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Loto Édition
16 avril 2023

L'homme en blanc

LTA06

Je poursuis ma découverte du travail des éditions Chantal à travers une de leurs éphémères collections fasciculaires policières : « Les Trois As ».

Pour rappel, les éditions Chantal furent créées à la fin de l’année 1940 à Toulouse, alors en zone libre, par une auteur de récits sentimentaux connue sous le pseudonyme de Magali et qui fut l’épouse de l’auteur Marcel Idiers.

La collection « Les Trois As » vit le jour en 1941 et comporte une vingtaine de titres écrits par différents auteurs, dont des habitués de la littérature fasciculaire.

« L’homme en blanc » est donc un fascicule de 32 pages écrit par Yves Dermèze, de son vrai nom Paul Bérato (1915-1989) et qui fut un auteur prolifique dans différents genres (policier, aventures, S.F.) et qui signa sous différents pseudonymes (Paul Béra, Yves Dermèze, Paul Mystère…).

Yves Dermèze ouvrit d’ailleurs la collection avec son titre « L’homme sans pied gauche » qui met en scène le commissaire Maughlin que l’on retrouve dans le titre du jour.

Le personnage principal de ce récit est le journaliste Étienne Marsant, que l’on retrouve également dans deux autres titres de l’auteur dans la collection.

L’HOMME EN BLANC

Le journaliste Étienne Marsant est chargé d’écrire, pour son journal, un article sur les « meurtres en blanc », une série d’assassinats par étranglement de femmes vêtues de blanc.

Mais, étant cantonné chez lui à cause d’une sévère foulure, c’est par la procuration de son ami Gendrin qu’il suit l’affaire.

Tandis qu’il vient de dicter son « papier » à son rédacteur par téléphone, celui-ci, à peine raccroché, se met à sonner.

Au bout du fil, une jeune dame prétendant connaître le nom de l’assassin veut le rencontrer dans un café qu’il fréquente…

 

Étienne Marsant, journaliste, enrage d’être obligé d’écrire un article sur une affaire qu’il n’a pas pu suivre du fait d’être bloqué chez lui par une forte foulure de la cheville.

D’autant que l’affaire des « Meurtres en blanc » une série de trois assassinats par étranglement de femmes habillées de blanc, est plutôt prometteuse.

Aussi, quand une femme l’appelle pour lui donner rendez-vous dans un café afin de lui révéler le nom de l’assassin, Étienne Marsan qui, d’abord, a préféré envoyer son ami Gentin suivre ladite femme, décide, finalement de se rendre sur place. Mais, quand il parvient difficilement en bas de chez lui et qu’il traverse le parc en face, il remarque une étrange jeune femme vêtue de blanc…

Yves Dermèze (Paul Bérato) n’est pas un perdreau de l’année. La littérature fasciculaire il connaît et il maîtrise le format, le genre, les codes.

Aussi, malgré les pauvres 7 000 mots que contient son récit (ce genre de fascicule pouvant contenir 10 à 12 000 mots), parvient-il à respecter toutes les attentes que l’on place dans ce genre de récit.

D’abord, pour gagner de la place, il expose les faits rapidement via un article de journal, mais l’article écrit par le personnage principal (qui se relit). Ainsi, il résume en quelques lignes ce qui lui aurait nécessité, normalement, plusieurs pages dans un système narratif usuel.

Par la suite, l’auteur évite de trop se perdre en considérations et met rapidement son héros dans l’affaire.

En cours de route, Dermèze offre une petite touche d’humour avec la méprise de policiers puis nous offre une intrigue qui semble d’abord cousue de fil blanc. Vient un premier rebondissement, un deuxième, un troisième et l’on ne voit pas forcément venir ce dernier.

Alors, certes, le récit souffre des contraintes du format : récit linéaire, intrigue simple, personnages peu fouillés, pas de digression… mais ce sont des défauts que l’on connaît et que le lecteur doit accepter en abordant un tel format.

Pour autant, pour le reste, on ne peut pas reprocher grand-chose à l’auteur qui, sans pour autant briller, propose un récit qui se lit agréablement et vite (normal, vu le format) et qui, en plus de regrouper deux personnages qu’il a utilisés ou utilisera par la suite, offre une série de fausses pistes certes un peu grossières, mais que l’on ne voit pas forcément venir.

Au final, un petit récit qui se lit vite et bien dans la veine de ce qu’a déjà produit l’auteur dans cette collection.

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