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Loto Édition

27 avril 2025

Soleil levant

J'ai découvert, il y a peu, la plume d'Alexandre Galien ainsi que son policier de personnage, Philippe Valmy, avec le titre " Les cicatrices de la nuit ", prix du Quai des Orfèvres 2020.

Pour rappel, Alexandre Galien est un jeune ancien policier et jeune nouvel auteur puisque " Les cicatrices de la nuit " est son vrai premier roman (il a écrit des livres à quatre mains auparavant).

Ce roman met en scène Phillipe Valmy, un flic de la Mondaine qui se fait muter à la Crim ' pour se consacrer à la femme de sa vie...

Ce roman m'ayant plu, j'ai décidé de plonger immédiatement dans sa suite, " Le souffle de la nuit ", bien curieux de voir comment Philippe Valmy pouvait être réutilisé après ce qui lui était arrivé.

Bon, ce deuxième roman a, je trouve, les défauts d'un second roman en plus d'avoir ceux d'un roman dans lequel tu fais " revivre " un personnage.

Dans le premier, on sentait la volonté de l'auteur de s'appuyer sur son expérience de flic, en s'appuyant sur les procédures et autres points de détails de la vie des policiers afin de rendre son récit plus réaliste.

En cela, il avait réussi son pari.

Dans ce second roman, on sent que l'auteur a voulu se détacher de ce parti pris pour s'émanciper de l'étiquette de " flic qui écrit " pour passer à celle de " écrivain ancien flic ".

Ce pari-là était moins réussi.

Et le personnage, et la plume manquaient du sel ayant fait la réussite du premier.

J'hésitais alors à plonger dans la troisième aventure de Valmy (et dernière pour l'instant), mais comme le sujet et le titre évoquaient le Japon et que j'apprécie beaucoup de choses provenant du Japon (cuisine, cinéma), et qu'en plus, " Soleil levant " est également le titre d'un film avec Sean Connery et Wesley Snipes que j'aime bien, je me suis dit que j'allais laisser une nouvelle chance à Valmy et à Galien.

Alors, je me suis plongé dans « Soleil Levant », un roman paru en 2021 (soit l'auteur écrit très vite, soit il avait déjà plusieurs romans dans ses tiroirs).

Soleil levant :

Une nouvelle enquête du commandant Philippe Valmy qui vous entraînera des faubourgs de Barbès aux quartiers malfamés de Tokyo.

" Le décor était doux, presque trop. Sur le bord du lit, le tanto le narguait toujours. Giri Haji. Il était temps... Sa dernière pensée articulée ne serait ni pour sa femme, ni pour sa fille, ni même pour ses vices. Autour de sa chemise, il avait serré sa ceinture. Les entrailles ne devaient pas tomber. Il posa le poignard sur la gauche de son abdomen, y fit une entaille en diagonale. Un cri venu des profondeurs de la terre lui échappa. Sans qu'il ait le temps d'en finir avec son rituel, sa face s'écrasa contre le sol. Giri... "

Bien décidé à en finir avec son passé douloureux, Philippe Valmy réintègre son groupe pour une enquête qui les conduit d'un palace parisien aux quartiers chauds de Tokyo. Mais cette affaire aux ramifications tentaculaires pourrait bien être celle de trop pour le flic au cœur brisé...

Phillipe Valmy, après la Mondaine, la Crim ', avoir été muté au Nigéria, a choisi d'aller à la BAPSA, une brigade d'assistance aux sans-abri.

Son ancienne équipe, pendant ce temps, doit enquêter sur le suicide par Hara-Kiri d'un commercial japonais. Alors que ton conforte l'idée d'un suicide, une empreinte sur un fauteuil, dans la chambre d'hôtel de la victime, guide la police vers un bien étrange SDF.

Quand celui-ci est arrêté, il refuse de parler à quiconque autre que Valmy...

Certains parleraient de ce roman comme celui de la maturité, ou un truc du genre.

Moi, je dirai que c'est le roman dans lequel Alexandre Galien retire définitivement son costume de flic pour endosser celui d'écrivain.

En effet, on sent là la volonté de proposer autre chose que ce qu'il avait fait dans ses précédents romans.

Il n'évoque quasiment plus les procédures policières, il rythme un peu mieux son récit, change de narration et, surtout, s'attarde plus sur les personnages... sur un personnage, celui du SDF Ziggy, personnage qui est la grande force du récit et le lien entre l'Occident et le Japon.

Je n'en dirai pas plus sur Ziggy pour permettre aux lecteurs de le découvrir au fil du récit, mais Ziggy est à la fois un personnage touchant, inquiétant, voire effrayant. Un personnage dont les qualités et les défauts sont mis en avant. Un personnage qui n'est pas sans rappeler celui que jouait le comédien Alexander Fu-Sheng dans le film " Les disciples de Shaolin ".

Ce personnage est donc le lien entre les deux pays, mais également celui entre plusieurs univers, celui de la sagesse et celui de la violence, entre autres.

Bref, Ziggy est un personnage fort qui vole la vedette du Valmy un peu mis en retrait et qui, lui, semble ne plus être qu'un lien entre ce roman et les précédents.

À partir d'une histoire relativement simple, Alexandre Galien tisse un récit rythmé, intéressant, bien que celui-ci alterne entre différentes époques et la France et le Japon (un procédé que je goûte peu, mais qui, ici, est justifié).

À coup de courts chapitres, l'auteur nous fait progresser dans son histoire, dans l'histoire de ses personnages, nous proposant une galerie, justement, de personnage dont Valmy est, au final, peut-être le moins intéressant ou, tout du moins, le plus cliché (il ressemble à beaucoup de flics brisés de la littérature).

Au final, Alexandre Galien, par ce roman, démontre qu'il n'est pas un flic qui écrit, mais un écrivain qui fut flic et nous livre un roman très plaisant, addictif, porté à bout de bras par le personnage fort et attachant de Ziggy.

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27 avril 2025

Bataille de gangs

Pour rappel, je suis un passionné de littérature populaire policière du siècle dernier et, principalement, des personnages récurrents de la littérature fasciculaire.

Ce fut l'occasion, pour moi, de découvrir des " héros " de papier du début du 20e siècle (Marc Jordan, Toto Fouinard, Miss Boston...) jusqu'à la fin des années 1950 (Commissaire Odilon Quentin, L'Ange...)

Et c'est dans cette fin de l'ère du fascicule, dont le succès décline rapidement avec l'apparition du Livre de Poche au milieu des années 1950, qu'apparaît l'un de mes personnages littéraires préférés (toutes littératures préférées) : le journaliste londonien Bill Disley, qui forme, avec son ami-garde du corps, Jeff, un ancien boxeur pro et un ancien pickpocket, un duo savoureux.

Pour être plus précis, Bill Disley apparaît au milieu des années 1940 sous la plume du mystérieux J.-A. Flanigham.

De cet auteur, on ne sait rien, si ce n'est sa période d'activité (1945-1958), son talent d'écrivain, et, probablement un autre de ses pseudonymes, Raymond Gauthier (quoi que...)

On lui doit un grand nombre de fascicules policiers, que ce soient des 16 pages, 32 pages, 64 pages, 98 pages que 128 pages.

Mais, surtout, J.-A. Flanigham a développé plusieurs personnages récurrents : le couple d'aventuriers Dick et Betty Reutel, la bande de l'Agence de détectives Garnier et Bill Disley.

Et, de ces " héros ", c'est incontestablement Bill Disley qui me passionne le plus.

Ce personnage, d'abord apparu dans une collection sentimentale (" Murmure d'amour " des éditions du Moulin Vert) avant de voir ces titres réédités au sein de la collection " Police-Roman ", eut par la suite le droit à deux séries dédiées : " Les aventures de Bill Disley " et " Les nouvelles aventures de Bill Disley " soit, en tout, plus d'une cinquantaine d'aventures allant du récit de 10 000 mots au court roman de plus de 30 000 mots.

C'est dans la collection « Les aventures de Bill Disley » que l'on retrouve le titre du jour, « Bataille de gangs », un livret de 128 pages, paru en 1952 et épisode n° 4 de la série.

BATAILLE DE GANGS

Dans le décor surréaliste de « L'Ange Noir », la plus sélect des boîtes de nuit new-yorkaise, une série de faits tragiques sème la panique dans les milieux policiers et parmi les gangsters de la capitale.

Quel est le mystérieux chef de bande de ce nouveau gang qui ose s'attaquer à Burt Milroy, roi du racket, gangster étrangement sympathique ?

Mortimer, le chef de la brigade mondaine, mène-t-il le double jeu dans cette étonnante sarabande, sillonnée de meurtres sensationnels et de tortures dignes des anciens âges ?

Bill DISLEY, accusé du meurtre de la belle Dora, saura-t-il se tirer des griffes de la police et mener son action à bien ?

Reine Bruce, monstrueuse d'inconscience et de froide détermination, domine cet étrange drame, par son cynisme et son mépris total de la valeur humaine…

Bill Disley et son compère Jeff débarquent à New York pour préparer une série de reportages. Ils en profitent pour retrouver Nick, un ami dirigeant « L'Ange Noir », une boîte de nuit à la mode.

Seulement, Nick vient d'être victime d'un nouveau gang ayant cherché à le racketter, et lui ayant cramé la plante des pieds pour le convaincre.

Bill Disley rencontre alors une jeune femme qui lui demande de passer chez elle, car elle veut lui faire des révélations à propos dudit gang.

Quand Bill Disley rend visite à la jeune femme, il se fait assommer et se réveille à côté du corps exsangue de son " indic "...

J'ai déjà précisé, dans les trois épisodes précédents de la série, que j'estimais que Bill Disley s'épanouissait dans la contradiction, c'est-à-dire plus au sein de la concision des fascicules de 32 pages que dans les petits romans de 128 pages.

C'est une nouvelle fois le cas ici.

D'ailleurs, plus que Disley, c'est probablement la plume de Flanigham qui se nourrit de la contrainte de concision du fascicule pour performer.

Ce n'est pas pour rien que la qualité première de l'auteur réside en son art des incises dans les dialogues, ces petites informations permettant de mieux cerner l'état d'esprit des personnages en peu de mots.

Du coup, forcément, quand Flanigham a plus d'espace, son art se dilue un peu et devient moins visible, moins prégnant, moins flagrant.

Comme ses intrigues sont toujours relativement simples (il préférait le récit noir au récit à suspens), là encore, l'espace ne lui sied pas toujours.

Là aussi, c'est une nouvelle fois le cas. L'intrigue, en effet, emprunte tout au roman noir à l'américaine (jusque dans les lieux) avec cette histoire de gangs qui s'affrontent et de femmes vénéneuses.

D'ailleurs, la femme est toujours au centre des histoires de Flanigham et elle a rarement le beau rôle. Au mieux, c'est l'ingénue par qui le malheur arrive. Au pire, c'est la femme vénale et manipulatrice qui fait le malheur des hommes.

Le lecteur se retrouve donc en terrain connu quand il aborde un texte de Flanigham.

Seulement, dans les aventures de Bill Disley, l'auteur ajoute un élément appréciable : l'humour.

En effet, la relation entre Bill Disley et Jeff Dickson (profitez-en, son nom apparaît rarement dans les récits) est sujette à humour, grâce à la relation de franche camaraderie entre les deux hommes et leurs proportions à se taquiner (et à bibiner).

Bill Disley est le bel homme charmant et frondeur du duo. Jeff, le colosse taiseux et bagarreur (et un peu poivrot).

On apprécie donc les dialogues entre les deux hommes qui rythment le récit à coups de punchlines et de notes humoristiques.

Cet épisode ne fait pas exception.

Au final, un récit dans la veine des trois précédents. Pas aussi savoureux que les aventures plus courtes, mais tout de même un plaisant petit roman noir avec de l'humour dedans.

