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Loto Édition
8 août 2021

Femmes blafardes

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Serais-je Siniacosceptique ?

C’était avec ce questionnement que je me plongeais dans ce roman de Pierre Siniac.

Effectivement, n’étant pas convaincu par mes précédentes lectures de romans de l’auteur, titres sélectionnés un peu au hasard des rencontres, je décidais, pour confirmer ou infirmer mon hypothèse liminaire de choisir un roman de Siniac plébiscité par les lecteurs.

C’est ainsi que je décidais de lire « Femmes blafardes », publié en 1981.

Pour rappel, Pierre Siniac (1928-2002) est un auteur de romans policiers qui fut publié dans la mythique collection « Série Noire » des éditions Gallimard, mais également au « Masque » et il est l’auteur de « Les Morfalous », adapté au cinéma par Henri Verneuil en 1984 avec, au casting, Jean-Paul Belmondo, Jacques Villeret, Marie Laforet, Michel Constantin ou encore Michel Creton.

Il est également l’auteur de la série « Luj Inferman ' et La Cloduque », une série de 7 romans iconoclastes pour la « Série Noire ».

Femmes blafardes :

Femmes blafardes. Et qui vous tirent la langue, car elles ont été étranglées. Leurs yeux fixes ne sont plus que des étoiles glauques qui cherchent à percer la grande nappe qui les entoure, plus noire que la nuit, et où défilent à la dérive un tueur fou qui se prend pour le sadique du Yorkshire, un flic perdu dans la ville – et qui n’est le flic de personne – et une poignée de quidams serrés dans la main de la peur.

Séverin Chanfier, ancien flic poussé à la démission pour une bavure et son obsession sexuelle, travaille pour une boîte privée de recherches en l’intérêt des familles. Pour son travail, il parcourt le pays au volant de sa vieille voiture.

Un soir de pluie et de brouillard (il a le blues sur le trottoir…) il tombe en panne à l’orée d’un bien étrange village dans lequel il se rend, à pied, pour y trouver un garagiste qui lui annonce qu’il lui faudra attendre 5 jours pour les réparations.

5 jours à passer dans ce trou ? Chanfier n’a d’autre choix et loue une chambre chez l’habitant et commence à observer la population et les habitudes de ce bien étrange village, tellement étrange que, tous les jeudis soir, de jeunes femmes sont retrouvées étranglées dans la rue, un éventail à leur pied. Mais « Jack l’éventreur », comme est surnommé l’assassin, ne tue que les jeudis soir, oui, mais seulement les jeudis où Cantoiseau, le patron du restaurant « Aux 3 couteaux » met, à sa carte, du lapin chasseur… Or, Cantoiseau déteste cuisiner le lapin chasseur et, pourtant, il en met à la carte tous les jeudis soir… ou presque.

Voici un bien étrange roman (pour moi) qu’il m’est difficile de chroniquer et encore plus de critiquer tant j’ai l’absolue certitude que mes réticences envers le texte ne sont pas dues à des défauts de l’auteur et de sa plume, mais à mon propre ressenti.

Suis-je Siniacosceptique ? Me demandais-je en préambule ? Il me semble que je peux désormais répondre par l’affirmative.

Effectivement, suis je suis allé au bout de ce roman (ce qui prouve que je lui trouve des qualités), je n’ai pour autant jamais pu entrer totalement dans l’histoire à cause du traitement, de l’histoire, des personnages.

Iconoclaste, on pourrait le qualifier ainsi, mais je ne suis pourtant pas contre l’iconoclasme.

Intrigue loufoque à la narration sous forme de mécanique huilée. Là non plus, je n’ai rien contre, bien au contraire.

Personnages à la fois hétérogènes, bien que caricaturaux… pourquoi pas.

Beaucoup de personnages. Trop ? Là, je suis moins fan même s’il faut bien avouer que l’intrigue et la narration nécessitent un grand nombre de personnages puisque l’histoire s’appuie sur l’interaction, au sein d’un village, du comportement de l’un sur l’autre avec réaction en chaîne.

Ainsi, bien difficile, pour moi, de cibler une raison ou une autre qui justifierait mon manque d’enthousiasme.

Quand on aime un roman, il s’agit d’un tout, bien souvent. L’inverse est également vrai.

Certes, je pourrais pointer du doigt cette propension de l’auteur de demeurer sur un fil sans jamais basculer d’un côté ou de l’autre entre réalisme et bouffonerie, comme une blague racontée avec un sérieux indéboulonnable.

Pas assez loufoque et décalé pour faire rire, trop pour le considérer comme un réel roman policier, cet entre-deux est bien souvent, chez moi, une difficulté à surmonter qui nécessite, chez l’auteur, un petit plus qui n’est pas présent chez Siniac.

N’adhérant pas à cet état intermédiaire, difficile d’apprécier, par la suite, les passages répétitifs où l’auteur énumère la réaction de chaque protagoniste en fonction du comportement de l’un ou de l’autre.

Ces passages devenant, ipso facto, rébarbatifs, comment, alors, prendre un réel plaisir à cette lecture.

Alors, pourrais-je conclure de ces différentes lectures décevantes que Pierre Siniac était un mauvais écrivain ? Bien évidemment non !

La seule conclusion plausible demeure celle évoquée au départ, le problème vient de ma propre perception de l’auteur. Ainsi, je suis, apparemment, bien Siniacosceptique.

Dommage d’autant plus que l’auteur, en lui-même, m’est plutôt sympathique. Que les ingrédients de sa plume, dans d’autres proportions, auraient pu me séduire. Que Pierre Siniac a su dépeindre des personnages atypiques (pas forcément dans ce roman), une qualité que je plébiscite généralement.

Mais non, rien ne me convainc, un problème de dosage, sans doute.

Tant pis. Peut-être reviendrais-je un jour rendre visite à Siniac pour voir si, avec le temps, ma perception peut évoluer dans le sens positif.

Au final, probablement un bon roman, mais dont les dosages ne me correspondent pas et qui pâtit d’un trop grand nombre de personnages.

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