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Loto Édition

26 janvier 2025

Shibumi

Il faut parfois des circonstances particulières pour qu'un roman ne vous tombe pas des mains...

Ces circonstances sont multiples et je ne vais pas m'attarder à en dresser une liste exhaustive tant l'exhaustivité, dans ce domaine, est une utopie.

« Shibumi », roman d'espionnage de Trevanian, a grandement profité d'une de ces " circonstances ", le fait de m'avoir été offert.

« Shibumi » est donc un roman paru initialement en 1979 aux USA. Il est signé par un pseudonyme de Rodney William Whitaker (1931-2005), un écrivain américain qui fut Marine et professeur d'université.

« Shibumi » eut un succès mondial (qui m'échappa jusqu'à récemment) et connut diverses traductions et rééditions.

Shibumi :

Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque et l’homme le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Après avoir été élevé dans le Japon de l’après-guerre et initié à l’art subtil du go, il est désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement – la Mother Company – et doit se préparer à un ultime affrontement.

Hel est un assassin exceptionnel qui a décidé de se retirer au Pays basque après avoir vécu une existence de dureté et de peines... Un jour, il reçoit la visite d'une jeune femme ayant échappé au massacre d'une bande de contestataires. Celle-ci, consciente que Hel a une dette envers son père (ou son oncle, je ne sais plus) vient lui demander de l'aide, mais attire ainsi, sur lui, l'attention de la Mother Company, une organisation aux moyens démesurés qui va tout faire pour l'empêcher d'intervenir...

Avec un tel synopsis et une telle couverture, « Shibumi » avait tout pour m'intéresser. Une sorte de Ronin moderne luttant contre une organisation cruelle et puissante... un assassin d'exception contre toute une armada. Une ambiance japonisante...

Seulement, voilà, le synopsis de ce roman est plus que trompeur et on s'en rend vite compte (enfin, pas si vite).

Effectivement, le roman débute par un debrief d'une opération de la Mother Company visant à exterminer, dans un aéroport, un groupuscule d'extrémistes désireux d'éliminer les membres de Septembre Noir responsables de la prise d'otages d'athlètes juifs lors des Jeux Olympiques de 1972 à Munich.

Lors de l'opération, une jeune femme est parvenue à s'échapper et elle va trouver aide et refuge auprès de Nicholaï Hell, un redoutable tueur...

Avec un debrief aussi long qu'ennuyeux, j'étais pressé que l'auteur nous immerge dans l'action de représailles de Hell (un nom qui promettait l'enfer).

Mais là encore, il me fallait attendre, le temps d'un long flash-back nous contant la vie de Nicholas Hell depuis sa plus tendre enfance...

Ce long passage était encore dilué par une thèse sur le jeu de Go et d'autres circonvolutions littéraires.

Qu'importe, un peu de patience était nécessaire pour passer enfin à l'action...

Sauf que telle n'était pas la volonté de l'auteur qui décidait de nous convier à une conférence par l'exemple sur la spéléologie et la découverte des grottes basques...

Bon, allez, au point où j'en étais, il me suffisait de prendre mon mal en patience, aidé en cela par le fait que ce roman m'avait été offert (sinon, je l'aurai refermé depuis longtemps).

Après cet intermède, il était temps, enfin, d'assister à la rage de Hell...

Que nenni, l'auteur avait d'autres choses encore à nous raconter...

ET d'autres...

ET d'autres...

Ce roman étant décomposé en 6 parties ayant toutes, pour titre, un terme de Go, il me fallut attendre l'ultime section pour enfin en arriver à la vengeance de Hell...

Seulement, cette partie, la plus courte des 6, ne représente que la dernière trentaine de pages sur 445... une portion plus que congrue... c'est dire la frustration et ce d'autant plus que ladite vengeance est très rapidement expédiée.

Alors, oui, « Shibumi » fut pour moi une lecture frustrante du fait que je n'ai pas eu ce à quoi je m'attendais et ce que j'espérais grandement.

Mais ce roman fut-il responsable d'une lecture pénible ? Curieusement non (à part le tout début).