20 avril 2025

Le souffle de la nuit

Très récemment (le précédent livre), j'ai découvert à la fois la plume d'Alexandre Galien et son personnage de Philippe Valmy, flic à la Mondaine puis à la Crim '...

Ayant apprécié ma lecture, je me suis jeté sur le second opus d'une série qui, jusqu'à présent, me semble-t-il, en comprend trois.

« Le souffle de la nuit » est un roman paru en 2021.

Il est écrit, donc, par Alexandre Galien, un ancien flic de la P.J.

Le souffle de la nuit :

« Les silences de Valmy, au bout du fil, avaient résonné dans leurs oreilles comme le sifflement d’un corps qui tombe droit dans l’abîme. Pourtant quand le chef de la Crim ’ avait prononcé les mots “ meurtre ”, “ poupée criblée de cicatrices ”, “ vaudou ” et “ bois de Vincennes ”, une tension inhabituelle avait envahi la pièce. Jean et le commissaire ne surent dire si c’était sa respiration qui avait changé, ou s’il était habité d’une force inconnue, mais le Valmy qu’ils connaissaient avait repris le dessus. »

Des faubourgs de Barbès aux dorures des ambassades, entre prostitution et magie noire, le groupe de Philippe Valmy part à la traque d’un tueur sanguinaire qui met à vif les cicatrices du passé.

Philippe Valmy a bien du mal à se remettre de sa précédente enquête l'ayant conduit au bord de la folie (pour des raisons que vous connaîtrez en lisant le premier épisode).

Depuis, il a été muté au Nigéria où il tente d'oublier ses traumatismes.

Seulement, à Paris, un flic, ami de Valmy, est retrouvé assassiné dans le Bois de Boulogne, éventré, une poupée vaudou plantée dans le ventre.

Très vite l'enquête mène les policiers vers le milieu nigérian et l'idée vient d'appeler à la rescousse Philippe Valmy qui connaît maintenant bien le milieu...

Écrire un roman, c'est à la fois facile et difficile. Facile, car on a toujours la motivation, on y met tout ce qu'on a et partant de rien, on ne peut être déçu d'arriver à pas grand-chose.

Un second roman, surtout quand le premier a eu un certain succès, est bien plus ardu à écrire et ce d'autant plus si on réutilise les personnages du premier.

En effet, on est alors confronté à l'attente des lecteurs et il faut parvenir à confirmer le succès du premier.

Et, quand tu as détruit ton héros à la fin du premier épisode, difficile de le faire revenir dans de bonnes conditions dans le second.

C'est un peu par là que ce second roman pèche... mais pas que.

Après la fin du premier opus, le lecteur est en droit de s'attendre à un flic fantôme qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Et si c'est ce qu'on lui propose, alors, on ne peut qu'être déçu.

C'est le cas.

Et quand, en plus, on veut immerger le lecteur dans un milieu qu'il ne connaît pas (ici, le milieu nigérian et ses croyances), alors on s'expose à un autre obstacle, celui d'en dire trop pour tenter d'expliquer aux lecteurs ou de n'en dire pas assez et de ne pas parvenir à plonger le lecteur au cœur des choses.

C'est encore une fois le cas.

Le premier épisode avait pour principale qualité que le lecteur était plongé au cœur d'une enquête policière et d'un groupe de la Crim '. On suivait donc le parcours de ces hommes et femmes, les qualités de chef de Valmy, la mise en place des différentes procédures...

Là, ce n'est plus le cas d'autant que l'auteur multiplie les protagonistes en installant une guerre des polices entre la DGSI, la Crim ', Valmy... et un émissaire du gouvernement.

Les procédures passent au second plan, du coup le lecteur ressent moins l'ambiance policière qu'il avait appréciée dans le premier roman.

Si on ajoute à cela une intrigue... pas super intéressante (et je ne sais même pas si elle est crédible), je dois avouer que j'ai eu du mal à rester concerner par ma lecture jusqu'au bout.

En règle générale, j'aurai arrêté ma découverte du personnage à ce second roman du fait de la déception. Mais, ayant déjà le troisième (et dernier pour l'instant) et celui-ci évoquant le Japon (je suis fan de cinéma asiatique en général et de cinéma japonais en particulier) je vais, je pense, donner une dernière chance à Philippe Valmy.

Au final, un second opus décevant, mais on pouvait s'en douter au vu de la fin du premier.

20 avril 2025

Le prince disparu

Dorcas Dene est un personnage né de la plume de Georges R. Sim (1847-1922), un journaliste, romancier et dramaturge anglais passionné de criminologie...

En 1897, probablement inspiré par le succès des aventures de Sherlock Holmes, il crée une femme détective qui s'inspire un peu des méthodes du locataire du 221B Baker Street.

Elle se nomme Dorcas Dene.

Ses aventures sont contées par son historiographe, le dramaturge John Saxon, qui avait aidé Dorcas Dene quand celle-ci avait décidé de monter sur les planches, bien avant de se lancer dans la police privée.

Dorcas Dene est mariée à Paul, un peintre qui était prometteur avant de devenir aveugle.

Dorcas Dene apparaît dans dix enquêtes (qui étaient décomposées chacune en deux nouvelles à l'époque). Chaque enquête fait environ dix à douze mille mots, soit l'équivalent d'une grosse heure de lecture.

Les aventures de Dorcas Dene parurent par la suite en deux recueils.

« Le Prince disparu » est la première enquête du second recueil, paru en 1898.

LE PRINCE DISPARU

Alors que Londres bruisse des préparatifs d'un magnifique ballet à l’Alhambra, l'absence remarquée d'un prince étranger attendu dans sa loge royale sème l'inquiétude.

Dorcas DENE, la célèbre détective, est intriguée par cette disparition soudaine. Aux côtés de l'inspecteur Carr et de son ami M. Saxon, sollicitée pour ses compétences linguistiques, elle se lance dans une enquête discrète.

Quelles raisons obscures ont conduit à l'absence du prince ? Simple contrariété ou disparition mystérieuse aux implications potentiellement graves ? Dans l'ombre de la capitale anglaise, un secret bien gardé pourrait avoir des répercussions internationales…

Le prince et héritier d'un trône étranger a disparu à Londres. Alors que tout Scotland Yard est à sa recherche, l'inspecteur Carr décide d'investiguer de son côté et demande de l'aide à son amie Dorcas Dene.

Dorcas Dene fait appel à John Saxon pour son polyglottisme afin de surprendre une conversation entre des anarchistes qui, selon elles, ont un rapport avec la disparition dudit prince...

On retrouve donc Dorcas Dene dans une nouvelle enquête, enquête qui se déroule en quelques heures.

De ce fait, le lecteur ne retrouvera pas la détective au sein de son cocon familial. Ici, la mère, le mari, le chien, sont absents (tout juste est-il fait notion du mari en toute fin).

L'enquête se déroule donc rapidement, sans aucun temps mort, et se concentre plus sur l'action que sur la réflexion. D'ailleurs, les analyses et conclusions de Dorcas Dene sont résumées a posteriori pour expliquer la façon dont elle est arrivée à ses conclusions.

Ce n'est donc pas un récit qui met en valeur les qualités de la détective et qui peut faire qu'on évoque, en elle, un Sherlock Holmes Féminin.

Pour autant, le récit n'est pas désagréable à suivre et on suit tout de même l'enquête avec plaisir, mais il manque quand même plusieurs choses pour élever cet épisode au rang des précédents.

Ce choix est d'autant plus étrange que ce 6e épisode est en fait le premier épisode de la seconde série et que, dans un tel cas, on s'attendrait à ce que l'auteur redéfinisse un peu plus précisément son personnage principal pour ceux qui la découvriraient par cette seconde série ou pour les lecteurs de la première heure qui aurait un peu oublié les caractéristiques de cette héroïne.

Au final, pas le meilleur épisode de la série, ni même la meilleure façon de débuter une seconde " saison ", mais cependant, un épisode tout de même agréable à lire...

13 avril 2025

Les cicatrices de la nuit

Quand, comme moi, on ne lit que des romans policiers, avec, pour préférence, ceux écrits en langue française, on pourrait penser que les romans récompensés par " Le prix du Quai des Orfèvres " est une mine d'or.

Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.

En effet, si certains des livres primés sont bons, voire très bons, certains sont moyens et d'autres mauvais, voire très mauvais.

Aussi, c'est un peu une loterie, jouer à la roulette russe littéraire quand on pioche un roman dans la pile du " prix du Quai des Orfèvres ".

Mais, comme je suis joueur (mais pas aux jeux d'argent), j'ai une nouvelle fois tenté ma chance avec « Les cicatrices de la nuit », un roman d'Alexandre Galien, primé en 2020.

Je ne vous étonnerai pas en vous disant qu'Alexandre Galien, né en 1989, est un ancien policier (c'est presque un prérequis pour obtenir le prix), puisqu'il était à la P.J. avant d'être mis en disponibilité pour avoir du temps à consacrer à l'écriture.

Anecdote marrante, Galien a collaboré sur une plateforme numérique de recommandations de livres avec Sarah Knafo, mais a lâché le projet, à l'époque, en apprenant les liens de celle-ci avec Éric Zemmour.

Les cicatrices de la nuit :

En se faisant muter à la brigade criminelle après vingt ans de " Mondaine ", le commandant Philippe Valmy espérait s'éloigner des bars et des boîtes où il restait jusqu'à l'aube, et ainsi sauver son mariage. Mais quand il découvre que la victime de sa première affaire de meurtre est une de ses anciennes indics, il comprend tout de suite qu'il va devoir replonger dans les eaux troubles du Paris nocturne. Pour le pire. Les cicatrices de la nuit sont de celles qui ne s'effacent pas...

Valmy a passé 20 ans de nuits dans les cabarets, bars et boîtes parisiennes pour faire son boulot de flic à la mondaine. Mais, sa femme veut un enfant et en a marre de cette vie, alors il se fait muter à la Brigade Criminelle où il va diriger son groupe.

Malheureusement pour lui, à peine débarqué, on retrouve le corps d'une jeune femme mutilée... sauf que Valmy connaît la victime, c'était une de ses indics quand il était à la Mondaine...

Que dire de ce roman ?

Bon, il y a plusieurs choses qui marquent assez rapidement.

La première, c'est que l'on ne va pas forcément découvrir des personnages originaux. Le flic qui a des problèmes de couple, qui boit un peu, mais qui fait son boulot... des flics se donnant corps et âmes à leur métier... un tueur psychopathe...

La seconde, c'est que l'auteur connaît évidemment les ficelles du métier et les procédures et sait parfaitement rendre l'ambiance que l'on attend de ce genre de roman écrit par un ancien de la maison.

Ça sent évidemment le vécu, le lecteur est plongé dans l'ambiance d'un groupe de policiers comme il l'est dans presque tous romans écrits par un ancien de la maison.

Après, le roman a également quelques défauts, dont, notamment, la surréaction de certains personnages (je pense à l'épouse de Valmy, en particulier), la fin, un peu trop inspirée par un film (cité dans le roman), quelques longueurs (mais pas trop).

Cependant, l'auteur maîtrise déjà, pour un premier roman, sa narration pour rendre son roman très agréable à lire, ce qui est déjà pas mal du tout.

Un écrivain à suivre, donc, d'autant qu'il a depuis écrit deux autres romans mettant en scène le même personnage.

Au final, un premier roman de bonne facture qui fait partie du haut du panier des romans primés par le " prix du Quai des Orfèvres ".

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6 avril 2025

Érèbe

Je suis toujours curieux de faire la connaissance d'auteurs de romans policiers qui ont un passé de policier.

Cette expérience ne leur confère bien sûr pas une plume de qualité d'autorité, mais elle leur permet souvent d'imprégner leurs récits d'un certain réalisme, tant dans l'esprit des personnages que dans les procédures.

