R.N. 86 Reine du viol
J'ai découvert récemment la série « Flic de choc » de Serge Jacquemard, une série de 43 titres publiés à partir de 1981.
Ayant un minimum apprécié le premier épisode « Gangs Chinois sur Paris », j'ai décidé d'enchaîner avec le second opus, « R.N. 86, reine du viol ».
Pour rappel, Serge Jacquemard (1928-2006) fut un des piliers des éditions Fleuve Noir grâce à sa forte production pour les collections « Spécial Police » et « Espionnage ».
Enfin, le troisième épisode de la série a été adapté au cinéma en 1983, sous le titre « Flics de choc », avec Pierre Massimi, Chantal Nobel et Jean-Luc Moreau dans les rôles principaux.
R.N. 86, reine du viol :
Le score était lourd au tableau d'affichage pour le Grand Violeur de la R.N. 86. Dans la période comprise entre le 30 juin et le 9 août, il avait assassiné douze personnes et en avait violé six !
Six femmes, six imprudentes, qui avaient passé une nuit de leurs vacances dans leur voiture garée sur le bas-côté d'une des Nationales les plus dangereuses de France.
Il fallait stopper le carnage.
Le commissaire Jacques Beauclair et les membres du Groupe IV de la Brigade Antigangs, dont une femme, Wanda Roumanoff, avaient pour mission de tendre avec d'autres policiers un piège machiavélique au criminel qu'ils étaient chargés de pourchasser...
Le Grand Violeur de la R.N. 86 était coriace ? Tant mieux ! Un gibier de choix pour Flic de Choc !
Une série de viols suivis de meurtres a lieu en plein été sur les parkings et lieux déserts le long de la R.N. 86.
L'équipe du commissaire Beauclair est envoyée sur place pour aider la gendarmerie à arrêter le tueur en se positionnant, la nuit, à des endroits susceptibles d'attirer l'assassin.
Mais il s'en passe de belles, le long de la R.N. 86 et pas que des viols et des meurtres...
On retrouve donc toute l'équipe du Groupe IV, composée du commissaire Jacques Beauclair, du taciturne Philippe Audray, du beau parleur Gratien Scordia, de F.T.N. enfant de la Dass et ancien Para et de la belle et redoutable Wanda Roumanoff.
Serge Jacquemard nous convie donc à une nouvelle enquête de ses personnages et il ne change pas de style.
Mais l'homme était malin (ou fourbe, ou fainéant, ou pressé), car, quand on enchaîne les deux premiers opus on constate rapidement que l'auteur a repris à la virgule près la présentation de chacun de ses personnages.
C'est tout de même un peu gênant qu'il n'ait pas pris la peine réécrire a minima ces passages.
Bref.
Serge Jacquemard privilégie, cette fois encore, l'action à la réflexion et le lecteur ne doit pas s'attendre à une enquête semée d'indices guidant les policiers dans un méandre de questionnement.
Non, l'intrigue est très linéaire et un seul indice suffit à remonter la piste du coupable.
D'ailleurs, l'auteur se rend compte que cette seule résolution des viols-meurtres ne suffirait pas à remplir un nombre de pages suffisant alors, il rajoute quelques péripéties au fil des diverses soirées passées à traquer le violeur.
Malheureusement, le scénario mis en place ne permet jamais d'utiliser les différentes aptitudes des membres du groupe où chacun à son caractère, ses capacités et son utilité.
Ainsi, Audray, Scordia et FTN passent au second plan laissant la vedette à Beauclair et à Wanda (qui sont en couple depuis le premier opus).
On pourra aussi tiquer sur certaines motivations du coupable ainsi que son obsession à demeurer sur la R.N. 86.
Mais si on n'est pas trop difficile, on admettra que l'ensemble se lit agréablement, et ce, d'autant plus qu'il s'agit d'un petit roman.
Au final, malgré une intrigue mince comme du papier à cigarette et qui ne permet pas de mettre en valeur chaque membre du Groupe IV, ce roman est suffisamment agréable à lire pour donner envie de découvrir l'opus suivant... mais peut-être pas tout de suite.