S'il est vrai qu'en d'autres circonstances j'aurai lâché le livre rapidement, au final, je ne me suis pas tant forcé que cela à le lire. Plus encore, je me suis attaché à certains personnages (dont Le Cagot, un nom que l'auteur prendra pour pseudonyme par la suite). J'ai apprécié le peu d'humour présent, l'ambiance particulière, bien que j'aurais aimé que le roman soit plus resserré et, surtout, bien plus axé sur la vengeance de Hell que sur les plaisirs des jardins japonais, l'art des massages, la maîtrise du jeu de Go, l'exercice de la spéléologie, les divers arts culinaires... j'en passe et des meilleurs...

Au final, « Shibumi » est un livre qui vous propose ce à quoi vous ne vous attendiez pas et, surtout, qui vous prive de ce à quoi vous vous attendiez... pour le meilleur... ou pour le pire.

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19 janvier 2025

La main percée

« La main percée » est le 34e épisode de la série « Thérèse Arnaud, espionne française » de Pierre Yrondy.

Pour rappel :

« Thérèse Arnaud, espionne française » est une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, publiée aux éditions Baudinière entre 1934 et 1936.

Thérèse Arnaud est un personnage inspiré par Marthe Richard (1889-1982), une véritable espionne du Deuxième Bureau qui, comme Marthe Richard, travailla sous les ordres du capitaine Ladoux, durant la Première Guerre mondiale.

- Thérèse Arnaud est entourée de fidèles lieutenants ayant chacun une caractéristique particulière : Malabar, le Colosse aux poings d'acier et également chauffeur du groupe ; Friquet, le Titi parisien, gouailleur et malin comme un singe ; Languille, l'acrobate du groupe, capable de s'infiltrer partout et, accessoirement, d'ouvrir les coffres-forts, Marcel, le chimiste capable de tout ce qui est scientifique...

- Pierre Yrondy est un auteur bien plus mystérieux que l'on ne pourrait le penser. En effet, je reste persuadé que les renseignements que l'on trouve sur lui depuis quelques années sont farfelus et la résultante d'erreurs due à diverses homonymies trompeuses. 

Ce qui semble certain, c'est que Pierre Yrondy, écrivit, toujours pour les éditions Baudinière, et à la suite de « Thérèse Arnaud », une autre série fasciculaire « Marius Pégomas, détective marseillais », du même format et comptant 35 épisodes.

Qu'il fut directeur de théâtre et passionné de sports automobiles.

LA MAIN PERCÉE

Première Guerre mondiale !

À peine arrivée à Monte-Carlo pour démanteler un réseau d’espions ennemis dans la région, Thérèse ARNAUD alias C. 25 est témoin d’un double « suicide » qui ressemble plus, selon elle, à des exécutions.

D’ailleurs, un de ses fidèles lieutenants ne tarde pas à arrêter le suspect qui passe immédiatement aux aveux et assure que les meurtres étaient commandités par la « Reine-Mère »…

Forte de cette information et persuadée que celle-ci est la chef de la Cellule locale de la Tiergarten, Thérèse ARNAUD et ses hommes vont, dès lors, se lancer sur les traces de la Reine-Mère…

Après avoir déjoué les plans de Saracco et l'ambassadeur de Hollande à Nice, Thérèse Arnaud décide de profiter de continuer son travail dans la région et descend à Monte-Carlo avec ses hommes pour profiter du coup déjà porter afin d'éliminer le reste de la cellule locale d'agents ennemis.

Mais, à peine arrivée à Monte-Carlo qu'elle assiste à deux suicides qui, selon elle, font plus figure d'exécution. D'ailleurs, Languille ne tarde pas à arrêter un suspect qui passe rapidement aux aveux en échange de sa liberté. Il aurait reçu ses ordres de la part d'une vieille bourgeoise surnommée La Reine-Mère.

Thérèse Arnaud décide alors de s'attaquer à ce nouvel ennemi, persuadé qu'elle est désormais la chef de la cellule locale.

34e épisode lu, 34e épisode chroniqué, difficile de me renouveler dans mes commentaires d'autant que la série est relativement homogène, tant dans le genre que le style.

En effet, on retrouve chaque personnage dans son rôle et l'auteur conserve son style usuel même si, encore une fois, ici, il ne se laisse pas trop aller à ses métaphores qui font sourire certains lecteurs, mais qui, selon moi, apporte un style particulier à l'ensemble.