L'un des exemples le plus marquants récemment est Olivier Norek qui est parvenu, en plus d'instiller une ambiance policière prenante dans ses romans à développer une plume de qualité.

Cette fois-ci, c'est au tour de Didier Fossey de passer à la moulinette de mes chroniques.

Didier Fossey fut policier à la BAC pendant 15 ans avant de se lancer dans l'écriture et de développer des... romans policiers.

Mais Didier Fossey a une particularité, c'est qu'il a été policier, certes, mais que je n'avais pas connaissance de cette information avant de débuter ma lecture (et de la terminer) et ce n'est qu'en me renseignant pour ma chronique que je l'ai appris.

Bref.

L'auteur est né en 1954 et a écrit plus d'une dizaine de romans (dont certains pour la série " L'Embaumeur ") et qu'il a développé une série autour du personnage Boris Le Guenn.

Peut-on dire que « Érèbe », sorti en 2024, fait partie de cette série ? 

Je ne sais pas trop, mais Boris Le Guenn apparaît en cours d'histoire.

Érèbe:

Paris 2017. Depuis plusieurs semaines, des jeunes femmes travaillant dans des cabarets et bars de nuit de la capitale disparaissent mystérieusement. Leurs corps sont retrouvés en forêt, atrocement mutilés.
Eneko Etxeparre, commandant de police à la BRP, s’intéresse à ces disparitions dans le cadre d’une enquête conjointe avec la brigade criminelle de Versailles. Leurs investigations vont les mener très loin dans les ténèbres de la nuit parisienne, là où tout devient permis. Ours solitaire, Etxeparre va devoir collaborer avec la fougueuse capitaine Isabelle Danglard, qu’on lui impose comme second de groupe, et qui n’en fait bientôt qu’à sa tête, au mépris des procédures.
Une plongée effrayante dans le noir sordide d’un monde parallèle où la vie humaine n’a plus la moindre valeur.

Eneko, commandant à la BRP, est un flic meurtri qui ne pense plus qu'à son métier depuis la mort tragique de sa femme et sa fille. Aussi, quand des barmaids de boîtes de la région disparaissent et que deux d'entre elles sont retrouvées mortes après avoir été torturées et avoir subi une ablation de leur appareil génital ante mortem, Eneko ne pense plus qu'à retrouver le psychopathe responsable. Mais, pour ce faire, il va devoir collaborer avec la capitaine Isabelle Danglard, nouvellement mutée dans son équipe...

Alors, que dire de ce roman ?

Un flic torturé, qui ne pense qu'au boulot, ours mal léché, mais bel homme. Une fliquette plus jeune, et belle également. Un tueur très sadique. Des chapitres courts qui naviguent entre différentes époques et différents lieux. Une plume qui ne sort pas des sentiers battus (pour ne pas dire un peu fade)... on peut dire que l'auteur ne cherche pas le moins du monde à faire dans l'original...

En même temps, l'originalité ne vous assurant pas le succès, peut-on vraiment lui en vouloir.

Non... enfin... quand même. Ce serait bien d'éviter aux lecteurs toujours les mêmes poncifs, les mêmes clichés, notamment celui du beau mâle viril torturé qui finit par s'ouvrir à la belle fliquette avec laquelle il travaille...

Quant au méchant, là non plus, rien d'original... il n'aurait plus manqué que celui-ci écoute de la musique classique (du Gustave Malher, tant qu'à faire) et on était dans les cordes.

Ce serait bien, pour une fois, que le héros soit solaire ou tout du moins optimiste ou encore normal.

Et le méchant, tient, si au lieu d'être psychopathe aimant faire souffrir, c'était juste quelqu'un qui manque d'empathie, qui use de la même pratique finale (ablation de l'appareil génital de ses victimes), mais dans un but uniquement mercantile, sans qu'il y ait un sadisme particulier derrière, mais juste parce que, pour lui, les autres ne sont que des choses, des outils...

Et pourquoi pas, aussi, tenter de proposer une plume plus travaillée, nous éviter les chapitres ultra-courts pour changer de lieux et de personnages sans cesse... oui, une narration plus linéaire, qui s'appuie plus sur la qualité de l'intrigue pour tenir le lecteur en haleine que sur un hyper découpage de l'histoire ?

Oui, dans un monde idéal, le lecteur aurait peut-être le droit à ces partis pris.

Mais dans le monde réel, celui où tu dois être plus fédérateur que novateur, bin, on a ce genre de roman là.

Pas un mauvais roman, puisque je suis arrivé au bout (le fait qu'il soit court aide), mais surtout pas un roman original, ni dans ses personnages, ni dans son intrigue, ni dans sa narration, ni, surtout, dans sa plume.

Au final, un roman qui se lit... qui s'oublie... 

30 mars 2025

Le doulos

Quelle que soit la niche dans laquelle on se complaît, on a tous des lacunes.

La preuve, moi !

Alors que je concentre mes lectures uniquement sur le genre policier, de préférence des récits mettant en scène des personnages récurrents, et plus encore des récits écrits en langue française, jusqu'à il y a peu, je ne connaissais pas la plume de Pierre Lesou...

Une lacune réparée il y a peu avec la lecture de " Un condé ".

Ayant particulièrement apprécié ce roman, j'ai immédiatement plongé dans un autre de l'auteur et mon choix s'est porté sur " Le doulos ", un roman de Pierre Lesou sorti en 1957 et adapté au cinéma sous le même titre en 1962 avec Jean Paul Belmondo dans le rôle principal (film que je n'ai pas vu non plus, quelle honte !).

Pierre Lesou est un scénariste et auteur de plus d'une quinzaine de romans dont plus de la moitié ont été adaptés au cinéma ou à la télévision.

Le doulos :

Quand il apprend que sa femme a été abattue, Maurice Faugel n'a qu'une idée en tête : se venger. À sa sortie de prison, il abat l'assassin, récupère un magot et se prépare à commettre un ultime casse. Mais en se confiant à son meilleur ami Silien, il ne pensait pas mettre les pieds dans un engrenage infernal : son complice est devenu un " Doulos " un indicateur qui risque bien de le renvoyer en prison... ou au cimetière ! Le Doulos, en plus d'être un chef d'œuvre du 7e art, est avant tout un livre culte de Pierre Lesou. Truands à l'ancienne et flics patibulaires se côtoient sans distinction dans un univers ou l'argot et la gouaille sont aussi importants que les coups de mitraillette et les beaux chapeaux. Toute une époque !

Maurice Faugel, dit Maur, est tombé pour cambriolage et à sa sortie de prison, il apprend que la femme qu'il aimait, qui est morte noyée pendant sa détention, a en fait été tuée par un de ses complices afin de la faire taire.

Il décide alors de se venger et en profite pour mettre la main sur un joli butin.

Mais bien vite, plus par amitié que par besoin, il accepte de participer à un nouveau cambriolage, mais les choses vont déraper et, bien vite, il ne va plus savoir à qui se fier...

Que dire de ce roman ?

Que c'est un bon roman ne suffirait probablement pas.

Bien que premier roman de l'auteur (qui fera de lui le plus jeune auteur paru dans la collection « Série Noire »), on découvre déjà la plume qui fera son succès.

Le cadre est désormais bien connu, celui du milieu des truands des années 50 que l'on a pu découvrir dans les romans et les films d'époque.

Pas le seul auteur à y plonger sa plume, mais Lesou le fait particulièrement bien.

Usant d'argot (Doulos veut dire chapeau, mais également indic), mais pas trop, Pierre Lesou met en avant un certain code d'honneur qui n'existe plus dans le milieu depuis fort longtemps (a-t-il d'ailleurs déjà existé ou n'existait-il que dans les fantasmes des auteurs et des réalisateurs ?).

Mais Lesou évite de sombrer dans le manichéisme en offrant des personnages plus nuancés, plus contrastés.

D'ailleurs, Lesou a l'intelligence d'utiliser des faux semblants, de surprendre le lecteur du début à la fin et d'offrir aux lecteurs une fin épique digne d'un film de Peckinpah ou de Chang Cheh (dans l'esprit, bien évidemment).

C'est beau, c'est bon, c'est touchant, c'est cruel... mais la vie n'est-elle pas cruelle ?

Au final, un bon roman, un très bon roman, peut-être bien un excellent roman... surtout si on considère qu'il s'agit d'un tout premier roman.

23 mars 2025

Le pouce violet

Tel l'explorateur avide de nouveaux territoires, ma passion pour la littérature policière en général et celle mettant en scène des personnages récurrents en particulier me poussent à toujours découvrir de nouveaux horizons scripturaux...

Je dois avouer que Sherlock Holmes fit de moi un lecteur... un vrai, un acharné.

Avant la découverte de ses aventures, je ne lisais que des BD pour me divertir. Les romans me tombaient des mains rapidement, me lassant quasi immédiatement et le seul alors, « Le Petit Chose » d'Alphonse Daudet était parvenu à me captiver suffisamment pour que je lise entièrement ce roman (et que je le relise).

Sherlock Holmes fut un choc et même un quadruple choc.

Choc, d'abord, car je découvrais que je pouvais aimer lire passionnément.

Choc, ensuite, car je me rendais compte de mon engouement pour le genre policier.

Choc, en plus, car il devenait évident que je me prenais d'affection pour les personnages récurrents.

Choc, enfin, en constatant que j'adorai tout autant les formats courts que les romans, Sherlock Holmes ayant eu le droit aux deux traitements.

Depuis ce moment et malgré une interruption de quelques années pour des raisons que je ne comprends toujours pas, je n'ai cessé de lire avidement des récits policiers et, surtout, je n'ai eu de cesse de découvrir de nouvelles plumes et de nouveaux personnages.

J'aime ouvrir les pistes plutôt que de les suivre. Je préfère être un précurseur qu'un mouton...

Bref.

Il y a près de 15 ans, j'ai découvert la littérature fasciculaire ayant charmé les lecteurs entre le début 1900 et la fin 1950.

Ma passion s'est animée d'un nouveau feu.

Je me suis alors concentré sur les auteurs francophones d'hier, qu'ils soient connus ou, mieux encore, totalement inconnus du grand public.

J'ai fait des découvertes passionnantes, tant de plumes que de personnages.

Plus récemment, je suis retourné aux sources en me laissant à nouveau tenter par des personnages nés de plume d'auteurs américains ou anglais.

J'ai ainsi fait la connaissance de divers enquêteurs tous autant passionnants que le professeur Augustus S.F.X. Van Dusen, alias La Machine à Penser de Jacques Futrelle, le détective aveugle Max Carrados, d'Ernest Bramah... j'en passe et des meilleurs.

Puis j'ai constaté que cette littérature anglophone de la fin du XIXe siècle et le début du XXe pullulait, contrairement à celle francophone, de personnages féminins.

Des Sherlock Holmes en jupons, aurait-on dit quelque temps auparavant.

Et j'ai ainsi fait connaissance avec Lady Molly, de Emma Orczy, la détective Tzigane Hagar Stanley de Fergus Hume... puis deux jeunes femmes adeptes des méthodes de Sherlock Holmes : Dorcas Dene de George R. Sim et, surtout, Madelyn Mack de Hugh C. Weir.

Et, je dois l'avouer, c'est bien cette dernière qui m'a le plus passionné, car la plus proche du détective du 221 B Baker Street.

Madelyn Mack a été inspirée à son auteur, Hugh C. Weir (1884-1934) par une véritable femme détective, Mary Holland (1868-1915).

Elle apparaît dans le Macleans magazine en 1915.

Malheureusement, elle ne vivra que 5 enquêtes.

Je dis malheureusement, car, réellement, celle-ci méritait de passionner les lecteurs sur le long terme comme le fit son mentor...

Madelyn Mack est une femme détective vivant dans une sorte de chalet, avec son chien et sa gouvernante (et le mari de celle-ci qui lui sert de chauffeur). Elle a pour amie et historiographe la journaliste Nora Noraker.

