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Loto Édition
29 novembre 2020

Mi-carême sanglante

CouvMCS

« Mi-carême sanglante » est un court roman de J. A. Flanigham paru, initialement, en 1959 sous la forme d’un fascicule de 64 pages dans la collection « Police et Mystère » 2e série des éditions Ferenczi.

J. A. Flanigham est un pseudonyme, n’en doutons pas, d’un auteur de langue française comme il était courant, à l’époque et même avant à nos auteurs hexagonaux, de prendre des pseudonymes anglo-saxons pour séduire les lecteurs qui raffolaient de la littérature « américaine ».

Ainsi il ne fut pas rare que certains auteurs français se fassent passer pour les traducteurs d’auteurs américains alors qu’ils avaient eux-mêmes écrit les récits (Paul Max sous le pseudonyme de M.A. Hychx pour « Début dans la police » ou bien Boris Vian sous le pseudonyme de Venon Sullivan pour plusieurs romans).

Mais, bien souvent, les auteurs se contentaient juste de prendre des pseudonymes à consonance américaine (Léo Malet = Frank Harding = John-Silver Lee; Frédéric Dard = Kill Him = Maxel Beeting = Wel Norton…).

En ce qui concerne J.A. Flanigham, nul ne sait, aujourd’hui, qui se cachait sous ce pseudonyme. Certains assurent qu’il s’agit d’un pseudonyme commun à plusieurs auteurs (ce dont je doute) et alignent d’autres pseudonymes concernés (Raymon Gauthier, par exemple).

D’autres ont envisagé (c’est moi, mais j’ai changé d’avis) qu’il pourrait y avoir du Boris Vian derrière Flanigham (à cause de la période d’activité concordante, de certaines similitudes dans des histoires et des mêmes inspirations).

Tout ce que l’on sait, c’est que Flanigham a écrit plusieurs séries : « Les aventures de Bill Disley » ; « Dick et Betty, aventuriers modernes » ; « Les dessous de l’Agence Garnier ».

Qui a déjà lu des récits de J.A. Flanigham sait également que l’auteur était très inspiré par le roman noir à l’américaine (excepté, dans les aventures de Bill Disley et de Dick et Betty) et qu’il maîtrisait à merveille les incises dans ses textes.

Pour le reste…

 

MI-CARÊME SANGLANTE

 

À la suite d’une recrudescence de vols de bijoux dans de magnifiques demeures, M. Murdick craint pour la sécurité de ses invités lors de la somptueuse fête qu’il donne pour les vingt ans de sa fille Bella.

 

C’est le détective Peter GAIL qui est chargé, avec une jeune collègue, de se mêler aux convives pour s’assurer que tout se déroule normalement.

 

Le clou des festivités consiste en une troupe d’Indiens dansant au rythme de la musique d’un orchestre.

 

Tout à coup, le silence se fait, la lumière s’éteint et les cris des « sauvages » sont remplacés par ceux des femmes sentant des mains sur leurs gorges qui s’emparent de leurs colliers…

Peter Gail est chargé par M. Murdick d’assurer la sécurité lors de la fête pour les 20 ans de sa fille Bella. Pour se faire, il accepte d’emmener avec lui la jeune Rosie, qui travaille en parallèle dans un pressing. Mais la jeune femme, depuis qu’elle est amoureuse de Peter, se passionne pour le métier de détective afin de plaire à Peter.

Durant la soirée, un orchestre et des danseurs indiens se transforment en bandits de grand chemin et, sous la menace de leurs armes, rafflent les bijoux de l’assistance.

Quelque temps après, alors que Peter retrouve Bella lors d’une autre fête, le chef d’orchestre voleur est retrouvé mort dans un fourré du jardin…

Qui a lu des romans de Flanigham autres que les aventures de Bill Disley sait que, dans les récits de Flanigham, le coupable est toujours une femme. Si ce n’est directement, du moins parce qu’elle est l’instigatrice du crime ou la motivation du criminel.

Bref, dans le monde noir de Flanigham comme dans celui de son modèle du roman noir à l’américaine, la femme est soit vénale soit vénéneuse et bien souvent les deux.

Aussi, trouvez la femme, vous trouverez le coupable.

Malheureusement, les femmes sont nombreuses dans ce roman et c’est alors 5 suspectes à suivre.

Le lecteur ne tardera pas à innocenter deux d’entre elles, il en restera donc encore trois. À vous de lire le roman pour savoir laquelle.

Rien de bien nouveau, donc, dans ce monde, et ce n’est malheureusement pas le style de l’auteur, que je ne cesse de louer, qui rehaussera l’ensemble de ce roman qui, pour n’être pas une purge à lire, est loin d’atteindre les sommets de plaisirs de lecture d’autres œuvres de l’auteur.

Malgré les 20 000 mots à sa disposition, Flanigham peine à proposer une intrigue si ce n’est exaltante, du moins, intéressante. Effectivement, les motivations de la criminelle s’avèrent décevantes et les moyens mis en œuvre pour y arriver probablement démesurés.

Quant à la plume de Flanigham, celui-ci semble livrer son minimum syndical.

On pourrait espérer que l’ensemble soit compensé par des personnages attachants ou (et) originaux. Ce n’est pas le cas non plus.

Le héros, si on peut l’appeler ainsi, Peter Gail, s’avère être un bien piètre détective qui ne possède pas assez de sang-froid pour alimenter ses deux cerveaux à la fois (et devinez lequel prend le dessus sur l’autre.).

Rosie, la jeune détective-blanchisseuse n’est guère mieux lotie en s’éprenant de son mentor.

Quant aux autres… on s’approche du néant.

Rien donc de bien folichon à retirer de cet ouvrage qui, pourtant, n’est pas désagréable à lire, et ce malgré tous les défauts cités.

Au final, un roman mineur d’un auteur que certains considéreraient mineur si tant est qu’ils le connussent, mais que je considère comme bon… la plupart du temps.

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