Cependant, il ne se renie pas complètement, puisqu'il conserve son habitude d'user, dans certaines conditions, de phrases courtes, parfois sans verbe, pour rythmer son récit.

On regrettera l'absence de note d'humour (souvent apportées par le personnage de Friquet) et de coups durs, même s'il y a quelques affrontements.

Pour le reste, tout est dans la veine des 33 épisodes précédents.

Au final, un épisode tout aussi sympathique à lire que les 33 autres déjà lus, une série à laquelle on s'attache au fur et à mesure. Des personnages que l'on prend plaisir à retrouver d'épisode en épisode...

12 janvier 2025

La Machine infernale

Je poursuis ma lecture des aventures de « Thérèse Arnaud, espionne Française » de Pierre Yrondy avec « La Machine infernale », 33e épisode de la série.

Pour rappel, « Thérèse Arnaud, espionne française » est une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, publiés en 1934 aux éditions Baudinière.

La série conte les missions de Thérèse Arnaud, un personnage inspiré de la véritable espionne Marthe Richard (1889-1982), ayant, tout comme Thérèse Arnaud, alias C. 25, travaillé pour le Deuxième Bureau sous les ordres du capitaine Ladoux.

Thérèse Arnaud est entourée de fidèles Lieutenants ayant tous leurs particularités : Friquet, le Titi parisien gouailleur et malin ; Languille, l'acrobate capable de se faufiler partout ; Malabar, le Colosse aux poings d'acier et chauffeur émérite ; Marcel, le scientifique du groupe.

Tout ce petit monde s'évertue, pendant la Première Guerre mondiale, à contrecarrer les actions des agents allemands de la Tiergarten.

Quant à l'auteur, Pierre Yrondy, si on peut trouver sur Wikipédia et ailleurs, depuis quelques années, des renseignements plus précis que lorsque j'ai découvert la plume de l'auteur par l'intermédiaire de son autre série, « Marius Pégomas, détective marseillais », je ne m'y fie pas vraiment, persuadé que ces renseignements sont faux et altérés par les nombreux homonymes (Yrondy étant également le nom d'un photographe célèbre et d'un illustrateur tout aussi réputé).

Je me contenterai juste de citer les détails que je pense vrais : il fut directeur de théâtre, passionné de course automobile, et auteur de romans d'espionnage et policier en plus des deux séries déjà citées.

LA MACHINE INFERNALE

Première Guerre mondiale !

Catastrophe au sein du Deuxième Bureau, service de contre-espionnage français, quand le capitaine Ladoux se rend compte que son bureau a été cambriolé durant la nuit et que toutes les fiches recensant ses agents à travers le monde ont été volées.

Si ces renseignements sont acheminés au centre de traitement ennemi, c’est la mort assurée de centaines d’hommes.

Le capitaine Ladoux n’a plus qu’un seul espoir, celui que Thérèse ARNAUD alias C. 25 et ses fidèles lieutenants parviennent à réussir un miracle : récupérer les documents avant qu’ils ne quittent le pays…

Le coffre-fort dans le bureau du capitaine Ladoux a été cambriolé durant la nuit. Il contenait les fiches répertoriant tous ses agents à travers le monde. Si ces documents parviennent à la Tiergarten, il en est fini du Deuxième Bureau et de tous ses agents. Heureusement, Thérèse Arnaud, alias C. 25, ne baisse pas les bras et décide d'enquêter afin de retrouver les fameux documents avant qu'ils ne passent la frontière. Mais l'ennemi est roublard et lui a préparé une bien dangereuse surprise...

On retrouve donc Thérèse Arnaud et tous ses lieutenants dans une nouvelle mission et pas des moindres : sauver le Deuxième Bureau et tous ses agents.

Bien évidemment, dans ce texte de 14 000 mots écrits dans l'urgence (Pierre Yrondy a livré 64 épisodes de 14 000 mots en deux ans, soit l'équivalent de 20 petits romans), il faut accepter quelques facilités, comme celle qui veut que Ladoux garde dans un même coffre la liste de tous ses agents, ou la façon dont l'ennemi s'est emparé du code du coffre...

Mais, me direz-vous, ce conseil est souvent à suivre même pour les romans actuels alors que les écrivains mettent un an pour l'écrire.

