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Loto Édition
14 novembre 2021

Sir Jerry, détective

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La littérature populaire n’a pas d’âge ! Cela tombe bien, moi non plus !

Ce n’est pas un aphorisme d’une véracité discutable (en tous cas me concernant) que je débute cette chronique sur un récit de littérature jeunesse, premier épisode d’une série débutée en 1935 et signée par Mad H. Giraud, de son vrai nom Madeleine Gélinet (1880-1961).

L’auteur est principalement connue pour avoir été directrice du magazine jeunesse « La Semaine de Suzette » entre 1927 et 1949.

« La Semaine de Suzette », publié par les éditions Gautier-Languereau entre 1905 et 1960 était un magazine destiné aux enfants de familles bourgeoises qui publiait des romans qui furent, par la suite, édités sous format livre, par le même éditeur, dans la collection « La Bibliothèque de Suzette ».

C’est dans cette collection que parut la série « Sir Jerry, détective » qui connut par la suite deux rééditions.

Sir Jerry, détective :

Tante Belle, désireuse d’amuser ses nombreux neveux et nièces, fait appel à un prestidigitateur, mais celui-ci disparaît en pleine représentation et, à sa place, apparaît une petite fille qui semble avoir perdu la mémoire. Mais le magicien n’est pas le seul à s’être volatilisé, le précieux collier de tante Belle également.

Ne le retrouvant pas, Tante Belle décide de faire appel à un ami de son mari, un grand détective, Sir Jerry.

Mais sir Jerry s’avère être un personnage particulier et nul ne sait à quoi s’en tenir avec lui…

Un prestidigitateur qui disparaît, une gamine peu bavarde qui apparaît, un collier qui se volatilise, huit gamins se prenant pour des détectives et un détective qui se prend pour qui ??? On le saura à la fin.

Même si je n’ai pas d’âge, mon corps, lui, en a un qui devrait l’éloigner de la littérature jeunesse. Pourtant, je ne rechigne jamais à me plonger dans cette littérature, du moins quand elle date de bien avant ma naissance, sachant qu’elle regorge de bons textes et bons auteurs comme j’ai pu le constater à la lecture des récits de José Moselli, tous destinés, à l’origine, à des magazines jeunesse.

Pourtant, il y a jeunesse et jeunesse et celle de Moselli n’est indubitablement pas celle de Mad. H. Giraud.

En tous cas, la jeunesse de cette dernière semble bien plus jeune que celle de celui que l’on nommait l’écrivain sans livre.

Effectivement, si j’ai toujours apprécié la maturité des textes de Moselli, alors qu’ils étaient destinés à la jeunesse, force m’est de constater que je ne puis en dire autant de ceux de Mad. H. Giraud.

Il n’y a pas à douter que le premier s’adressait à de jeunes adolescents, parvenant à séduire également les adultes, quand le second destine ses histoires à des enfants, peut-être bien même des enfants à qui l’on ferait la lecture.

Les contenus diffèrent donc totalement. D’un côté, des voyages, des coups durs, des meurtres, du dépaysement… De l’autre, une belle maison, un grand jardin, des balades à cheval, du tennis, des domestiques, un petit vol, une petite enquête, un méchant qui ne fait pas de mal, un gentil qui fait du bien, des gamins obéissants et aimables, des chats adorables, des chiens bien élevés… il ne manque plus que les Bisounours et Oui-Oui, mais les premiers débarqueront dans un demi-siècle et le second 15 ans plus tard.

Quant au style… là, également, un grand écart les sépare que même Jean-Claude Vandamme envierait.

Chez Mad. H. Giraud, tout est doux, gentillet, mignonnet, sirupeux, sans aspérité, naïf et… niais, il faut bien le dire.

Certes, le récit est destiné à des gamins, mais « Le Petit Chaperon Rouge » également.

Alors, on se contentera alors de sourire niaisement, devant tant de bons sentiments tout autant que face à une intrigue molle et sans grand intérêt.

Les personnages sont sans aspérité, lisses, donc et ne permettant ni identification ni attachement.

Quant à Sir Jerry, finalement, on le découvre assez peu voire presque pas, mais le peu que l’auteur nous en livre laisse apparaître un homme ayant toutes les qualités, celles, mondaines tout autant que celles que tout bon détective se doit de posséder.

Et, effectivement, il les possède toutes, le bougre, puisque, mieux que Sherlock Holmes, qui résout les énigmes en quelques secondes, sir Jerry, lui, les règle avant même qu’elles puissent se présenter.

Au final, un récit qui ne s’adressait pas à moi, la preuve, il dégouline de bien trop de bons sentiments et de savoir vivre pour me correspondre.

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