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Loto Édition
10 septembre 2023

Un coup raté !

CHM06Je poursuis ma découverte des enquêtes du commissaire Henri Merville avec « Un coup raté ! », probablement l’avant-dernier titre mettant en scène le personnage né de la plume de Lydie Servan.

Pour rappel, le commissaire Henri Merville apparaît probablement en 1948 dans la collection « Double-Six » chez Nord éditions sous la forme d’un fascicule de 64 pages signé Luc Vattier.

On retrouve le policier quatre fois dans cette collection, les autres titres étant signés Louis Hellais.

Puis on le retrouve en 1953 dans la collection « Le Verrou » des éditions Ferenczi dans 4 livrets de 96 pages signés Lydie Servan, pour trois et Louis Hellais pour le titre du jour : « Un coup raté ! ».

En ce qui concerne l’auteur, je n’ai aucun renseignement à part les pseudonymes cités et un autre, Lyna Claude et le fait que la plus grande partie de sa production fut destinée à des collections sentimentales…

UN COUP RATÉ !

De toute sa carrière, le commissaire Henri MERVILLE n’avait jamais connu un coupable se rendant spontanément pour avouer un crime qui n’avait pas été signalé.

Aussi, quand Bertrand Jolivet, chargé de pouvoir d’une grande entreprise, se livre en s’accusant d’avoir détourné trois millions à son patron, le policier est plus que circonspect, surtout que le type a tout de l’homme tranquille et qu’il semble mener une vie d’ascète.

Alors, pourquoi voler autant d’argent si c’est pour vivre chichement ?

C’est ce que MERVILLE va chercher à comprendre en fouillant plus que de raison dans une affaire qu’il aurait dû, normalement, classer…

Un chargé de pouvoir d’une grande entreprise se rend spontanément dans un commissariat pour s’accuser d’un détournement de fonds de trois millions. Non seulement le crime n’a pas encore été constaté, mais il y a fort à parier qu’il ne l’aurait pas été avant longtemps.

Alors, pourquoi cet homme insignifiant s’est-il rendu ? c’est ce que se demande le commissaire Henri Merville chargé de l’affaire.

Et, tandis que n’importe quel policier aurait clos une affaire aussi simple en apparence, Henri Merville, lui, va fouiller pour découvrir le pot aux roses…

Je retrouve donc avec plaisir le personnage du commissaire Henri Merville et celui de son épouse Hélène (qui est toujours présente dans les récits et y prend généralement une part signifiante aux enquêtes).

Avec plaisir, car il faut bien l’avouer, à par l’irritation provoquée par une évidente homophobie (que l’on peut sûrement mettre sur le manque d’ouverture d’esprit de l’époque, mais quand même), je n’ai pas eu grand-chose, jusqu’ici, à reprocher aux précédents titres mettant en scène le personnage, bien au contraire.

Et c’est notamment dans les titres de la collection « Le Verrou » des éditions Ferenczi, que le personnage s’épanouit le mieux, très probablement du fait qu’au lieu des 15 000 mots, environ, des récits de la collection « Double-Six », l’auteur a ici 27 à 28 000 mots pour laisser sa plume et ses personnages s’épanouir.

Alors, certes, on reprochera facilement la faiblesse des intrigues, mais là n’est pas le point sur lequel l’auteur semblait vouloir se concentrer.

Car c’est indéniablement l’ambiance générale des récits qui fait la force de ceux-ci ainsi que le fait que les personnages soient un peu plus dessinés que dans les récits issus des mêmes formats de l’époque.

Et c’est notamment la relation entre Henri Merville et sa femme Hélène qui est légèrement mise en avant, juste ce qu’il faut pour rendre les personnages plus humains et plus attachants.

Et, comme l’auteur est probablement une femme (même s’il ou elle utilisait autant de pseudonymes masculins que féminins) elle a voulu faire du personnage d’Hélène autre chose qu’une simple potiche. D’ailleurs, le fait qu’elle écrive des romans policiers laisse penser que l’auteur s’est un peu projeté dans son personnage. Ainsi, Hélène Merville a toujours une place importante dans une enquête, car c’est souvent elle qui fait avancer un dossier à l’arrêt soit par le hasard soit par ses proches recherches.

Du coup, on peut reprocher ici une intrigue un peu faible et qui peine à tenir debout, tant dans les motivations du suspect que dans le comportement du ou de la coupable.

Mais qu’importe, le lecteur n’est pas confronté à un thriller, un roman à suspens, aussi il pardonnera aisément cette faiblesse.

Parce que si l’on met de côté ladite faiblesse du scénario et du comportement des deux personnages (le suspect et le ou la coupable) l’ensemble se lit très facilement et, surtout, très agréablement du fait de l’ambiance, qui, toute proportion gardée, peut rappeler celle d’enquêtes du commissaire Maigret, et aussi de la plume de l’auteur qui parvient à ne jamais sombrer dans le récit sentimental tout en livrant quelques éléments de ce genre-là afin de renforcer les sentiments et les motivations des protagonistes.

Bref, jusqu’à présent, chaque enquête du commissaire Merville a été agréable à lire et il ne me reste probablement qu’un titre à découvrir, ce que je vais m’empresser de faire.

Au final, un récit dans la veine des précédents, un récit policier à ambiance très agréable à lire.

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