Pour la suite, on retrouve tous les éléments d'un épisode de « Thérèse Arnaud... » dans lequel chacun de ses adjoints est présent.

De l'action, de l'aventure, des risques, des courses poursuites, des combats... et en plus, des revenants déjà croisés dans des épisodes précédents.

L'auteur nous fait grâce de ses métaphores un peu hasardeuses, mais qui, je trouve, apportaient un petit quelque chose.

Au final, un épisode qui plaira aux fans de la série, puisqu'il s'inscrit dans la veine de la trentaine et quelques épisodes précédents.

 

 

12 janvier 2025

L'empoisonneuse

Après une longue pause, j'ai repris récemment la lecture de la série « Thérèse Arnaud, espionne Française » de Pierre Yrondy alors que je m'étais arrêté un peu avant la moitié (30 épisodes sur 64).

Pour rappel, la série « Thérèse Arnaud, espionne Française » est une série de 64 fascicules de 32 pages double-colonne (récits d'environ 14 000 mots) publiée en 1934 aux éditions Baudinière. Elle conte les aventures de Thérèse Arnaud, une espionne Française du Deuxième Bureau dirigé par le capitaine Ladoux et qui, grâce à l'aide de ses hommes (Friquet, Languille, Malabar et Marcel) est chargée de lutter contre les espions allemand lors de la Première Guerre Mondiale.

Il est incontestable que le personnage a été inspiré à l'auteur par Marthe Richard (1889-1982), une véritable espionne ayant œuvré sous les autres du véritable capitaine Ladoux du Deuxième Bureau.

En ce qui concerne Pierre Yrondy, je ne vous apprendrai rien car je ne fais nulle confiance dans les informations qui circulent sur l'auteur. À peine pourrais-je vous assurer qu'il fut directeur de théâtre, passionné de courses automobiles, qu'il écrit quelques romans policiers ou espionnage dont le très bon « Jean Durand, détective malgré lui » et qu'il écrivit, à la suite des aventures de Thérèse Arnaud, celles du détective Marseillais Marius Pégomas dont je vous ai déjà parlé.

Bref.

« L'empoisonneuse » est le 32ème épisode de la série.

L’EMPOISONNEUSE

Première Guerre mondiale :

Au cœur d'un hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, une série de décès inexpliqués sème l'inquiétude. L'augmentation soudaine de la mortalité défie toute logique médicale.

Le capitaine Ladoux, du Deuxième Bureau, confie une mission délicate à Thérèse ARNAUD alias C. 25.

Dans un climat de suspicion, Thérèse, accompagnée de ses fidèles lieutenants, infiltre l'hôpital, cherchant à percer le mystère derrière ces morts troublantes.

Elle devra naviguer dans un labyrinthe de secrets et de non-dits, où chaque indice peut être une pièce du puzzle, ou une fausse piste.

C'est l'hécatombe à l'hôpital militaire de Châlon. Le taux de mortalité y dépasse les 80 % même pour des opérations bénigne. Pourtant, les deux agents du Deuxième Bureau envoyé par le capitaine Ladoux pour enquêter sur ces décès n'ont rien découverts. Aussi le capitaine Ladoux décide-t-il d'y envoyer Thérèse Arnaud et ses hommes, certains que la jeune femme réussira là ou le duo d'agents à échoué...

Après 32 épisodes, difficile de se renouveler, tant dans le récit que dans mes critiques.

En effet, cet épisode est à l'image des précédents et mon commentaire pourrait être un copier-coller des dizaines d'autres.

Pourtant on peut noter quelques petites différences comme l'absence des métaphores hasardeuses dont l'auteur parsème la plupart des épisodes ainsi que le fait que, dans cet épisode, aucun des lieutenants de Thérèse Arnaud n'œuvre dans sa spécificité (à part le chimiste Marcel).

En effet, la plupart du temps, chacun des hommes a un rôle à tenir. Friquet est le Titi parisien gouailleur qui amène toujours l'humour. Languille, lui, est l'acrobate du groupe, celui qui peut se faufiler partout, tout escalader (et occasionnellement fracturer les coffres). Quant à Malabar, c'est non seulement le chauffeur du groupe mais également et surtout le colosse, l'homme fort et indestructible capable de foncer dans le tas et de se débarrasser de nombreux hommes à coups de poings.

