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Loto Édition
29 décembre 2012

Le prix du numérique.

118576La loi sur le prix unique du livre de 1981, appelée aussi la loi Lang, avait pour but d'obliger les éditeurs à faire imprimer sur leurs ouvrages, un prix que tout libraire se devait de respecter dans la limite d'une remise de 5 %.

La loi avait surtout pour but de protéger les libraires indépendants face aux chaînes de librairies genre la FNAC qui aurait eu tôt fait de faire les plus gros rabais possibles pour se débarrasser de la concurrence.

Mais, comme chaque médaille a son revers, cette loi avait aussi pour effet d'empêcher le prix du livre de baisser et de favoriser son accès au public.

De la même façon, les petits éditeurs ne peuvent pas suivre les prix du marché et ajuster le prix de leurs ouvrages à défaut d'une réimpression avec changement de numéro ISBN (il fallait alors attendre d'avoir vendu l'intégralité du premier stock ou bien de l'envoyer au pilon).

Avec le livre numérique, il semblait évident qu'à nouvelles technologies, nouvelles législations mais comme ceux qui proposent les lois et les votent ne sont pas forcément ceux qui connaissent le mieux le sujet en question, l'année dernière a vu arriver une loi sur le prix unique du livre numérique.

Cependant, comme le sujet (le livre numérique) est très vaste, la loi est forcément très floue.

Ainsi, la loi en question ne s'adresse pas à tous les livres numériques mais uniquement aux livres numériques ayant déjà une version papier ou susceptible d'en avoir prochainement une. Et, l'adjectif "susceptible" est suffisamment vague pour qu'il ne faille jamais l'incorporer dans une loi.

Pas de bol, ce qualificatif est bien présent et décrédibilise totalement cette loi d'autant qu'elle explique, plus loin, que l'éditeur doit fixer un prix unique sur son ouvrage, mais que ce prix peut varier en fonction du contenu de l'offre et des modalités d'accès ou d'usage. Mais qu'est-ce à dire ? Difficile de savoir réellement d'autant qu'il n'est pas inenvisageable que Bruxelles mette à un moment ou un autre son grain de sel.

Mais trève de législation, revenons-en à la véritable question, quel est le bon prix d'un livre numérique ?

Prenons un exemple concret avec un livre récent d'un auteur réputé édité par un éditeur de grande envergure : "Kaiken" de Jean-Christophe Grangé chez Albin Michel.

La version papier coûte 21,76 euros ; la version numérique est au prix de 15.99 euros.

Le prix de la version numérique représente donc 73.48 % du prix du livre papier.

Si l'on excepte que 16 euros pour un livre numérique est assez cher (OXYMORON Éditions fait en sorte de proposer ses ouvrages papier dans les alentours de 13 euros), le fait que le prix du numérique représente 3/4 du prix du papier laisse dubitatif.

On peut considérer que l'éditeur se contente de déduire les coûts d'impression du prix de la version papier pour proposer son prix en numérique. Mais les livres papiers imposent d'autres coûts comme les frais de stockage, de retour, de pilon...

De plus, la dématérialisation du livre implique un certain manque pour le lecteur. Pas de sensation physique, d'odeur et des inquiétudes, illégitimes à mon sens, sur la pérénité de l'ouvrage numérique.

Alors, pour sûr, il y a également des coûts inhérents aux deux versions. Corriger et mettre en page un tapuscrit, que ce soit pour un livre numérique ou un livre papier, implique la même dose de travail.

Par contre, certains pensent qu'une fois la maquette effectuée pour le livre papier, créer une version numérique ne prend ni temps ni argent. Faux, bien sûr !

Évidemment, un éditeur peu scrupuleux pourrait se contenter de convertir son fichier Pdf qu'il a créé pour envoyer à l'imprimeur pour faire son fichier Epub. Par contre, un éditeur exigeant décidera de créer son fichier Epub de A à Z. Ceci implique donc une dose de temps et de travail supplémentaire, donc un coût.

D'autres, totalement déconnectés du monde de l'édition, pensent qu'un livre numérique devrait être gratuit ou, à la limite, être facturé moins d'un euro. Là encore, il faut savoir que créer un livre numérique, même après une version papier, demande de l'investissement de temps et de travail sans compter les droits d'auteurs.

La position d'OXYMORON Éditions est intermédiaire.

D'un côté, l'envie de proposer ses ouvrages numériques au meilleur prix afin que les lecteurs aient plus facilement accès aux livres.

De l'autre côté, l'envie de proposer des ouvrages numériques de qualité donc, des ouvrages qui nécessitent une bonne dose de travail, donc des coûts à répercuter.

Au final, OXYMORON Éditions a choisi de proposer ses ouvrages numériques à une valeur équivalent plus ou moins à 1/3 du prix de la version papier.

Ainsi, les livres papiers coûtant entre 13 et 17 euros sont tous proposés (sur le site d'OXYMORON éditions) à 4,50 euros (5 euros sur les autres librairies virtuelles).

En prime, OXYMORON Éditions offre la possibilité de découvrir certains ouvrages (le premier Wan & Ted) en plusieurs petits ouvrages à prix modiques (1 euro à 1.75 euro).

Conclusion, pour la même exigence de qualité tant dans les textes que dans leurs présentations, vous pouvez désormais découvrir les ouvrages du catalogue de OXYMORON Éditions en version numérique pour un coût variant entre 1 euro et 4,50 euros.

Alors, elle est pas belle la vie ?

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  • Parce que l'édition est une véritable loterie dans laquelle il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus, il est grand temps que quelqu'un mette sa plume dans la fourmilière afin de faire connaître aux lecteurs la cruauté du milieu du livre !
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