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Loto Édition
22 novembre 2020

Le drame du Val de Cère

CJT05

« Le drame du Val de Cère » est un roman mettant en scène le personnage du commissaire Jules Troufflard né de la plume de Jean Buzancais, alias René Byzance, alias Léo Sandrey, de son vrai nom André Rastier.

René Byzance (je lui conserve ce pseudonyme) fut un auteur de littérature populaire qui écrivit assez peu (ou bien sous d’autres pseudonymes non encore identifiés) à qui l’on doit au moins deux personnages récurrents de policier : Gonzague Gaveau, alias le Professeur, qui vécut 15 courtes enquêtes sous la forme de fascicules de 16 pages aux Éditions Populaires Monégasques en 1946 ; et le commissaire Jules Troufflard qui vécut au moins 6 enquêtes dans des formats différents (mais dont les récits ont tous une taille d’environ 25 000 à 29 000 mots) chez plusieurs éditeurs, entre 1943 et 1953.

« Le drame du Val de Cère », probablement l’avant-dernière enquête de Jules Troufflard, fut publié en 1952 dans la collection « Le Glaive » des Éditions du Puits-Pelu.

LE DRAME DU VAL DE CÈRE

Le Grand Hôtel du Val-de-Cère, en ce début de mois de juillet n’abrite que quelques voyageurs.

Durant la nuit, un cri effroyable retentit.

Les clients, réveillés, sortent sur le palier, excepté Reine de Surtillac.

Celle-ci ne répond pas aux appels. Tous les accès à sa chambre sont verrouillés de l’intérieur.

Une fois la porte défoncée, une vision d’horreur s’offre à la vue de tous : Reine de Surtillac gît sur sa descente de lit dans sa robe ensanglantée. Un coup de poignard dans le dos lui a perforé le cœur.

Le commissaire Jules TROUFFLARD, chargé de l’enquête, va investir les lieux pour humer l’atmosphère et trouver qui, parmi ces témoins, est l’assassin…

Un crime a eu lieu dans un hôtel du Val de Cère. Un cri a réveillé les rares clients durant la nuit, faisant sortir tous le monde sur le palier. Reine de Surtillac manque à l’appel. Elle ne répond pas quand on frappe à sa porte, fermée de l’intérieur. Les volets et fenêtres sont fermés également.

Quand on défonce la porte de sa chambre, on la trouve morte, un coup de poignard dans le dos lui a percé le cœur. Ses bijoux ont disparu.

Parmi les clients, René Palmyre, jeune journaliste, va prendre les choses en main et assister à l’enquête du commissaire Jules Troufflard, appelé pour enquêter sur le meurtre.

Cet épisode fonctionne un peu sur le mode du tout premier : « La 3e blessure ».

Effectivement, l’histoire, dans les deux cas, est contée à la première personne par un journaliste. Dans le premier titre, il s’agit de André Byzance, dans le second, René Palmyre.

On voit que l’auteur joue avec son pseudonyme pour donner une identité à des journalistes.

Dans le premier cas, il associe son vrai prénom à son nom d’emprunt René Byzance ; dans l’autre cas, il associe son prénom d’emprunt à un nom qui, comme Byzance, est, tout comme Palmyre, une cité antique du commerce.

L’on peut probablement déduire de ces deux facéties que l’auteur fut journaliste (il y a souvent des journalistes dans les enquêtes de Jules Troufflard). Toujours est-il que les informations sur André-Léonce-Henri Rastier sont rares. On sait qu’il fût parolier et qu’il écrivit des blagues pour le magazine auquel participait également Frédéric Dard : « Cent Blagues » aux Éditions du Puits-Pelu.

Une nouvelle fois l’enquête est prétexte à plonger Jules Troufflard dans une foule hétéroclite de témoins et éventuels suspects. Là encore, le commissaire sera confronté aux deux mondes, celui du peuple à travers les domestiques, et les petites gens et ceux des nantis représentés par la victime et l’un des principaux suspects.

On ne s’étonnera pas que les nantis soient quasi tous des pervertis et que Jules Troufflard apprécie plus la compagnie des modestes.

Dans « Le drame du Val de Cère » entre une nouvelle catégorie de personnage jusqu’alors inconnu dans ses enquêtes : un membre du Clergé, notamment un jésuite.

Rien d’étonnant de constater que Jules Troufflard déteste les ecclésiastiques, tout comme il déteste les riches, les femmes, les juges, les journalistes et bien d’autres communautés (presque toutes, d’ailleurs).

L’enquête se pose comme un « crime en chambre close » un sous-genre auquel tous les auteurs de romans policiers s’essayent un jour ou l’autre. Pour autant, Jules Troufflard ne réfléchit jamais trop loin et se soucie peu de cette difficulté. Pour lui, l’enquête se résume à la même chose que d’ordinaire : trouver le coupable. Après, celui-ci indiquera comment il a procédé pour entrer et sortir de la chambre du crime.

On retrouve donc un personnage égal à lui-même (ou presque). La seule différence réside dans le fait qu’au début, il ne fumait pas, puis il fumait des cigarillos puants et là, il fume la pipe.

Sinon, toujours aussi bourru, limite, malpoli et insupportable, mais finalement, toujours juste et cœur d’or.

Ce roman se lit très agréablement et si, au final, la solution de l’enquête est bien plus simple qu’elle n’y paraît, Jules Troufflard va encore une fois prendre des libertés avec les règles et préférer sa justice à La Justice.

Cependant, il faut bien reconnaître que Jules Troufflard perd un tout petit peu de volume et de force de par cette narration à la première personne par l’intermédiaire d’un personnage subalterne. Un narrateur omniscient lui confère souvent plus d’aura.

Au final, un bon roman dans la lignée des précédents.

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