Madelyn Mack est adepte des méthodes d'observation et de déduction de Sherlock Holmes.

Tout comme celui-ci elle peut être hautaine et désagréable.

Et tout comme celui-ci, elle a besoin de stimulant lors des périodes d'inactivité (pour elle, ce seront des baies de cola).

Les 5 enquêtes sont de tailles hétérogènes.

Les 2 premières avoisinent les 12 000 mots. La troisième ne dépasse pas les 9 500 mots. La quatrième peine à atteindre les 9 000 mots.

Mais la dernière s'offre en apothéose en s'envolant vers les 27 500 mots.

Peut-être le nombre de mots ne vous dit-il rien.

Alors, parlons en temps de lecture.

En moyenne, 10 000 mots équivalent à une heure de lecture.

Ainsi, les 5 enquêtes vous offrent pas loin de 7 heures de lecture, ce qui est déjà pas mal et représentent la taille d'un honnête roman.

Bref.

« Le Pouce Violet » est la 5e et ultime enquête de Madelyn Mack.

Le Pouce Violet :

Alors que Madelyn Mack, la célèbre détective, et son amie la journaliste Nora Noraker assistent à la représentation, à Broadway, de « La Fille de Milwaukee », la star du spectacle, la talentueuse Ariel Burton, est prise d'un malaise.

Inquiet, l'auteur de la pièce, sachant que Madelyn Mack est dans l'assistance, vient la voir pour lui demander de venir lever quelques inquiétudes.

Mais bientôt, Ariel Burton disparaît de sa loge alors que plusieurs personnes se trouvaient devant la porte de celle-ci.

Fugue ? Enlèvement ? Sans nul doute cette évaporation a rapport avec de mystérieuses lettres de menaces signées d'un pouce violet que recevait l'actrice...

Madelyn Mack et son amie Nora Noraker assistent à une pièce de théâtre quand l'actrice principale est prise de malaise. Appelées par l'auteur de la pièce, ami intime de Nora, Madelyn Mack se rend en coulisses pour tenter d'apaiser les craintes du producteur du show. Mais alors que tout ce beau monde discute devant la loge de l'artiste pendant qu'elle change de costume, celle-ci disparaît mystérieusement de la pièce close sans que personne ne puisse savoir comment.

Personne ? Madelyn Mack n'a pas dit son dernier mot et va tenter de découvrir comment la jeune femme a quitté sa loge et, surtout, pourquoi. Mais, nul doute, tout cela a rapport à des lettres de menaces qu'elle recevait, des lettres signées par l'application d'une empreinte de pouce au bord violet...

Dans cette dernière enquête, Hugh C. Weir nous propose un récit un peu plus long (beaucoup plus long) que les précédents.

En effet, cette ultime aventure fait plus du double que la première et du triple de la précédente.

D'ailleurs, à l'époque, elle fut publiée en deux parties.

C'est donc à la fois avec plaisir et tristesse que l'on déguste ce récit.

Plaisir, car plus long.

Tristesse, car dernier.

Si on pouvait regretter, dans la précédente enquête, que Madelyn Mack ait eu le temps de montrer ses qualités, mais pas ses défauts, ici le tort est réparé.

En effet, l'auteur, sans s'appesantir pour autant, n'évite pas d'évoquer l'attitude parfois hautaine ou méprisante, du moins, railleuse, de son héroïne face à des esprits moins aiguisés que le sien et sa propension à user de stimulants néfastes pour la santé.

Mais il n'oublie pas également de montrer Madelyn Mack sous son meilleur jour, celui de l'enquêtrice hors pair.

Cependant, sur cet ultime épisode, il a aussi le temps de s'attarder sur d'autres éléments comme la vie intime de Nora Noraker, ses ressentis également, ses faiblesses, la rendant à la fois plus touchante et plus importante que dans les précédentes aventures où elle n'était là quasiment que comme témoin des histoires.

Cet ultime récit nous ravit, mais nous déprime, car il démontre à quel point les aventures de Madelyn Mack, tout comme celles de Sherlock Holmes, auraient mérité d'alterner entre récits courts et récits plus longs, afin de permettre au personnage de mieux s'épanouir.

Malheureusement, ce ne sera pas le cas puisque cette enquête sera la seule forme longue de la carrière de Madelyn Mack.

Pour ce qui est de l'ensemble, le texte se lit avec un réel plaisir, plaisir déjà ressenti lors des précédentes lectures et ne souffre (pour peu que l'on ne soit pas retors à la littérature de jadis) que d'un défaut qui réside dans l'explication de la disparition d'Ariel Burton.

Cette faiblesse, rassurez-vous, n'a pas de rapport avec la façon dont elle disparaît, mais bien la raison qui, si elle pouvait être compréhensible à l'époque, a de quoi choquer de nos jours.

Pour le reste, une très belle façon de terminer une série bien trop courte, car, il faut bien le reconnaître, Madelyn Mack est probablement le personnage féminin le plus digne de Sherlock Holmes, tant dans la forme que dans le fond.

Au final, un très bon épisode pour clore une excellente série qui mérite d'être redécouverte par un large public.

16 mars 2025

L'homme aux 33 dents

Je suis un passionné de littérature populaire fasciculaire policière depuis des années.

Dans cette paralittérature, j'ai découvert de nombreuses pépites et également un bon nombre d'excellents écrivains.

Mais il est un auteur pourtant majeur dans le monde du fascicule que j'ai découvert un peu tardivement, car j'attendais d'avoir réuni tous les épisodes de sa série " Le Bossu ".

N'y étant toujours pas parvenu, j'ai fini par céder récemment à la tentation en lisant « Un drame à la belote », un excellent récit qui me donna envie d'en découvrir plus.

Malheureusement, depuis, je n'ai pas retrouvé, dans mes lectures des récits de Max André Dazergues, ni le plaisir ni le style que j'avais alors apprécié.

J'ai encore fait une nouvelle tentative avec « L'homme aux 33 dents », un fascicule de 64 pages paru en 1936 dans la collection « Police » des éditions Ferenczi.

L'homme aux 33 dents :

Le Docteur Laferté a été chargé, par son mentor, le professeur dirigeant l'institut de Valsauveur, de ramener du Chili un gramme de radium, un produit cher et convoité.

Si la traversée se déroule à merveille, c'est dans le train le menant de Bordeaux à Paris que le drame se déroule. Un passager un peu trop présent qu'il a connu sur le paquebot est monté dans son compartiment... puis c'est le trou noir, mais, à son arrivée à Paris, le radium a disparu.

Dans le même temps, à Valsauveur, c'est l'Homme-Rhino, un curieux phénomène de foire dont la trente-troisième dent a percé sa lèvre et lui fait comme une défense, qui s'est échappé.

Bientôt, c'est au tour de Thérèse Raton, meilleure amie de la fiancée du docteur Laferté, de s'évaporer dans la nature...

Mais quel peut être le lien entre toutes ses disparitions ?

C'est ce que vont tenter de découvrir, d'un côté la police, de l'autre le détective Athéna et son bien étrange assistant...

Un jeune docteur est chargé d'aller chercher un gramme de radium au Chili, acheté à prix d'or par un consortium mené par le professeur Saint-Arnac qui dirige la clinique Valsauveur. Si la traversée en paquebot s'est bien déroulée, c'est dans le train le menant à Bordeaux qu'il se fait endormir par un Chilien rencontré sur le navire et se fait voler le radium.

Le professeur Saint-Arnac va demander au détective Athéna, qui est au repos dans son établissement, de se charger de retrouver le précieux radium...

Bon, que dire de ce court roman ???

Tout réside en fait dans le titre énigmatique.

En effet, tout tourne autour de l'homme aux trente-trois dents sans vraiment avoir rapport avec lui, mais tout en ayant quand même rapport.

Mouais, ça a l'air compliqué, comme cela, mais en fait, l'Homme-Rhino n'est qu'un prétexte, prétexte pour développer l'histoire... prétexte pour une autre raison que je ne peux évoquer sans risquer de faire des révélations.

En fait, le lecteur semble lire plusieurs histoires parallèles, toutes reliées de façon plus ou moins directe au docteur Laferté.

Le vol de radium ; la disparition de l'Homme-Rhino ; la disparition de Thérèse Raton...

Bien évidemment, ces trois histoires vont être liées, mais sans que cela soit réellement judicieux ou nécessaire (du moins pour l'une d'entre elles).

On a donc l'impression d'avoir suivi un bout d'histoire prétexte à atteindre les 64 pages du fascicule.

On aura également eu du mal, du coup, à s'attacher à un personnage puisqu'au final, aucun des protagonistes n'est le réel héros de l'histoire. Tous semblent être prétextes, que ce soit le docteur Laferté, Thérèse, le détective Athéna... et même son étrange assistant... qui sera pourtant le maillon le plus important de la découverte de la vérité.

Si on ajoute à cela un style très loin d'être aussi savoureux que celui de « Un drame à la Belote », vous comprendrez que l'on se retrouve face à un récit un peu insipide sans pour autant être indigent ou indigeste.

Au final, une histoire qui se lit vite (tant mieux), mais sans passionner et qui ne laissera aucune trace dans votre mémoire au bout de quelques jours...

9 mars 2025

Un condé

Parfois, je lis un roman et je me dis " Mais pourquoi je n'en ai jamais entendu parler avant ? ", ou bien " Mais pourquoi n'est-il pas devenu un classique de la littérature ? ".

Bref, il m'arrive de déguster des romans que je trouve trop mésestimés, boudés ou oubliés.

Et j'en déguste de tels récits, vous ne pouvez l'imaginer que si vous lisez toutes mes chroniques, ce que vous ne faites malheureusement pas.

Mais, généralement, cela concerne des récits réellement oubliés de tous, qui ont sombré depuis le début dans les abîmes de la littérature.

Plus rarement, il s'agit de récits ayant eu succès en leur temps puis qui se sont par la suite enfoncés dans l'oubli.

C'est le cas avec " Un condé " de Pierre Vial Lesou (1930-2018).

Pierre Vial Lesou n'est pas un perdreau de l'année. Il s'agit d'un auteur de romans policier qui connut le succès dès son premier ouvrage, « Le Doulos », publié en 1957 dans la mythique collection « Série Noire » et qui en fit le plus jeune auteur de la collection...

En effet, « Le Doulos » fut adapté au cinéma 5 ans après sa parution par Jean-Pierre Melville avec Jean-Paul Belmondo en vedette (rien que ça).

« Un condé » est paru initialement sous le titre « La mort d'un condé » en 1970, dans la collection « Spécial Police ». Il a été adapté au cinéma sous le titre « Un condé », la même année, par Yves Boisset.

Pour finir, plusieurs autres romans de l'auteur ont été transposés sur la grande toile, donnant des films tels « Lucky Jo » de Michel Deville, « Je vous salue mafia » de Raoul Lévy, « L'ardoise » de Claude Bernard-Aubert... et d'autres encore.

Un condé :

Francis Favenin croit avoir enfin trouvé la paix en se retirant loin du tumulte de la ville et d'un passé lourd de violence. Mais le silence est trompeur. Des ombres s'agitent, prêtes à faire ressurgir les fantômes d'une existence marquée par la haine et le sang. Quand Hélène Dassa, la voisine énigmatique, entre dans sa vie, tout bascule. Qui est-elle vraiment ? Quels secrets dissimule-t-elle sous une apparence distante et froide ? Favenin la sent hostile, mais saura-t-il découvrir la vérité ? Et surtout, pourra-t-il affronter les démons qu'il pensait avoir laissés derrière lui ?

