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Loto Édition
24 décembre 2023

L'héritage du clan

 

CVT_Lheritage-du-clan_1331En matière de littérature (policière, le seul genre qui me sied), je ne cesse d’être à la recherche de nouveaux auteurs qui, bien souvent, sont anciens, du fait de mon goût immodéré pour la littérature populaire de jadis.

Mais je ne rechigne jamais à découvrir des auteurs plus récents, même si je suis souvent déçu.

Et quand je parle de « découvrir », parfois, souvent, ces auteurs ont déjà de nombreux lecteurs conquis à leurs actifs. En clair, j’arrive après la bataille.

Comme, de plus, j’ai une passion pour les personnages récurrents, je choisis, quand faire se peut, de découvrir l’auteur à travers l’un de ses héros.

Mon choix du jour s’est porté sur Marc Laine, qui fait partie de la liste toujours grandissante des flics devenus auteurs de romans policiers. En fait, Marc Laine fut gendarme, mais je ne participe pas à la guerre des polices.

Pour une fois, au lieu de sélectionner un des premiers romans de l’auteur que je voulais découvrir, j’ai préféré me pencher (pour des raisons qui n’ont aucun intérêt pour autrui) sur sa série consacrée aux flics Mickaël et Natsumi (qui doit en être à son troisième opus, me semble-t-il).

Le mieux étant au moins de découvrir les personnages à travers leurs premières enquêtes, c’est « L’héritage du Clan » qui est passé à ma moulinette.

L’héritage du Clan :

Un thriller haletant où fiction et réalité vont se heurter violemment
Mickaël et Natsumi sont policiers à la DIPJ de Lille. Lorsqu’ils sont envoyés à Creil pour enquêter sur un meurtre violent dans les cités, Mickaël se retrouve en territoire connu, il a travaillé là-bas des années et de terribles souvenirs l’assaillent. Ils feront équipe avec Océane pour tenter d’élucider le meurtre sordide d’un adolescent, retrouvé massacré dans une cave avec une tête de sanglier lui couvrant le visage. Une étrange marque a été laissée par le tueur, mais ce n’est que le début d’une longue série.
Alors que les victimes se multiplient, Mickaël comprend que fiction et réalité sont entremêlées. Réussiront-ils à déjouer les plans de ce tueur machiavélique ?

De Lille, Mickaël est envoyé à Creil, dans une cité qui l’a vu grandir, afin d’enquêter sur un crime horrible : un jeune homme a été massacré dans les caves et retrouvé avec une tête de sanglier évidée enfoncée sur le crâne… Il décide d’emmener avec lui sa coéquipière, Natsumi, une jeune femme forte et dynamique…

Bon, que dire de ce Thriller ?

Allez, je vais directement évoquer le gros problème du roman (qui est celui de nombreux Thrillers actuels) : les clichés.

Je passe sur les cités dangereuses peuplées de voyous et de caïds, après tout, je ne connais pas assez le sujet pour savoir s’il s’agit de poncifs ou non.

Le principal problème réside dans les personnages, le héros et les deux femmes flics de l’histoire.

Mickaël est la parfaite image du mâle alpha dans toute sa splendeur. Carrure impressionnante, sportif émérite spécialisé dans les combats médiévaux (genre brute à l’ancienne), viril, charismatique, brutal, aimant faire mal et avoir mal, sans peur et sans reproche (à part celui qui est censé le rendre plus humain, plus fragile, qui est de se scarifier très profondément pour supporter les affres de son boulot)… Forcément hétérosexuel, il est attiré par toutes les belles femmes avec lesquelles il travaille et cela tombe bien, il ne travaille qu’avec de belles femmes (la police est bien faite).

Natsumi, jeune femme belle, forte et dynamique, pratiquant la boxe.

Forcément, elle est éprise de son chef, de ce beau mâle viril et brutal. Elle rêve d’être protégée par ce mâle alpha, comme la simple potiche de la plupart des romans habituels. C’était bien la peine d’en faire une femme forte à la base…

Et l’autre policière, Océane, qui, dans un style différent, est également belle et également sous le charme de Mickaël.

Alors, difficile d’échapper aux sentiments des jeunes femmes tant l’auteur répète ad nauseam que les deux jeunes femmes sont attirées par Mickaël, rêvent d’être sous sa protection et cherchent à l’impressionner, ou, du moins, à ne pas le décevoir.

De son côté, Mickaël est attiré alternativement par l’une et par l’autre et à cela aussi, il est difficile d’échapper.

Bref, passons.

Le tueur !

Le serial killer, l’assassin, forcément brutal, très brutal, énormément brutal, violent, sanglant, qui ne laisse aucune trace derrière lui… gnagnagni, gnagnagna…

Et c’est à une surenchère d’horreur que Marc Laine nous invite dès le début du roman avec des scènes censées être insupportables pour le lecteur pourtant avide de gore, d’après lui, puisqu’il en rajoute…

Seul indice à se mettre sous la dent, une marque laissée par le tueur sur chaque scène de crime, tracée avec le sang de ses victimes et représentant une sorte de patte d’ours à grandes griffes.

Bon, je vous passe les détails des amitiés ou des inimitiés viriles du héros (car tout est viril chez lui), de l’enquête qui piétine et qui consiste à aller poser des questions à diverses personnes jusqu’à ce qu’elle avance grandement grâce au Geek de service (car il faut toujours un Geek dans un Thriller, c’est rarement un personnage fun et charismatique, mais il permet, quand on n’a pas d’idée, de faire avancer rapidement et facilement une enquête)…

Je ne m’étendrais pas non plus sur le mobile du tueur (pour ne pas vous gâcher votre lecture) même si celui-ci me semble bien futile et risible (mais après tout, par les temps actuels, tout est prétexte pour tuer), ni même sur la scène marquante se déroulant dans le vieux moulin et qui, pour le coup, est la plus "cliché" jamais écrite, filmée, racontée, dessinée, narrée, imaginée et tout ce que vous voulez (et, là, c’est fort dommage que je ne puisse en dire plus tellement elle est ridicule en plus d’être éculée et, finalement, impossible à réaliser dans la vraie vie) et encore moins sur le rebondissement final et le combat qui s’en suit qui se termine d’une façon encore plus ridicule et moins crédible que le reste…

Et la plume de l’auteur, alors ? Au moins, elle a l’avantage de ne pas être trop indigeste même si elle est sujette à quelques répétitions qu’il aurait été bon de gommer et à des superlatifs assénés sans cesse (mais comment ne pas encenser un homme aussi viril, beau, charismatique, violent, courageux, sans peur...).

Au final, sans aller jusqu’à dire que « L’héritage du clan » est une purge, ce Thriller souffre (comme beaucoup d’autres) d’une succession infinie de clichés tant au niveau de l’intrigue que, et surtout, des personnages…

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