Dans cet épisode (à part le coffre ouvert par Languille) chaque homme pourrait être interchangeable tant il n'est pas utilisé pour son savoir faire.

Hormis ces deux détails, Pierre Yrondy nous livre un épisode dans la lignée des précédents où la seule surprise réside dans l'absence de Mademoiselle Doktor, ennemie jurée de Thérèse Arnaud, que le précédent épisode semblait pourtant vouloir remettre sur le devant de la scène.

Au final, un épisode dans la ligné des précédents, une lecture agréable à défaut d'être inoubliable et qui pèche un peu par le fait que les personnages ne soient pas utilisés pour leur principale qualité spécifique.

22 décembre 2024

Exécution

J'aime les polars et, si j'aime les personnages récurrents, j'aime aussi découvrir des auteurs.

Et, quand les choses sont bien faites, il m'arrive de me rendre compte, après lecture, pendant mes recherches pour écrire mes critiques, que le personnage que je viens de découvrir est également un personnage récurrent (c'est beau la littérature).

En effet, « Exécution », roman de Pascal Mermet datant de 2022, met en scène le personnage du commandant de police François Chanel. Et je viens d'apprendre que ce policier apparaît dans deux autres romans de l'auteur, « Commandant François Chanel » de 2023 et « Seine Criminelle » en 2024... et qu'il serait même présent dans « Tiré à quatre épingles » (un qualificatif qui lui sied à merveille) publié dès 2015.

Pascal Mermet est un écrivain et chroniqueur radio né en 1970. À part ça, je n'en sais pas plus et, de toute façon, je n'ai pas besoin d'en savoir plus...

Exécution :

Branle-bas de combat au 36 Quai des Orfèvres. Un avocat renommé est assassiné dans les sous-sols du Palais de Justice. Travaillant sous les ordres de la pénible chef divisionnaire surnommée " Mademoiselle Maigret ", le commandant François Chanel mène l'enquête, dans les eaux troubles des goûts pervers du ténor du barreau. Qu'est-ce que l'homme de loi aux appétences glauques a affaire avec le sublime personnage d'un roman du XIXe siècle, Madame Bovary et une femme asociale aux tentations terroristes ? C'est ce que devra démêler Chanel de la brigade criminelle, morphopsychologue au regard acéré, avec l'aide de son équipe renforcée d'une stagiaire surdouée et d'un étrange garçon frappé par la foudre. Jusqu'à la résolution finale où se mêlent réel et magie, le cocktail des protagonistes du Palais de Justice et du 36 Quai des Orfèvres exprime toute l'étrangeté du monde criminel. 

On se retrouve en 2017 (si je me souviens bien) avant que le 36 quai des Orfèvres soit abandonné par les policiers. Un célèbre avocat est retrouvé mort dans sa voiture au sous-sol du Palais de Justice. Des traces de tortures sont présentes sur tout son corps et 9 de ses 10 doigts ont été sectionnés. C'est le commandant François Chanel qui va être chargé de l'enquête. Il va être aidé par l'étrange Alain, un homme ayant perdu la mémoire, mais ayant des dons particuliers et une jeune assistante imposée par la direction...

Que dire de ce roman ??? Vraiment, je ne saurais pas exprimer un ressenti précis.

D'abord, je pensais découvrir une ambiance à la Maigret (sûrement trompé en cela par le surnom de la chef divisionnaire).

De ce côté, il faut dire que la déception est grande puisque de Maigret, « Exécution » n'en a ni l'ambiance ni le style...

En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvés tous un peu factices... du commandant Chanel capable d'analyser les gens à travers leur gestuelle à l'étrange Alain capable de deviner voire de " voir " les choses, en passant par la fameuse stagiaire qui a de la famille placée un peu partout et est capable de trouver tout ce qu'elle cherche...

En ce qui concerne l'intrigue... là aussi j'ai eu un peu de mal.

Là, forcément, je peux moins m'expliquer de peur d'en trop dévoiler, mais les motivations des uns et des autres me semblent un peu factices là aussi. De plus, les enquêteurs passent à côté de détails alors qu'avec leur talent usuel plus ceux d'Alain et de la stagiaire, cela semble inconcevable.

