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Loto Édition
27 janvier 2019

La main qui tue !...

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Claude Prince est un personnage de détective radiesthésiste né de la plume de Marcel Priollet, sous le pseudonyme de Marcelle-Renée Noll, que l’on retrouve parmi les nombreux titres de l’auteur édités dans la collection « Les Grands Détectives » aux Éditions Modernes, dans les années 1940.

N’ayant pas trouvé l’intégralité de la production de l’auteur dans cette collection (les titres sont très nombreux), je ne peux faire une liste exhaustive des aventures de Claude Prince, mais il apparaît dans au moins une dizaine de textes et probablement bien plus.

Marcel Priollet, nul n’est besoin encore de le présenter, surtout si vous êtes assidus à mes chroniques (et si vous ne l’êtes pas, il est toujours temps de combler cette lacune), tant j’ai déjà évoqué ce pilier incontournable de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle.

La main qui tue : 

Claude Prince, le réputé détective-radiesthésiste, se voit conseiller par son médecin, pour soigner la santé de son garçon, de passer un séjour à la campagne. Bienveillant, il lui conseille même le pavillon de chasse que le marquis de Prensey, un de ses proches patients a l’intention cherche à louer. 

Il le prévient tout de même que le notable n’est pas de nature affable, d’une santé fragile depuis sa jeunesse, il endosse, en plus, très difficilement, un long deuil suite au décès tragique de sa jeune épouse dans le passé, poignardée une nuit dans sa chambre par un inconnu qui n’a jamais été retrouvé. 

Le détective se rend alors sur les lieux afin de visiter la location et y découvre un homme bien plus souriant que prévu puisqu’il s’apprête à se marier à nouveau. 

Invité à dîner et à passer la nuit au château du marquis, Claude Prince est réveillé par des cris d’agonie… 

La collection d’origine est éditée en fascicules de 32 pages. Il est donc normal de ne pas attendre des textes qui la composent, une intrigue échevelée qui vous coupera le souffle.

Non, un lecteur s’attelant à la lecture d’un tel très court roman n’attend rien de tel. 

Mais il faut savoir que si la plupart des fascicules de 32 pages proposent des textes allant de 9 000 à 11 000 mots, ceux de cette collection se contentent souvent d’un peu moins et celui-ci, en particulier, qui n’atteint pas 7 300 mots.

Cette précision est importante tant à la lecture de ce roman on se dit qu’il aurait considérablement gagné en qualité et en intérêt si l’auteur l’avait quelque peu étoffé, notamment dans la présence et l’action de son personnage principal.

Car, effectivement, si les personnages de détectives sont nombreux dans la littérature populaire, il n’était pas rare que certains aient une double fonction. Détective-journaliste comme Rouletabille ou Bill Disley ; détective-cambrioleur comme Arsène Lupin, Robert Lacelles, John Strobbins ; moine-détective comme Cadfaël ; médecin-détective ; juge-détective ; détective-justicier...

Aussi, proposer un détective-radiesthésiste était à la fois original et intéressant pour peu que cette particularité serve à la fois le texte, l’histoire et l’enquête.

Malheureusement, en si peu de mots, Marcel Priollet, malgré son talent qui n’est plus à démontrer et son art de l’histoire, ne parvient pas à faire de la particularité de son personnage, un atout réel à ses très courts romans tant la concision de ceux-ci ne permettent pas de développer la pratique du détective. Tout juste a-t-il le temps de secouer son pendule en marchant quelques pas qu’il est déjà temps de pointer le coupable du doigt et d’apposer un point final.

C’est d’autant plus dommage que le support de 32 pages pouvait permettre de grossir le texte d’un tiers voire un demi, ce qui aurait pu suffire à Priollet de nous mettre en scène le don particulier de son détective et d’en faire une arme indéniable pour la justice et un atout considérable pour ses textes.

Mais, dénué de ces séquences, le texte n’est plus qu’un court roman qui se lit sans lassitude, mais qui ne marquera pas les esprits.

C’est déjà une remarque que j’avais faite sur un précédent titre mettant en scène Claude Prince (« De la poussière sur les touches ») et qui, je crains, doit être récurrent à toutes les aventures de ce personnage.

On notera, de plus, que la révélation finale est bien trop prévisible du fait de son utilisation à outrance, notamment, depuis la publication de ce texte, mais également bien avant, et ce même dans de grands succès de librairie.

Au final, un texte quelque peu décevant surtout quand on imagine ce qu’il aurait pu donner si l’auteur avait exploité au maximum la place que permet le support d’origine, d’autant que la particularité originale du personnage pouvait être à l’origine de bons moments littéraires.

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