brigadier venu saluer le groupe d’hommes avec lequel il était assis à une terrasse.

Le médecin est formel : la victime est morte sur le coup, au moment même où il serrait la main du brigadier. Pourtant, ni celui-ci ni les autres à la table n’ont vu ni entendu quoi que ce soit.

C’est l’inspecteur Paul Barre qui est appelé à la rescousse et sa façon d’enquêter va se révéler à la fois étrange et efficace...

On retrouve donc Paul Barre pour une seconde enquête.

Après avoir résolu un « crime en chambre close » avec le vol d’un bijou (pas de meurtre cette fois-ci) le voilà confronté à un meurtre, mais : impossible.

Meurtre il y a, mais pas de meurtrier ni même de façon de commettre le crime puisque plein de témoins, mais aucun indice.

L’auteur (peut-être Michel Cory, mais ce titre n’est pas signé) part, comme dans le précédent épisode, d’une idée intéressante et même ambitieuse pour ce genre de format très court si peu propice aux intrigues.

Malheureusement, en 6 300 mots, on se doute que l’intrigue ne va pas tenir ses promesses et que, finalement, le crime s’avère être très simple d’autant, qu’après coup, on constate que l’auteur a donné, par deux fois, un indice révélateur.

Cependant, comme on ne lit pas ce genre de format pour le suspens qui y est forcément absent, cette simplicité ne sera pas rédhibitoire.

L’auteur, une nouvelle fois, place son héros en quelques mots, ce qui est une qualité que n’ont pas tous ses confrères confrontés à une telle forme de concision.

Il est vrai que ceux-ci aiment s’appuyer sur des personnages déjà ancrés dans l’imaginaire des lecteurs en créant des clones de héros de la littérature (Sherlock Holmes, Nick Carter, Fantomas, Arsène Lupin) et se risquent rarement à faire dans l’originalité de ce côté.

Pourtant, force est de constater que les Éditions Populaires Monégasques (leurs auteurs) avec l’inspecteur Paul Barre et avec l’inspecteur Gonzague Gaveau, alias « Le Professeur », de René Byzance, ont eu l’audace de tenter de proposer des personnages un peu moins conventionnels et ce malgré un format qui ne le permettait pas forcément.

On retrouve ici un peu d’humour, notamment dans l’attitude du Chemineau-jardinier de l’histoire.

Au final, avec une idée de base : le crime impossible, un personnage bien posé, un peu d’humour, l’ensemble, si on le prend pour ce qu’il est (un texte de 6 000 mots), se lit agréablement et remplit son office : proposer une bonne lecture de 30 minutes environ.

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