Francis Favenin est un flic... mais un flic en repos à la campagne, car sa femme souffre d'un grave problème cardiaque... Il a failli la perdre il y a peu, heureusement, Hélène Dassa, était là au moment du malaise et l'a littéralement sauvée. D'ailleurs, apprenant que celle-ci cherchait un coin tranquille pour écrire un roman, Francis lui a parlé de la maison voisine qui était à louer... Mais, Francis Favenin sent la " voisine " réticente, il pense qu'elle le déteste, mais il ne sait pas pourquoi. Sa femme le rassure, lui disant que celle-ci est juste un peu timide, gênée par la situation.

Mais si Hélène Dassa cachait réellement ses intentions...

Voilà un roman qui débute lentement... très lentement, dans cette maison de campagne dans laquelle l'auteur esquisse des relations un peu étranges entre un couple et leur sauveuse...

Il instille le doute, dans la tête du condé, mais également dans celle du lecteur. C'est qu'elle est bien étrange, cette Hélène Dassa...

Puis Pierre Vial Lesou nous offre quelques flash-back permettant progressivement d'expliquer les intentions réelles d'Hélène et les raisons de celles-ci.

On est aux antipodes de ce que font les films et les séries actuelles, proposant une première scène explosive et tendue pour ensuite retourner en flash-back pour expliquer celle-ci. Oui, il faut saisir le spectateur dès les premières secondes de peur qu'il ne zappe.

Ici, c'est tout le contraire. L'auteur ne prend pas son lecteur pour un benêt, il sait que celui-ci peut être patient si tu lui proposes quelque chose de maîtrisé, même si le rythme est lent et que les questions n'ont pas de réponses immédiates.

La preuve, l'auteur ne m'a pas perdu et pourtant je suis loin d'être patient. Mais la plume de Pierre Vial Lesou suffit à t'enchanter suffisamment pour que tu veuilles en savoir plus.

D'autant que l'intrigue est maîtrisée et qu'à partir d'une histoire simple, l'auteur parvient à livrer une histoire forte, violente, passionnante, étouffante, viscérale, émouvante... et tous les qualificatifs que vous voulez.

Oui, l'auteur maîtrise sa narration.

Oui, l'auteur maîtrise son intrigue.

Mais plus encore, l'auteur maîtrise ses personnages et évite tout manichéisme primaire.

Il n'y a pas de noir, pas de blanc, tout est gris, du gris clair au gris foncé. Les méchants ont eu aussi des sentiments. Les gentils ont eux aussi des travers...

Et c'est bien deux mondes qui vont se confronter.

D'une part, Favenin, un condé.

De l'autre, Rovel, un truand.

Entre les deux, deux femmes, celle de Favenin, Christine et celle de Rovel, Hélène.

Et je ne vais pas m'étendre plus pour ne pas déflorer l'intrigue, ce qui serait dommage.

Toujours est-il que ce roman met en avant, l'honneur, la vengeance, la violence, le respect et l'amour... offrant au lecteur un savoureux mélange, à la fois passionnant et haletant dans lequel le lecteur est pris et retient son souffle dans l'attente d'un climax qu'il devine sanglant et déchirant sans se douter à quel point cela le sera.

Bref.

Au final, « Un condé » ou « La mort d'un condé » est ce genre d'excellents romans qui vous font dire : « Mais pourquoi je n'en ai pas entendu parler avant ? », ou « Mais pourquoi j'ai attendu si longtemps pour découvrir ce roman et cet auteur ? » et qui vous donne furieusement envie de découvrir d'autres romans de l'auteur, ce que je vais m'empresser de faire.

2 mars 2025

Les enquêtes de l'inspecteur Ernest

Si, parfois, je donne une deuxième chance à un auteur dont le roman m'a déplu au point que je l'abandonne au bout de quelques pages, il m'arrive d'en faire autant avec les éditeurs.

Ainsi, après mes nombreuses critiques sur le travail éditorial des éditions Le Lys Bleu, un éditeur à compte d'auteurs (l'auteur paie pour être édité), je décidais, malgré tout, de laisser une seconde chance à cet éditeur et à me plonger dans un autre roman par lui publié... mal m'en a pris.

« Les enquêtes de l'inspecteur Alfred » est un roman de Didier Marque publié en 2023.

Les enquêtes de l'inspecteur Alfred :

Laissez-vous entraîner dans l’univers intrigant des enquêtes de l’inspecteur Ernest, un personnage de la police à la fois humble, dévoué, et doté d’un sens de l’humour parfois singulier. Tout au long de ses investigations, il se révèle être un fin limier toujours animé par un désir inébranlable pour la recherche de la vérité. Plongez dans ses enquêtes et découvrez un monde où chaque indice, chaque témoin, et chaque rebondissement contribuent à tisser une trame complexe et captivante.

D'habitude, avant de donner mon avis sur un roman lu, j'en fais un bref résumé. Je m'évite (et à vous aussi) cet effort, étant donné que, d'une, je n'ai pas terminé ce roman et de loin et, qu'ensuite, je ne suis pas certain que l'histoire ait un quelconque intérêt. Sachez seulement qu'un homme (policier ?) recueille un homme blessé dans les bois, le fait soigner par un véto et décide de l'aider à retrouver son frère jumeau, qui est enfermé avec un personnage lié au " héros " (je ne sais même plus par quel lien) dans une prison sur... Mars !!!!!!!!!

Bon, on se rend compte immédiatement que ce roman souffre d'une plume d'une platitude affligeante et d'une totale méconnaissance des règles de mise en page des dialogues (on a le droit à des " « " un peu partout de manière anarchique au point que l'ensemble en devient illisible.

On remarquera pourtant un effort sur l'orthographe [j'ai à peine vu passer un truc du genre " C'est impossibles " avec un " s "], mais je préfère un livre bien écrit, mais avec des fautes qu'il livre sans faute totalement indigeste.

Bref.

L'histoire débute rapidement, la première phrase contant la rencontre entre les deux personnages principaux, et s'avère rapidement sans queue ni tête, notamment à cause de dialogues plats, de phrases creuses et d'une narration naïve [on a le droit à « quelques temps plus tard », un peu comme ces encarts dans les films muets du début du siècle dernier]

À la lecture, on a l'impression de lire une rédaction d'un enfant de l'école primaire [un qui écrirait bien pour son âge, mais dont la naïveté serait évidente]. Pourtant, avec un tel prénom « Didier », l'auteur ne doit pas être de prime jeunesse, car plus aucun parent n'ose affubler son enfant [enfin, s’il l'aime] d'un tel prénom depuis plus d'un demi-siècle.

Après ça, Le Lys Bleu, comme il le clame sur son site, veut nous faire croire que les romans publiés passent par des comités de lecture : « Les membres bénévoles d'un comité de lecture assistent l'éditeur dans sa quête du manuscrit parfait, celui qu'il publiera. ».

Laissez-moi rire.

Alors, oui, un éditeur à compte d'auteurs doit publier des livres pour gagner sa vie. Il ne doit pas trop faire le difficile et je peux le comprendre. Cependant, juste un minimum de travail éditorial ne serait pas trop demander [apparemment si] afin de satisfaire à minimum les potentiels lecteurs [qui doivent être rares, à part l'entourage des auteurs] et ne pas considérer les auteurs seulement comme des vaches à lait.

Bon, j'ai donné une seconde chance à l'éditeur, je ne pense pas âtre assez masochiste pour faire une troisième tentative... mais sait-on jamais. Après tout, et voilà le seul compliment que je ferai à l'éditeur, les couvertures des romans qu'ils publient ne sont pas toujours moches.

Au final, un roman inepte, digne d'une rédaction d'un élève primaire mettant en scène une histoire abracadabrante et mal maîtrisée.

23 février 2025

Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine

« Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine » de Philippe Colin-Olivier est un auteur de romans noirs né en 1942 et dont je n'avais jusque-là jamais entendu parler (oui, moi aussi j'ai des lacunes en matière de littérature policière).

La rencontre avec le roman « Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine » fut l'occasion pour moi de combler ce manque.

Avec un titre comme ça, je ne pouvais pas passer devant ce livre sans avoir envie de le lire, ce que je fis donc.

Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine :

Roland Arezzeau, milliardaire à la fois cynique et généreux, est frappé d'une maladie neurologique. Affaibli, craignant pour sa sécurité, il engage deux gardes du corps singuliers, Costes et Bernstein. L'un, fripouillard, mais romantique, l'autre, vantard et séducteur. Une complicité inattendue naît entre le super-riche et les deux super-pauvres. Mais, alors qu'il semble se rétablir, Arezzeau trépasse brusquement. Rumeurs et suspicion envahissent l'atmosphère. A-t-il été assassiné ? et par qui ? Dans l'entourage du défunt, chaque visage porte le masque du suspect. Nos deux compères se lancent dans une enquête doublement inspirée : venger le magnat... et mettre la main sur le magot.

Coste et Bernstein sont deux gardes du corps du genre bras cassés. L'un est obsédé par la bouffe, l'autre par les femmes et sont tous deux au service de Roland Arezzeau, un vieux riche marié à une belle jeune femme.

Mais Roland Arezzeau apprend bientôt qu'il souffre d'une maladie neurologique. Alors que son traitement semble fonctionner, il meurt subitement. Coste et Bernstein, qui appréciaient leur patron qui les avait toujours bien traités, soupçonnent que le bonhomme a été empoisonné et vont chercher à savoir pour qui... et si au passage ils peuvent se remplir les poches, pourquoi pas ?

Arfff, je ne sais pas trop quoi penser de ce roman.

Certaines des rares critiques que j'ai lues avancent une filiation entre la plume de Colin-Olivier et celle de Frédéric Dard... mais dès qu'un auteur propose des personnages décalés et un peu d'humour, un langage plus populaire que littéraire, il y a toujours quelqu'un pour le comparer à celui du grand (rares sont ceux qui se rendent compte à quel point il était grand) Dard.

Alors, non, aucun rapport entre Colin-Olivier et Dard.

Certes, on peut rapprocher (mais pas trop), le duo de Philippe Colin-Olivier à celui de Frédéric Dard, Bérurier et San Antonio, mais, franchement, cela reste peut-être une très lointaine inspiration.

De toute façon, la comparaison ne rendrait pas service aux personnages de Philippe Colin-Olivier.

On suit donc les pérégrinations des deux " héros " de l'histoire sans réellement savoir où l'auteur veut nous conduire.

D'ailleurs, la mort d'Arezzeau arrive assez tard dans un livre pourtant très court et le lecteur doit pendant longtemps de contenter de suivre des situations qui, si elles ne sont pas indigestes, n'apportent cependant pas grand-chose à l'histoire.

On a le droit aux dialogues entre les deux amis, qui sur la bouffe, qui sur les femmes, leurs truculences, leurs rapports avec leur patron, en se demandant où tout cela va nous mener.

Puis, tardivement, arrive le " meurtre " et on se dit qu'il est temps que les choses s'activent un peu.

Malheureusement, cet événement pourtant majeur, sensément central de l'histoire ne déclenche pas grand-chose au point de vue de l'intrigue, du comportement des personnages, du rythme du récit.

Et on continue à suivre leurs aventures sans être plus captivé pour autant.

Au final, un petit roman qui se lit sans déplaisir, mais qui manque cruellement d'enjeu, de variation de rythme... et d'intérêt. 

17 février 2025

Tutoyer l'enfer

Je suis un lecteur féru de romans policiers.

D'ailleurs, je ne lis quasiment que cela.

Ayant découvert le plaisir de lecture avec les aventures de Sherlock Holmes, je ne puis faire autrement que d'apprécier les récits policiers d'antan.

Mais, si j'aime ressortir des auteurs de la poussière des lustres voire des siècles passés, j'aime tout autant découvrir des auteurs actuels.

Des auteurs connus ou reconnus (même si je me lasse assez vite de ces plumes qui se " normalisent " le succès venant).

Mais également et surtout des auteurs inconnus, méconnus ou pas assez médiatisés.

