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Loto Édition
21 mai 2023

Nous étions quatre

NEQMaurice Lambert, je n’ai cessé de vous en parler, après mes lectures des différentes enquêtes de ses personnages récurrents : l’inspecteur Machard ; le commissaire Mazère et le détective A.B.C. Mine.

J’ai également évoqué l’auteur pour quelques fascicules policiers ne mettant pas en scène ces personnages.

Bref, vous devez maintenant savoir que Maurice Lambert est le pseudonyme de Georges Duvic (1900-1968), un auteur dont on sait peu de choses si ce n’est qu’il était également chansonnier et écrivait des articles sur la pêche.

Bref, j’ai lu un grand nombre de récits de l’auteur, mais tous, jusqu’ici, appartenaient au format fasciculaire, un format court et contraignant dans lequel Maurice Lambert s’était montré très performant.

La question que je pouvais me poser était alors de savoir comment l’auteur s’en sortirait dans un format plus long.

Pour avoir la réponse, je me suis lancé dans la lecture de « Nous étions quatre » un roman signé Géo Duvic (un des pseudonymes de l’auteur) d’un peu plus de 34 000 mots paru en 1942 aux éditions Hachette.

NOUS ÉTIONS QUATRE

Nous étions quatre ! Quatre célibataires endurcis, amis de longue date, qui se réunissaient régulièrement dans un chalet en pleine forêt pour laisser libre cours à leur passion commune : la chasse.

Mais, ce triste matin, en Sologne, nous n’étions plus que trois, notre hôte, qui était également le plus riche de la bande, était mort, d’une balle dans la tête, durant la nuit.

Difficile de croire au suicide quand l’arme est introuvable…

Et je n’avais pas besoin de mon expérience de policier pour savoir qu’il s’agissait d’un crime puisque le projectile avait été tiré avec mon revolver, que j’avais retrouvé, à sa place, dans ma veste au petit matin.

Ce meurtre, dont je devenais le coupable idéal, avait-il rapport avec la conversation sur le Diable initiée, la veille au soir, par la victime ? Ou à l’apparition quasi fantomatique d’un trimardeur ?

L’assassin était-il à chercher parmi les survivants du quatuor ?

Il me fallait répondre à ces questions avant que les doutes de la Justice ne s’abattent inéluctablement sur moi…

Quatre amis de très longue date sont réunis dans un chalet dans les bois pour quelques jours de chasse. Bien que quarantenaires, ils sont tous des célibataires endurcis, autant le riche hôte, que le médecin, le romancier célèbre ou le policier.

Après une journée de chasse, le soir, l’hôte évoque sa croyance en Satan et semble pour le moins perturbé. Soudain, des coups sont frappés à la porte, l’hôte va ouvrir et tout le monde croit apercevoir un trimardeur, mais, au moment où l’hôte pose une pièce dans la main de celui-ci, la pièce tombe au sol et l’individu disparaît comme par magie.

Pas le temps de se remettre de leurs émotions que des coups résonnent à nouveau à la porte, c’est une belle jeune femme qui prétend être tombée en panne de voiture non loin.

Les amis décident d’héberger la femme pour la nuit et de faire les réparations le lendemain matin avant de partir à la chasse, mais, au matin, l’hôte est retrouvé mort dans sa chambre, une balle dans la tempe… gauche, alors qu’il est droitier. Nulle trace de l’arme qui a causé la mort, sur les lieux.

Le policier, après avoir prévenu des confrères, monte se changer pour les recevoir et se rend compte qu’il manque une balle dans son revolver, qui se trouve dans sa veste. Indéniablement, son arme a servi à tuer son ami…

Maurice Lambert, ou Géo Duvic, pose en quelques lignes son intrigue qui repose sur plusieurs mystères. Qui a tué ? Pourquoi ? Pourquoi avoir pris le risque d’utiliser l’arme du policier, puis de la remettre à sa place ? Le meurtre a-t-il rapport avec la discussion à propos de Satan ? Pourquoi la victime semblait effrayée ? Qu’est-ce que cette histoire de trimardeur fantôme ? Qui est cette jeune femme ? A-t-elle rapport avec le crime ? L’assassin est-il un des amis ?...

Plein de questions, en effet, qui tiennent le lecteur en haleine, aidées en cela par une narration à la première personne qui rend l’enquête plus vivante et par la plume très fluide et agréable de l’auteur.

En cous de lecture, on redoute que les solutions finales soient tirées par les cheveux, comme le sont souvent celles des intrigues qui partent un peu trop dans tous les sens.

Ce serait mentir que de dire que les révélations sont à la fois totalement logiques et qu’elles puissent être devinées par un esprit cartésien et perspicace, mais, au moins, l’auteur ne sombre pas dans le grand guignol comme le firent certains auteurs à succès récents.

Bien évidemment, pour en arriver à ce résultat, il faut accepter de passer outre quelques détails ainsi que sur certaines omissions du narrateur qui ne révèle pas tout ce qu’il sait, laissant le lecteur un peu dans le flou.

Mais, si l’intrigue n’est pas sans faille, et bien qu’elle soit sensée être le centre du récit, c’est surtout et avant tout par le sens de la narration de l’auteur, par sa plume agréable et par sa maîtrise du genre policier que ce roman brille.

Car, une fois entamé, on le dévore sans répit jusqu’à la dernière ligne, aidé en cela par la taille modeste du récit.

D’ailleurs, l’éditeur de l’époque n’est pas dupe (et le lecteur non plus, du coup), car, pour faire passer le texte pour un roman de taille honorable, il a fait publier l’ensemble dans une police de caractère de bonne taille afin que le nombre de pages soit suffisamment conséquent, 190 pages là où, dans une mise en page classique 110 auraient été suffisantes.

On regrettera pourtant que les personnages ne soient pas un peu plus esquissés d’autant que les professions des différents protagonistes étaient propices à d’intéressantes situations.

Au final, Maurice Lambert fait court, mais bien, et parvient à tenir les lecteurs en haleine grâce à une intrigue qui débute rapidement et qui s’avère très mystérieuse dès le départ…

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