Rouge Tango de Charles Aubert

Après avoir lu et beaucoup aimé « Bleu Calypso », premier roman de Charles Aubert, il était tout naturel que je plonge immédiatement dans « Rouge Tango » le second roman de l’auteur, d’autant plus que celui-ci reprend les mêmes personnages que son premier opus et que l’action se situe dans la continuité du premier…

Pour rappel, « Bleu Calypso » mettait en scène Niels Hogan, un ancien cadre commercial dans les assurances qui, las de sa vie, profite d’une restructuration de son entreprise pour partir avec un petit pécule et s’installer dans une cabane au bord d’un étang au sud de Montpellier afin d’y fabriquer des leurres pour la pêche.

Comme nous sommes dans un roman policier, bien évidemment, le personnage est confronté à des morts, des policiers, mais surtout une jeune journaliste dont il va s’éprendre.

Quant à Charles Aubert, il semble que son personnage soit une version littéraire de sa personne étant donné qu’il fut cadre commercial et qu’il s’exila au bord d’un étang au sud de Montpellier pour y fabriquer… des bracelets-montres.

Rouge Tango :

Niels Hogan s’est retiré loin du monde, dans une cabane de pêcheurs, au cœur d’un Sud encore sauvage. Quarantenaire bourru, il n’a que peu d’amis : son voisin Vieux Bob, pêcheur lui aussi, la fille de Bob, la détonante Lizzie, et le jeune geek Malik. Alors, quand ce dernier est porté disparu, il n’en faut pas plus pour que notre héros ordinaire reprenne du service. Son enquête le conduira sur la piste d’une vieille affaire liée au grand banditisme marseillais. De dangereux personnages viendront s’inviter à la fête, et troubler la vie si paisible que Niels s’est choisie.

Niels Hogan vit toujours retiré dans sa cabane de pêcheurs au bord d’un lac au sud de Montpellier. Mais la quiétude n’est plus de mise ces derniers temps. Si Lizzie a fini par s’installer avec lui, elle bourlingue le monde en tant que journaliste pour ses articles et Niels se retrouve toujours à l’attendre. De plus, les ventes de ses leurres chutent dangereusement à cause de la concurrence de jeunes s’étant lancés dans le même commerce.

Persuadé qu’il faut qu’il rajeunisse son site internet pour booster ses ventes, Niels décide d’aller voir Malik, son jeune ami geek qui est son webmaster. Mais, arrivé chez lui, il constate que son appart est sens dessus dessous, que Malik n’est pas là, que ses ordinateurs ont disparu et qu’il y a beaucoup de sang sur le sol…

On retrouve donc dans ce second opus les personnages que l’on avait laissés dans le premier.

Outre Niels Hogan, le héros du livre, le lecteur retrouve Lizzie, l’intrépide journaliste, son père, Vieux Bob, le flic Malkovitch, l’ostréiculteur Alex et Malik, le jeune Geek.

Mais des personnages viennent se greffer à l’histoire et, outre des tueurs à gages venus de Marseille, nous faisons la connaissance de Paddy, le père de Niels, un traveller (sorte de gitan irlandais) au caractère et aux poings bien trempés…

L’intrigue tourne autour de la recherche de Rollex, un ancien tueur à gages du milieu marseillais qui a disparu il y a quelques années et qu’un caïd recherche pour venger la mort de son frère assassiné par lui…

Autant le dire tout de suite, un roman policier mettant en scène un détective, d’autant plus quand celui-ci est amateur, va avancer plus à travers l’action que la réflexion. Les moyens d’investigations manquant forcément à l’enquêteur amateur, pour dynamiser le récit, il ne reste plus que le danger pour faire tourner les pages.

Si c’était déjà le moteur du récit précédent, c’est encore une fois le cas dans celui-ci, mais un moteur plus puissant et plus rugissant.

Effectivement, les rebondissements mettant en extrême danger le héros et le voyant se sauver à la dernière seconde grâce à la chance ou l’intervention d’une tierce personne ne sont pas rares (au moins trois fois dans le roman) et, si on réfléchit un peu au phénomène on peut avoir l’impression de se retrouver devant une petite série B.

Mais, heureusement, une nouvelle fois, c’est la plume de Charles Aubert qui fait toute la différence. En plus d’être d’une fluidité appréciable, l’auteur n’hésite jamais à s’arrêter pour apprécier la nature créant ainsi des pauses rafraîchissantes et relaxantes entre deux moments plus tendus.

De par l’arrivée du père, le lecteur en apprend encore plus sur Niels, sur les raisons de son caractère, son enfance, ses origines…

Malheureusement, on devine rapidement la véritable identité de Rollex mais on est tout de même pressé d’en avoir confirmation, ce qui fait que cela ne gâche en rien la lecture.

On pourra regretter un certain manichéisme dans les personnages, ou chacun est blanc ou noir, mais jamais gris (à part Rollex) ainsi que des rebondissements qui sont expliqués par des révélations finales qui ne tiennent pas toutes vraiment debout.

Mais qu’importe, le roman, dans son ensemble, offre une lecture agréable (à défaut d’inoubliable) et donne envie de plonger dans le suivant, « Vert Samba » afin de savoir dans quel merdier Niels Hogan va encore se fourrer.

Au final, un roman policier d’aventures mené d’une belle plume et qui se lit avec un grand plaisir.