Et, j'aime aussi, parfois, me plonger dans un roman publié par un petit éditeur près de chez moi.

Pour cela, deux noms surnagent : « TDO Éditions » et « Les Presses Littéraires ».

C'est dans le catalogue du second que j'ai pioché le livre du jour : « Tutoyer l'enfer » de Arnaud Delatre, un roman policier paru en 2024.

Pour information, « Les Presses Littéraires » est, à l'origine, un imprimeur et s'il pratique l'édition à compte d'éditeur, il pratique également l'édition à compte d'auteurs et l'autoédition.

Comme il n'hésite jamais à apposer son logo sur les livres autoédités, il est difficile, souvent, de savoir si un roman paru chez cet éditeur a subi un travail éditorial ou non.

Ici, d'après le copyright du texte (accordé à Arnaud Delatre) et celui de la photo de la couverture (accordé également à l'auteur), il y a tout à penser qu'il s'agisse d'un roman autoédité (mais je peux me tromper).

Arnaud Delatre est un ingénieur normand d'une cinquantaine d'années ayant travaillé à travers le monde et s'étant consacré à l'écriture vers le tard...

Tutoyer l'enfer :

À trois ans d’intervalle, deux adolescentes disparaissent dans le même secteur géographique du Sud Beaujolais. Les gendarmes de L’Arbresle épaulés par un enquêteur de la Section de Recherche de Lyon, le capitaine Amaury Boisclair, vont investiguer toutes les pistes possibles, en vain : aucune trace, aucun témoignage, aucun indice. Dans les deux cas, les jeunes femmes se sont volatilisées. L’officier de la Section de Recherche va s’appuyer sur l’Intelligence Artificielle pour identifier de nouvelles pistes qui relanceront l’enquête et le conduiront à cibler plusieurs suspects, qui tenteront de passer à travers les mailles du filet. Entre faits divers troublants, morts violentes, secrets bien gardés et histoires d’amour, la persévérance des gendarmes les amènera à découvrir l’impensable vérité sur ces disparitions, aussi terrible que surprenante.

Une adolescente a disparu aux environs de Lyon. Très vite, Victoire, une mère de famille dont la fille a disparu trois ans plus tôt, pense qu'il y a des similitudes entre les deux affaires et va en faire part au capitaine Amaury Boisclair, chargé de l'affaire.

Que dire de ce roman ?

Arff, difficile à dire.

Déjà, il tente de mélanger plusieurs histoires qui n'ont rien à voir, mais qui, on le sait, vont se rejoindre. Entre du sang découvert dans la mare des loups d'un parc zoologique et l'enlèvement de deux adolescentes à trois ans d'intervalle... on se doute que tout cela va se rejoindre.

Ensuite, et surtout, il y a une romance à l'eau de rose entre le gendarme chargé de l'enquête et la mère de l'une des disparues qui est, pour moi, insipide, digne d'une histoire pour adolescente, et qui tranche normalement avec la distance qu'un enquêteur doit mettre entre lui et un témoin voire un potentiel suspect.

On n'échappe malheureusement pas au traumatisme passé du héros même si celui-ci, en fait, n'influe pas vraiment sur le personnage à tel point que le lecteur se demande quel est l'intérêt de lui en faire part.

Si aucune faute ne m'a sauté aux yeux (ce qui est étonnant s'il s'agit bien d'un roman autoédité), difficile de dire que le style est parfaitement maîtrisé du moins que la plume a une certaine saveur. On ne sort pas d'un style usuel, sans grande faiblesse, mais surtout sans force ni originalité.

Quant à l'histoire... je n'en dirais rien pour ne pas déflorer l'intrigue, mais je dois dire qu'au final, l'ensemble tient difficilement la route en soit et encore moins si on se penche un peu plus sur l'enquête dans laquelle on se dit qu'un enquêteur lambda aurait déjà fait le rapport entre les dates de disparitions et que, forcément, des langues se seraient déliées au fil des années.

J'en serai presque tenté de dire : « Tout ça pour ça ? ».

Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire que ce roman est mauvais, la preuve, je suis allé au bout ce qui ne m'arrive pas à chaque fois, mais il est juste, pour moi, sans relief, sans aspérité, sans un petit truc, au niveau de l'histoire, des personnages ou du style qui me change de l'ordinaire et qui m'accroche un peu.

Au final, un petit roman policier vite lu, vite oublié, qui souffre un peu de quelques limites, mais pas trop.

16 février 2025

Viens avec moi loin d'ici

Qui suit avec avidité mes chroniques (c'est-à-dire personne) connaît mon appétence pour les romans policiers en général, et ceux mettant en scène des enquêteurs récurrents en particulier.

Aussi, quand je croise la route d'un policier ou un détective (professionnel ou amateur) que je suis certain de rencontrer dans d'autres aventures si je suis séduit (littérairement parlant) par lui, je ne peux résister à me plonger dans une nouvelle enquête.

C'est ce que je fis en faisant la connaissance du capitaine Thomas Sturm de Viviane Serfaty.

Et comme j'aime toujours, quand faire se peut, commencer par le début, j'ai décidé d'organiser cette première rencontre à travers l'enquête liminaire du personnage, à savoir « Viens avec moi loin d'ici », un roman paru en 2020, et qui fut suivit, pour le moment, de quatre autres livres...

N'ayant rien trouvé à dire sur l'auteur, passons directement à mon ressenti de lecture.

Viens avec moi loin d'ici :

Une onde de choc parcourt le prestigieux lycée international de Garches lorsqu’une enseignante est retrouvée étranglée dans sa salle de classe. Peu après, le corps sans vie d’un agent d’entretien est découvert sur les lieux. Quel est le lien entre les deux victimes ? Un tueur en série rôde-t-il dans cette banlieue huppée ? Confronté à l’hostilité de puissants parents d’élèves qui ne font pas confiance à un policier de banlieue, le capitaine Thomas Sturm devra lutter pour conserver la responsabilité de l’enquête. Et surtout, il lui faudra lutter pour percer une brèche dans les mensonges et les omissions d’une longue liste de citoyens au-dessus de tout soupçon.

Une enseignante est assassinée dans un lycée, puis c'est au tour d'un agent d'entretien. C'est le capitaine Thomas Sturm qui va devoir trouver le coupable.

Ouais, bon, mon résumé est sommaire, mais comme j'ai assez vite abandonné ma lecture, je ne sais pas trop ce qu'il se passe dans le bouquin.

En effet, celui-ci commence par un prologue (jusque-là rien d'anormal) qui lui-même débute par une phrase à la première personne avant de basculer curieusement vers une narration à la troisième personne.

Rien de grave, sauf s'il n'était annonciateur de l'entre deux choisi par Viviane Serfaty, entre deux qui va se transformer au moins en entre trois quand la narration à la première personne va être utilisée par au moins deux personnages.

Une narration à la première personne, cela ne me dérange pas (je serai mal placé pour me plaindre). Faire parler alternativement deux personnages n'est pas non plus pour me déplaire.

Mais, le problème, dans ce cas-là (et il est assez ardu) est la nécessité de changer de style et de lexique quand on passe d'un personnage à l'autre surtout quand ceux-ci sont aussi opposés qu'une adolescente de 16 ans et un policier de... (je ne sais plus quel âge à Sturm).

Et c'est déjà là que le bât blesse, c'est que l'on ne fait pas la différence entre les deux narrations par le style (uniquement par les propos tenus).

C'est déjà un gros problème pour moi, une épine dans le pied qui me fait sortir de ma lecture.

Si on rajoute à cela un style assez plat (très ? trop ?) et des propos qui n'ont pas grande utilité (notamment ceux tenus au début par l'adolescente) voilà qui fait déjà beaucoup pour moi. Surtout que je déteste les narrations alternées entre deux intrigues qui n'ont apparemment rien en commun, mais qui vont finir par se rejoindre.

Ce procédé est, pour moi, un artifice visant à masquer une intrigue faible la plupart du temps.

Je ne saurai vous dire si ladite intrigue est réellement faible ayant très vite lâché ce roman qui ne m'apportait rien d'intéressant à quoi me raccrocher.

Ni le style, ni les personnages, ni même le début d'intrigue ne sont parvenus à me laisser espérer une amélioration prochaine.

Ayant une infinité de romans à dévorer, j'ai donc décidé d'abandonner celui-ci après un premier quart insipide pour laisser une chance à un autre.

Au final, un roman qui n'est pas fait pour moi, c'est une évidence, et qui souffre selon moi d'une plume plate, d'un choix narratif mal maîtrisé, de personnages peu attachants et d'un début d'intrigue peu intéressant.

9 février 2025

La balle venue de nulle part

Je poursuis ma lecture des enquêtes de « Madelyn Mack, détective », écrites par Hugh C. Weir, avec la quatrième et avant-dernière : « La balle venue de nulle part ».

Pour rappel, je me suis intéressé ces derniers mois à des personnages récurrents méconnus, chez nous, de la littérature populaire anglo-saxonne.

Des textes sont traduits à l'époque pour le public français et oubliés depuis, soit le plus souvent, des textes qui n'avaient jamais eu le droit à des traductions jusqu'à très récemment.

Parmi ces personnages, le Professeur Augustus S.F.X. Van Dusen, alias La Machine à Penser, de l'américain Jacques Futrelle ; Lady Molly, de la Hongroise Emma Orczy ; Hagar Stanley, de l'anglais Fergus Hume ; Dorcas Dene de l'anglais George R. Sims... ou encore Max Carrados, le détective aveugle de l'anglais Ernest Bramah...

Parmi cette kyrielle de détectives, Madelyn Mack est probablement la plus intéressante et la plus frustrante.

Intéressante, car le personnage est probablement celui qui se rapproche le plus d'un Sherlock Holmes au féminin avec un personnage ayant de nombreux défauts et des addictions.

Intéressante, car ses enquêtes concernent souvent des crimes en chambre close ou des crimes impossibles.

Intéressante, car ses enquêtes sont bien écrites et bien menées.

Mais frustrante, car ses enquêtes sont trop courtes.

Courtes, car les textes avoisinent seulement les 9 000 à 12 000 mots.

Mais frustrante surtout parce que ses enquêtes sont trop peu nombreuses : 5 uniquement.

LA BALLE VENUE DE NULLE PART

Alors que le riche Homer Hendricks, lors d'une soirée théâtrale, s'est enfermé dans ses appartements pour jouer du piano, une détonation vient interrompre son récital. Il est découvert par ces invités, mort, une balle dans la tempe, au pied de l'instrument.

L'enquête menée par la police démontre rapidement qu'il ne s'agit pas d'un suicide puisque l'arme n'a pas été retrouvée.

Cependant, la porte de la pièce étant fermée à clef de l'intérieur et les fenêtres étant closes, difficile d'expliquer comment quelqu'un a pu assassiner le défunt et disparaître.

L'inspecteur ayant ramassé, non loin du corps, un gant ensanglanté appartenant à la nièce de la victime, ses soupçons se portent immédiatement sur celle-ci.

Mais Madelyn MACK, la célèbre détective, appelée à la rescousse par une des personnes présentes au moment du drame, va se charger d'élucider ce crime impossible...

Un homme est abattu d'une balle dans la tempe alors qu'il joue du piano dans son appartement, porte fermée à clef de l'intérieur et fenêtres closes. On ne trouve pas trace de l'arme du crime, mais la police découvre un gant tâché de sang appartenant à la nièce de la victime. Aussitôt, le policier chargé de l'enquête soupçonne celle-ci d'avoir cherché à accaparer l'héritage... Vient alors la célèbre détective Madelyn Mack, appelée à la rescousse par un des invités sur place au moment du drame...

Je retrouve donc Madelyn Mack pour son avant-dernière enquête.

Si celle-ci est plus courte (pas tout à fait 9000 mots), elle est aussi savoureuse que les précédentes, bien que Madelyn Mack s'y révèle moins " odieuse " que d'ordinaire.

