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Loto Édition
26 septembre 2021

Les pourritures célestes

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De temps en temps, je me replonge dans les aventures du Poulpe, initié par Jean-Bernard Pouy, aux éditions La Baleine, sachant à l’avance qu’en piochant au hasard, j’ai de gros risque de tomber sur un roman moyen, voire, mauvais, mais toujours court, ce qui compense parfois.

Le hasard de mon choix s’est porté sur « Les pourritures Célestes » de Albédo, sans aucun doute un pseudonyme d’occasion d’un auteur ne voulant pas se dévoiler.

Le roman a été publié en 1998, n° 138 de la collection.

Sur Albédo, donc, néant complet, ce qui étaie mon hypothèse précédente.

Les pourritures Célestes:

C’est l’histoire d’un Poulpe qui a perdu le goût de se mouiller.

Aussi, quand la jeune actrice Stefany Desterrains tombe d’une falaise à Etretat, il va voir, mais à reculons.

S’immergeant à contre-courant dans un drame mythologique dont les acteurs baigneront ses nuits normandes de lueurs tragiques, il tentera de refermer ses tentacules sur Cetus, la monstrueuse baleine.

Alors seulement – après s’être fait tirer dessus à boulets rouges par l’ADCA et après avoir remporté un singulier combat contre Gabriel Lecouvreur – le Poulpe refera surface avec une certitude sereine : tout ce qui n’est pas encore vaine le sera bientôt. Dans cinq milliards d’années…

Gabriel Lecouvreur se rend à Etretat, pour voir l’aiguille et apprend que le matin même de son arrivée, une jeune actrice de télévision s’est jetée du haut de la falaise. Sans grande volonté, il va s’intéresser à l’événement pour voir de quoi il en retourne.

Abédo, quel que soit l’auteur se cachant derrière le pseudonyme, fait figure, dans ce roman, de bon élève, du moins dans les intentions.

Il est clair qu’Abédo a tenté un maximum de respecter la Bible développée par Jean-Bernard Pouy et de proposer aux lecteurs tous les passages obligés de la série.

Ainsi, on aura le droit au Pied de Porc à la Sainte Scolasse, normal, aux frictions avec Gérard, normal, à Sheryl, la coiffeuse, normal, au Polikarpov, l’avion que tente de faire remonter Gabriel, aux critiques sur la presse poubelle, sur la télévision, sur les institutions, les nantis, les bobos, les fachos (mais pas trop), etc.

Bien sûr, Gabriel Lecouvreur boit de la bière, lit des Haïkus, se bat (un peu) et se fait taper dessus (pas du tout).

Mais pourtant, même en voulant bien fait, Albédo ne nous propose qu’un roman assez ennuyeux, du fait d’une intrigue première totalement inintéressante (le suicide d’une jeune actrice de télévision) d’une intrigue secondaire pas plus exaltante (les arcanes d’une association de commerçants), et d’un coupable et d’un mobile très peu crédibles.

Difficile, d’ailleurs, de comprendre l’intérêt de mêler à tout cela la mythologie et l’astronomie à travers l’action d’une tierce personne voulant aiguiller Gabriel Lecouvreur sur l’affaire à l’aide d’un livre évoquant ces deux sujets. On se demande encore comment Le Poulpe fait la liaison entre les deux, il faudrait demander à l’auteur pour le savoir.

Si on ajoute à cela un manque certain d’humour, de répliques cinglantes (une seule notable dans tout le roman), difficile alors de séduire le lecteur que je suis.

Généralement, chaque auteur de la série tente d’apporter sa patte à la saga, soit par les lieux traversés, soit par une certaine perversion, dans le sens psychanalytique du terme.

Et c’est bien vers la psychanalyse que tend l’auteur puisqu’il rend Gabriel véritablement schizophrène, engageant un conflit ou du moins une dichotomie entre Gabriel Lecouvreur et Le Poulpe.

Durant tout le roman, ou presque, Gabriel avance sa réelle volonté, sans but, sans ennemi, ce qui conditionne beaucoup le lecteur qui, lui aussi, avance dans le récit sans réel enthousiasme.

Et quand Le Poulpe entre en action, ayant enfin trouvé son rival, les choses se décantent en quelques pages et l’on est tenté de se dire « Tout ça pour ça ? ».

Au final, bien que l’auteur veuille bien faire, il ne propose qu’un petit roman peu intéressant, dont le lecteur de la saga retiendra bien peu de chose si ce n’est une réplique (c’est peu en 160 pages).

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