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Loto Édition
23 juin 2019

5 ombres dans la nuit

BD16

« 5 ombres dans la nuit » est un épisode des aventures de Bill Disley, le reporter-détective anglais né de la plume de l’énigmatique J.A. Flanigham...

Ceux et celles qui lisent régulièrement mes chroniques des livres que je dévore, ne sont pas sans savoir que je suis absolument fan de la plume de J.A. Flanigham, bien que je ne sache toujours pas qui se cache derrière ce pseudonyme (qui le sait, d’ailleurs ?).

Certes, les plus passionnés de littérature populaire vous diront que derrière J.A. Flanigham se cache ni plus ni moins que Raymond Gauthier ! Voilà qui nous fait une belle jambe puisque l’on n’en sait pas plus sur Gauthier que sur Flanigham !

D’autres, enfin, sûrement les mêmes, vous diront que derrière Raymon Gauthier se cachent les pseudonymes Mick, Nelly Burke, voire Jacques Fréville.

D’accord, mais cela n’amène toujours rien.

Moi, tout ce que je peux vous assurer c’est que derrière le pseudonyme de J.A. Flanigham, se cachait un sacrément bon écrivain.

Et, après tout, c’est à peu près la seule chose que j’ai besoin de savoir puisque je ne cesse de dire que, chez un écrivain, la seule chose qui m’intéresse, ce sont ses textes.

J.A. Flanigham a écrit (du moins, sous ce pseudonyme-là) de très nombreux textes, principalement tous policiers, tous sous format fasciculaire (de 16 à 128 pages), la plupart faisant vivre le personnage de Bill Disley (en trois vagues successives, sans compter les rééditions), mais il développa également d’autres personnages récurrents comme « Dick et Betty », des aventuriers modernes (à l’époque), ou les « Dessous de l’agence Garnier » avec les membres de ladite agence.

Ce que je peux également dire sur l’auteur c’est qu’il était très influencé par le roman noir à l’américaine et qu’il excellait dans l’art des incises et des indications scéniques dont il rythmait ses récits pour apporter un maximum d’élément sur ses personnages en un minimum de mots.

Bill Disley, quant à lui, est un journaliste du « Star Express » qui joue souvent au détective, parfois pour aidé son ami Martin, inspecteur à Scotland Yard, souvent épaulé par son fidèle ami Jeff, un ancien pickpocket et boxeur qui donnerait sa vie pour lui, et qu’il adore tout autant l’alcool que les femmes.

5 OMBRES DANS LA NUIT

Cinq jeunes aventuriers en culottes courtes s’aventurent dans un tunnel découvert par hasard dans les bois proches du collège dans lequel ils sont internes.

Des bruits, des voix, se font entendre. Le chef de la petite bande part en éclaireur, un coup de feu éclate… le garçon ne donne plus signe de vie.

Les quatre rescapés battent en retraite…

L’un d’eux décide alors de faire appel à son cousin, Bill DISLEY, le célèbre journaliste, et débarque chez celui-ci sans se douter de la scène incongrue à laquelle il va être témoin et qui se révélera l’acte liminaire à une étrange et exaltante aventure…

En voilà un bien curieux épisode.

Celui-ci se situe en plein milieu de la première vague des aventures de Bill Disley, celle qui fût éditée à partir de 1946 aux éditions Moulins Vert au sein de la collection « Murmure d’amour » avant d’être rééditée, dans le désordre, au sein de la collection « Police-Roman » des éditions Lutèce à partir 1949. Par la suite viendront deux collections dédiées au personnage, « Les aventures de Bill Disley » à partir de 1951, puis « Les nouvelles aventures de Bill Disley » à partir de 1955 (chaque fois dans des formats plus étoffés).

Il est un épisode que l’on pourrait faussement estimé de charnière, puisque c’est celui dans lequel Bill Disley fait la rencontre de la belle jeune femme rousse répondant au prénom de Dora, qui reviendra par la suite dans quelques épisodes puisqu’étant l’amour de Bill Disley.

Pourtant, à la lecture du début de l’épisode, difficile de se rendre compte que l’on a affaire à un texte de Flanigham tant le style semble poussif et mal maîtrisé (en plus, dans sa version première, d’être truffé de répétitions et autres coquilles).

Si les épisodes de « Bill Disley » débutent la plupart du temps par un chapitre mettant en scène Bill Disley lui-même, ce n’est pas le cas ici. Même, Bill Disley intervient un peu plus tard et à travers une séquence qui semble tomber comme un cheveu sur la soupe, laissant supposer au lecteur averti que le texte eut pu être l’objet d’une réécriture, ou bien de coupes drastiques.

Cependant, la suite de la lecture nous confirme qu’il n’en est rien et que cette impression a probablement été voulue par l’auteur.

Pour autant, si, d’ordinaire, le lecteur entre immédiatement de plein pieds dans les aventures de Bill Disley, ici, à cause de cette entrée en matière peu empreinte des qualités ordinaires de la plume de Flanigham, le lecteur a bien plus de mal se lancer dans l’aventure en compagnie des personnages.

Certes, on retrouve par la suite le flegme de Bill Disley, son côté charmeur qui plaît tant aux femmes, son côté ironique qui déplaît tant à ses amis. On a également le plaisir de partager un petit moment avec Jeff et avec Martin, pourtant, il manque un petit quelque chose que je ne saurais pointer du doigt ou de la souris, mais qui découle probablement de cette première impression déceptive.

Malgré tout, le roman, court (11 500 mots) se lit sans déplaisir (il ne manquerait plus que ça avec Flanigham), mais le lecteur que je suis est loin de retrouver l’immense plaisir à chaque fois renouvelé (sauf ici) de retrouver les personnages et la plume de cet auteur énigmatique, mais ô combien talentueux.

L’intrigue, quant à elle, ne vole pas très haut (mais ce format très court ne permet pas de faire des folies en la matière) et si j’ai l’habitude de dire des épisodes de Bill Disley qu’on n’a jamais l’impression à la fin d’une lecture d’avoir dévoré un texte aussi court, tant sont nombreuses les informations fournies par l’auteur, notamment à travers les fameuses incises et indications scéniques et tant les intrigues, bien que restreintes, sont parfaitement maîtrisées par l’auteur, ce n’est pas le cas ici.

Effectivement, le roman est très court et je m’en suis rendu compte au point final, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’ici, que ce soit avec des épisodes de Bill Disley publiés plus tard ou avec des textes d’autres séries ou n’appartenant à aucune série.

Il faut donc un début à tout, un début décevant, mais pas rébarbatif, car, même en étant bien en deçà de ses capacités ordinaires, J.A. Flanigham nous livre tout de même un texte supérieur à bien des textes de la littérature populaire de tailles similaires.

Au final, un épisode que je qualifierai de moyen, dans l’excellente série « Bill Disley » et même dans la bibliographie de son auteur, mais qui apporte quand même un certain plaisir de lecture...

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