Elle est cette fois confrontée à un crime en chambre close, un cas si fréquent dans la littérature policière qu'il en est devenu un sous-genre.

Cependant, un crime en chambre close ne suffit pas à rendre un texte intéressant, encore faut-il que ce crime tienne la route et que sa résolution soit bien amenée.

Bien évidemment, dans un texte aussi court, on ne va pas s'attendre à trouver l'intrigue du siècle. Aussi devra-t-on se contenter d'une intrigue qui tient vaguement debout.

Quant à la résolution, elle est à l'image de l'ensemble des enquêtes du personnage, Madelyn Mack ayant la fâcheuse tendance à taire ses trouvailles pour mieux révéler l'ensemble à la fin du texte, en présence de tous les protagonistes de l'histoire, à l'image de ce que fera par la suite régulièrement Hercule Poirot d'Agatha Christie.

Madelyn Mack nous offre donc deux sous-genres du roman policier en un seul court texte : le crime en chambre close et le Whodunit.

Rien d'extraordinaire pour autant, mais le personnage est suffisamment intéressant pour maintenir à lui seul l'intérêt du lecteur.

Bien sûr, on reprochera, comme je l'ai déjà dit, que ses défauts soient ici un peu gommés et que l'enquête soit un peu bâclée même si l'ensemble reste plaisant à lire.

Au final, un épisode un peu en deçà des autres du fait de sa concision, de l'absence des mauvais côtés de Madelyn Mack et d'une enquête qui aurait mérité un peu plus d'espace pour mieux s'épanouir.

 

26 janvier 2025

Shibumi

Il faut parfois des circonstances particulières pour qu'un roman ne vous tombe pas des mains...

Ces circonstances sont multiples et je ne vais pas m'attarder à en dresser une liste exhaustive tant l'exhaustivité, dans ce domaine, est une utopie.

« Shibumi », roman d'espionnage de Trevanian, a grandement profité d'une de ces " circonstances ", le fait de m'avoir été offert.

« Shibumi » est donc un roman paru initialement en 1979 aux USA. Il est signé par un pseudonyme de Rodney William Whitaker (1931-2005), un écrivain américain qui fut Marine et professeur d'université.

« Shibumi » eut un succès mondial (qui m'échappa jusqu'à récemment) et connut diverses traductions et rééditions.

Shibumi :

Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque et l’homme le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Après avoir été élevé dans le Japon de l’après-guerre et initié à l’art subtil du go, il est désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement – la Mother Company – et doit se préparer à un ultime affrontement.

Hel est un assassin exceptionnel qui a décidé de se retirer au Pays basque après avoir vécu une existence de dureté et de peines... Un jour, il reçoit la visite d'une jeune femme ayant échappé au massacre d'une bande de contestataires. Celle-ci, consciente que Hel a une dette envers son père (ou son oncle, je ne sais plus) vient lui demander de l'aide, mais attire ainsi, sur lui, l'attention de la Mother Company, une organisation aux moyens démesurés qui va tout faire pour l'empêcher d'intervenir...

Avec un tel synopsis et une telle couverture, « Shibumi » avait tout pour m'intéresser. Une sorte de Ronin moderne luttant contre une organisation cruelle et puissante... un assassin d'exception contre toute une armada. Une ambiance japonisante...

Seulement, voilà, le synopsis de ce roman est plus que trompeur et on s'en rend vite compte (enfin, pas si vite).

Effectivement, le roman débute par un debrief d'une opération de la Mother Company visant à exterminer, dans un aéroport, un groupuscule d'extrémistes désireux d'éliminer les membres de Septembre Noir responsables de la prise d'otages d'athlètes juifs lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich.

Lors de l'opération, une jeune femme est parvenue à s'échapper et elle va trouver aide et refuge auprès de Nicholaï Hell, un redoutable tueur...

Avec un debrief aussi long qu'ennuyeux, j'étais pressé que l'auteur nous immerge dans l'action de représailles de Hell (un nom qui promettait l'enfer).

Mais là encore, il me fallait attendre, le temps d'un long flash-back nous contant la vie de Nicholas Hell depuis sa plus tendre enfance...

Ce long passage était encore dilué par une thèse sur le jeu de Go et d'autres circonvolutions littéraires.

Qu'importe, un peu de patience était nécessaire pour passer enfin à l'action...

Sauf que telle n'était pas la volonté de l'auteur qui décidait de nous convier à une conférence par l'exemple sur la spéléologie et la découverte des grottes basques...

Bon, allez, au point où j'en étais, il me suffisait de prendre mon mal en patience, aidé en cela par le fait que ce roman m'avait été offert (sinon, je l'aurai refermé depuis longtemps).

Après cet intermède, il était temps, enfin, d'assister à la rage de Hell...

Que nenni, l'auteur avait d'autres choses encore à nous raconter...

ET d'autres...

ET d'autres...

Ce roman étant décomposé en 6 parties ayant toutes, pour titre, un terme de Go, il me fallut attendre l'ultime section pour enfin en arriver à la vengeance de Hell...

Seulement, cette partie, la plus courte des 6, ne représente que la dernière trentaine de pages sur 445... une portion plus que congrue... c'est dire la frustration et ce d'autant plus que ladite vengeance est très rapidement expédiée.

Alors, oui, « Shibumi » fut pour moi une lecture frustrante du fait que je n'ai pas eu ce à quoi je m'attendais et ce que j'espérais grandement.

Mais ce roman fut-il responsable d'une lecture pénible ? Curieusement non (à part le tout début).

S'il est vrai qu'en d'autres circonstances j'aurai lâché le livre rapidement, au final, je ne me suis pas tant forcé que cela à le lire. Plus encore, je me suis attaché à certains personnages (dont Le Cagot, un nom que l'auteur prendra pour pseudonyme par la suite). J'ai apprécié le peu d'humour présent, l'ambiance particulière, bien que j'aurais aimé que le roman soit plus resserré et, surtout, bien plus axé sur la vengeance de Hell que sur les plaisirs des jardins japonais, l'art des massages, la maîtrise du jeu de Go, l'exercice de la spéléologie, les divers arts culinaires... j'en passe et des meilleurs...

Au final, « Shibumi » est un livre qui vous propose ce à quoi vous ne vous attendiez pas et, surtout, qui vous prive de ce à quoi vous vous attendiez... pour le meilleur... ou pour le pire.

19 janvier 2025

La main percée

« La main percée » est le 34e épisode de la série « Thérèse Arnaud, espionne française » de Pierre Yrondy.

Pour rappel :

« Thérèse Arnaud, espionne française » est une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, publiée aux éditions Baudinière entre 1934 et 1936.

Thérèse Arnaud est un personnage inspiré par Marthe Richard (1889-1982), une véritable espionne du Deuxième Bureau qui, comme Marthe Richard, travailla sous les ordres du capitaine Ladoux, durant la Première Guerre mondiale.

- Thérèse Arnaud est entourée de fidèles lieutenants ayant chacun une caractéristique particulière : Malabar, le Colosse aux poings d'acier et également chauffeur du groupe ; Friquet, le Titi parisien, gouailleur et malin comme un singe ; Languille, l'acrobate du groupe, capable de s'infiltrer partout et, accessoirement, d'ouvrir les coffres-forts, Marcel, le chimiste capable de tout ce qui est scientifique...

- Pierre Yrondy est un auteur bien plus mystérieux que l'on ne pourrait le penser. En effet, je reste persuadé que les renseignements que l'on trouve sur lui depuis quelques années sont farfelus et la résultante d'erreurs due à diverses homonymies trompeuses. 

Ce qui semble certain, c'est que Pierre Yrondy, écrivit, toujours pour les éditions Baudinière, et à la suite de « Thérèse Arnaud », une autre série fasciculaire « Marius Pégomas, détective marseillais », du même format et comptant 35 épisodes.

Qu'il fut directeur de théâtre et passionné de sports automobiles.

LA MAIN PERCÉE

Première Guerre mondiale !

À peine arrivée à Monte-Carlo pour démanteler un réseau d’espions ennemis dans la région, Thérèse ARNAUD alias C. 25 est témoin d’un double « suicide » qui ressemble plus, selon elle, à des exécutions.

D’ailleurs, un de ses fidèles lieutenants ne tarde pas à arrêter le suspect qui passe immédiatement aux aveux et assure que les meurtres étaient commandités par la « Reine-Mère »…

Forte de cette information et persuadée que celle-ci est la chef de la Cellule locale de la Tiergarten, Thérèse ARNAUD et ses hommes vont, dès lors, se lancer sur les traces de la Reine-Mère…

Après avoir déjoué les plans de Saracco et l'ambassadeur de Hollande à Nice, Thérèse Arnaud décide de profiter de continuer son travail dans la région et descend à Monte-Carlo avec ses hommes pour profiter du coup déjà porter afin d'éliminer le reste de la cellule locale d'agents ennemis.

Mais, à peine arrivée à Monte-Carlo qu'elle assiste à deux suicides qui, selon elle, font plus figure d'exécution. D'ailleurs, Languille ne tarde pas à arrêter un suspect qui passe rapidement aux aveux en échange de sa liberté. Il aurait reçu ses ordres de la part d'une vieille bourgeoise surnommée La Reine-Mère.

Thérèse Arnaud décide alors de s'attaquer à ce nouvel ennemi, persuadé qu'elle est désormais la chef de la cellule locale.

34e épisode lu, 34e épisode chroniqué, difficile de me renouveler dans mes commentaires d'autant que la série est relativement homogène, tant dans le genre que le style.

En effet, on retrouve chaque personnage dans son rôle et l'auteur conserve son style usuel même si, encore une fois, ici, il ne se laisse pas trop aller à ses métaphores qui font sourire certains lecteurs, mais qui, selon moi, apporte un style particulier à l'ensemble.

Cependant, il ne se renie pas complètement, puisqu'il conserve son habitude d'user, dans certaines conditions, de phrases courtes, parfois sans verbe, pour rythmer son récit.

On regrettera l'absence de note d'humour (souvent apportées par le personnage de Friquet) et de coups durs, même s'il y a quelques affrontements.

Pour le reste, tout est dans la veine des 33 épisodes précédents.

Au final, un épisode tout aussi sympathique à lire que les 33 autres déjà lus, une série à laquelle on s'attache au fur et à mesure. Des personnages que l'on prend plaisir à retrouver d'épisode en épisode...

12 janvier 2025

La Machine infernale

Je poursuis ma lecture des aventures de « Thérèse Arnaud, espionne Française » de Pierre Yrondy avec « La Machine infernale », 33e épisode de la série.

Pour rappel, « Thérèse Arnaud, espionne française » est une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, publiés en 1934 aux éditions Baudinière.

La série conte les missions de Thérèse Arnaud, un personnage inspiré de la véritable espionne Marthe Richard (1889-1982), ayant, tout comme Thérèse Arnaud, alias C. 25, travaillé pour le Deuxième Bureau sous les ordres du capitaine Ladoux.

Thérèse Arnaud est entourée de fidèles Lieutenants ayant tous leurs particularités : Friquet, le Titi parisien gouailleur et malin ; Languille, l'acrobate capable de se faufiler partout ; Malabar, le Colosse aux poings d'acier et chauffeur émérite ; Marcel, le scientifique du groupe.

Tout ce petit monde s'évertue, pendant la Première Guerre mondiale, à contrecarrer les actions des agents allemands de la Tiergarten.

Quant à l'auteur, Pierre Yrondy, si on peut trouver sur Wikipédia et ailleurs, depuis quelques années, des renseignements plus précis que lorsque j'ai découvert la plume de l'auteur par l'intermédiaire de son autre série, « Marius Pégomas, détective marseillais », je ne m'y fie pas vraiment, persuadé que ces renseignements sont faux et altérés par les nombreux homonymes (Yrondy étant également le nom d'un photographe célèbre et d'un illustrateur tout aussi réputé).

Je me contenterai juste de citer les détails que je pense vrais : il fut directeur de théâtre, passionné de course automobile, et auteur de romans d'espionnage et policier en plus des deux séries déjà citées.

LA MACHINE INFERNALE

Première Guerre mondiale !

Catastrophe au sein du Deuxième Bureau, service de contre-espionnage français, quand le capitaine Ladoux se rend compte que son bureau a été cambriolé durant la nuit et que toutes les fiches recensant ses agents à travers le monde ont été volées.

Si ces renseignements sont acheminés au centre de traitement ennemi, c’est la mort assurée de centaines d’hommes.

Le capitaine Ladoux n’a plus qu’un seul espoir, celui que Thérèse ARNAUD alias C. 25 et ses fidèles lieutenants parviennent à réussir un miracle : récupérer les documents avant qu’ils ne quittent le pays…

Le coffre-fort dans le bureau du capitaine Ladoux a été cambriolé durant la nuit. Il contenait les fiches répertoriant tous ses agents à travers le monde. Si ces documents parviennent à la Tiergarten, il en est fini du Deuxième Bureau et de tous ses agents. Heureusement, Thérèse Arnaud, alias C. 25, ne baisse pas les bras et décide d'enquêter afin de retrouver les fameux documents avant qu'ils ne passent la frontière. Mais l'ennemi est roublard et lui a préparé une bien dangereuse surprise...

On retrouve donc Thérèse Arnaud et tous ses lieutenants dans une nouvelle mission et pas des moindres : sauver le Deuxième Bureau et tous ses agents.

Bien évidemment, dans ce texte de 14 000 mots écrits dans l'urgence (Pierre Yrondy a livré 64 épisodes de 14 000 mots en deux ans, soit l'équivalent de 20 petits romans), il faut accepter quelques facilités, comme celle qui veut que Ladoux garde dans un même coffre la liste de tous ses agents, ou la façon dont l'ennemi s'est emparé du code du coffre...

Mais, me direz-vous, ce conseil est souvent à suivre même pour les romans actuels alors que les écrivains mettent un an pour l'écrire.

Pour la suite, on retrouve tous les éléments d'un épisode de « Thérèse Arnaud... » dans lequel chacun de ses adjoints est présent.

De l'action, de l'aventure, des risques, des courses poursuites, des combats... et en plus, des revenants déjà croisés dans des épisodes précédents.

L'auteur nous fait grâce de ses métaphores un peu hasardeuses, mais qui, je trouve, apportaient un petit quelque chose.

Au final, un épisode qui plaira aux fans de la série, puisqu'il s'inscrit dans la veine de la trentaine et quelques épisodes précédents.

12 janvier 2025

L'empoisonneuse

Après une longue pause, j'ai repris récemment la lecture de la série « Thérèse Arnaud, espionne Française » de Pierre Yrondy alors que je m'étais arrêté un peu avant la moitié (30 épisodes sur 64).

Pour rappel, la série « Thérèse Arnaud, espionne Française » est une série de 64 fascicules de 32 pages double-colonne (récits d'environ 14 000 mots) publiée en 1934 aux éditions Baudinière. Elle conte les aventures de Thérèse Arnaud, une espionne Française du Deuxième Bureau dirigé par le capitaine Ladoux et qui, grâce à l'aide de ses hommes (Friquet, Languille, Malabar et Marcel) est chargée de lutter contre les espions allemand lors de la Première Guerre Mondiale.

Il est incontestable que le personnage a été inspiré à l'auteur par Marthe Richard (1889-1982), une véritable espionne ayant œuvré sous les autres du véritable capitaine Ladoux du Deuxième Bureau.

En ce qui concerne Pierre Yrondy, je ne vous apprendrai rien car je ne fais nulle confiance dans les informations qui circulent sur l'auteur. À peine pourrais-je vous assurer qu'il fut directeur de théâtre, passionné de courses automobiles, qu'il écrit quelques romans policiers ou espionnage dont le très bon « Jean Durand, détective malgré lui » et qu'il écrivit, à la suite des aventures de Thérèse Arnaud, celles du détective Marseillais Marius Pégomas dont je vous ai déjà parlé.

Bref.

« L'empoisonneuse » est le 32ème épisode de la série.

L’EMPOISONNEUSE

Première Guerre mondiale :

Au cœur d'un hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, une série de décès inexpliqués sème l'inquiétude. L'augmentation soudaine de la mortalité défie toute logique médicale.

Le capitaine Ladoux, du Deuxième Bureau, confie une mission délicate à Thérèse ARNAUD alias C. 25.

Dans un climat de suspicion, Thérèse, accompagnée de ses fidèles lieutenants, infiltre l'hôpital, cherchant à percer le mystère derrière ces morts troublantes.

Elle devra naviguer dans un labyrinthe de secrets et de non-dits, où chaque indice peut être une pièce du puzzle, ou une fausse piste.

C'est l'hécatombe à l'hôpital militaire de Châlon. Le taux de mortalité y dépasse les 80 % même pour des opérations bénigne. Pourtant, les deux agents du Deuxième Bureau envoyé par le capitaine Ladoux pour enquêter sur ces décès n'ont rien découverts. Aussi le capitaine Ladoux décide-t-il d'y envoyer Thérèse Arnaud et ses hommes, certains que la jeune femme réussira là ou le duo d'agents à échoué...

Après 32 épisodes, difficile de se renouveler, tant dans le récit que dans mes critiques.

En effet, cet épisode est à l'image des précédents et mon commentaire pourrait être un copier-coller des dizaines d'autres.

Pourtant on peut noter quelques petites différences comme l'absence des métaphores hasardeuses dont l'auteur parsème la plupart des épisodes ainsi que le fait que, dans cet épisode, aucun des lieutenants de Thérèse Arnaud n'œuvre dans sa spécificité (à part le chimiste Marcel).

En effet, la plupart du temps, chacun des hommes a un rôle à tenir. Friquet est le Titi parisien gouailleur qui amène toujours l'humour. Languille, lui, est l'acrobate du groupe, celui qui peut se faufiler partout, tout escalader (et occasionnellement fracturer les coffres). Quant à Malabar, c'est non seulement le chauffeur du groupe mais également et surtout le colosse, l'homme fort et indestructible capable de foncer dans le tas et de se débarrasser de nombreux hommes à coups de poings.

Dans cet épisode (à part le coffre ouvert par Languille) chaque homme pourrait être interchangeable tant il n'est pas utilisé pour son savoir faire.

Hormis ces deux détails, Pierre Yrondy nous livre un épisode dans la lignée des précédents où la seule surprise réside dans l'absence de Mademoiselle Doktor, ennemie jurée de Thérèse Arnaud, que le précédent épisode semblait pourtant vouloir remettre sur le devant de la scène.

Au final, un épisode dans la ligné des précédents, une lecture agréable à défaut d'être inoubliable et qui pèche un peu par le fait que les personnages ne soient pas utilisés pour leur principale qualité spécifique.

22 décembre 2024

Exécution

J'aime les polars et, si j'aime les personnages récurrents, j'aime aussi découvrir des auteurs.

Et, quand les choses sont bien faites, il m'arrive de me rendre compte, après lecture, pendant mes recherches pour écrire mes critiques, que le personnage que je viens de découvrir est également un personnage récurrent (c'est beau la littérature).

En effet, « Exécution », roman de Pascal Mermet datant de 2022, met en scène le personnage du commandant de police François Chanel. Et je viens d'apprendre que ce policier apparaît dans deux autres romans de l'auteur, « Commandant François Chanel » de 2023 et « Seine Criminelle » en 2024... et qu'il serait même présent dans « Tiré à quatre épingles » (un qualificatif qui lui sied à merveille) publié dès 2015.

Pascal Mermet est un écrivain et chroniqueur radio né en 1970. À part ça, je n'en sais pas plus et, de toute façon, je n'ai pas besoin d'en savoir plus...

Exécution :

Branle-bas de combat au 36 Quai des Orfèvres. Un avocat renommé est assassiné dans les sous-sols du Palais de Justice. Travaillant sous les ordres de la pénible chef divisionnaire surnommée " Mademoiselle Maigret ", le commandant François Chanel mène l'enquête, dans les eaux troubles des goûts pervers du ténor du barreau. Qu'est-ce que l'homme de loi aux appétences glauques a affaire avec le sublime personnage d'un roman du XIXe siècle, Madame Bovary et une femme asociale aux tentations terroristes ? C'est ce que devra démêler Chanel de la brigade criminelle, morphopsychologue au regard acéré, avec l'aide de son équipe renforcée d'une stagiaire surdouée et d'un étrange garçon frappé par la foudre. Jusqu'à la résolution finale où se mêlent réel et magie, le cocktail des protagonistes du Palais de Justice et du 36 Quai des Orfèvres exprime toute l'étrangeté du monde criminel. 

On se retrouve en 2017 (si je me souviens bien) avant que le 36 quai des Orfèvres soit abandonné par les policiers. Un célèbre avocat est retrouvé mort dans sa voiture au sous-sol du Palais de Justice. Des traces de tortures sont présentes sur tout son corps et 9 de ses 10 doigts ont été sectionnés. C'est le commandant François Chanel qui va être chargé de l'enquête. Il va être aidé par l'étrange Alain, un homme ayant perdu la mémoire, mais ayant des dons particuliers et une jeune assistante imposée par la direction...

Que dire de ce roman ??? Vraiment, je ne saurais pas exprimer un ressenti précis.

D'abord, je pensais découvrir une ambiance à la Maigret (sûrement trompé en cela par le surnom de la chef divisionnaire).

De ce côté, il faut dire que la déception est grande puisque de Maigret, « Exécution » n'en a ni l'ambiance ni le style...

En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvés tous un peu factices... du commandant Chanel capable d'analyser les gens à travers leur gestuelle à l'étrange Alain capable de deviner voire de " voir " les choses, en passant par la fameuse stagiaire qui a de la famille placée un peu partout et est capable de trouver tout ce qu'elle cherche...

En ce qui concerne l'intrigue... là aussi j'ai eu un peu de mal.

Là, forcément, je peux moins m'expliquer de peur d'en trop dévoiler, mais les motivations des uns et des autres me semblent un peu factices là aussi. De plus, les enquêteurs passent à côté de détails alors qu'avec leur talent usuel plus ceux d'Alain et de la stagiaire, cela semble inconcevable.

De plus, l'auteur nous lance, à un moment, une piste intéressante qui rajoute du mystère, en dehors de l'enquête, qui s'ajoute à celui de l'enquête elle-même, pouvant laisser soupçonner que le premier soit relié d'une quelconque manière au second... une promesse passionnante... qui n'est pourtant pas tenue puisque cette piste lancée est immédiatement abandonnée.

Enfin, j'ai été agacé par les épigraphes citant, en début de chaque chapitre, des passages de « Madame Bovary » de Gustave Flaubert (même si le lien est évident)...

Ajoutons à cela une plume qui ne se démarque pas, sans pour autant être indigente ou indigeste...

Le tout donne donc... bin, je ne sais pas réellement.

Étant allé au bout de ma lecture, ce qui ne m'arrive pas toujours (je préfère généralement abandonner un roman qui me déplaît pour en découvrir un autre), il est évident que j'ai pris un certain plaisir à ma lecture.

Mais à quelle hauteur se situe ce plaisir ? Je serai incapable de réellement le quantifier ni même identifier les points qui l'auraient rehaussé et ceux qui l'auraient abaissé.

Peut-être la lecture d'un autre épisode de la série pourrait m'éclairer ?

Je ne sais pas.

Au final, un roman qui ne m'a pas déplu, mais qui ne m'a pas enthousiasmé sans que je sache pourquoi, dans le premier cas comme dans le second.

 

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