De plus, l'auteur nous lance, à un moment, une piste intéressante qui rajoute du mystère, en dehors de l'enquête, qui s'ajoute à celui de l'enquête elle-même, pouvant laisser soupçonner que le premier soit relié d'une quelconque manière au second... une promesse passionnante... qui n'est pourtant pas tenue puisque cette piste lancée est immédiatement abandonnée.

Enfin, j'ai été agacé par les épigraphes citant, en début de chaque chapitre, des passages de « Madame Bovary » de Gustave Flaubert (même si le lien est évident)...

Ajoutons à cela une plume qui ne se démarque pas, sans pour autant être indigente ou indigeste...

Le tout donne donc... bin, je ne sais pas réellement.

Étant allé au bout de ma lecture, ce qui ne m'arrive pas toujours (je préfère généralement abandonner un roman qui me déplaît pour en découvrir un autre), il est évident que j'ai pris un certain plaisir à ma lecture.

Mais à quelle hauteur se situe ce plaisir ? Je serai incapable de réellement le quantifier ni même identifier les points qui l'auraient rehaussé et ceux qui l'auraient abaissé.

Peut-être la lecture d'un autre épisode de la série pourrait m'éclairer ?

Je ne sais pas.

Au final, un roman qui ne m'a pas déplu, mais qui ne m'a pas enthousiasmé sans que je sache pourquoi, dans le premier cas comme dans le second.

 

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22 décembre 2024

L'Association des Riffleurs

Vous n'ignorez sans doute pas que « chaque chose a une fin » ! c'est un poncif que l'on répète ad nauseam pour la moindre chose... qui a une fin.

Eh bien, les aventures de Miss Boston n'échappent pas à la règle, comme nous le prouve « L'Association des Riffleurs » la 20e et ultime enquête de Miss Boston, la seule femme-détective du monde entier, un personnage né de l'imagination d'Antonin Reschal.

Pour rappel, en 1886, aux USA, le détective Nick Carter apparaît dans un récit écrit par John R. Coryell. Publié sous la forme de fascicule, cette première aventure sera suivie de centaines (milliers) d'autres, puisque Coryell en écrivit une par semaine pendant 17 ans et qu'ensuite plusieurs écrivains anonymes prirent la relève.

Le succès auprès des lecteurs ne se démentant pas au fil des années, les éditions Eichler sentent le bon filon et achètent les droits de la série (et d'autres) pour proposer des traductions dans toute l'Europe. Dès 1906, Nick Carter débarque donc en France et reçoit un tel succès que des éditeurs français tentent de surfer sur la vague.

Ce sera d'abord Ferenczi, qui publiera la série « Marc Jordan » proposant un clone français du détective américain.

En 1910, Albin Michel se lancera dans la course avec « Miss Boston, la seule femme-détective du monde entier », une série développée par Antonin Reschal (1874-1935), un écrivain et homme de presse qui mit la femme au centre de son œuvre.

Malheureusement, il ne semble pas que la série eut le succès escompté puisqu'elle s'arrêta brutalement au bout de 20 épisodes.

Je dis brutalement parce qu'à la lecture, tout porte à croire que cette fin ait été précipitée, ce qui expliquerait que l'ultime épisode soit plus court que les précédents et peine à combler les 32 pages double-colonne qui lui était consacré. La preuve en est que les dernières pages du fascicule contiennent le sommaire complet des 20 épisodes (du remplissage, donc).

Mais cet ultime récit confirme-t-il donc cette impression ? Voyons cela.

L’ASSOCIATION DES RIFFLEURS ou LA MORT DE SOKES

L'inspecteur Sokes est chargé d'enquêter sur un mystérieux crime.

Dans un appartement bouclé de l'intérieur, le corps d'un vieil homme est retrouvé avec une corde autour du cou et une balle lui ayant traversé le crâne par le sommet.

Sokes ne parvenant pas à trouver réponse aux multiples questions que ce meurtre pose, il demande à Miss Boston de lui apporter son aide.

Très rapidement, la jeune femme découvre que le défunt était le caissier d'un terrible gang appelé l'Association des Riffleurs...

On retrouve, après huit jours sans nouvelles, le corps du vieux Hop, dans son appartement, une corde autour du cou et une balle dans la tête. Mais la balle lui a traversé le crâne par le haut, ce qui semble difficilement explicable.

L'inspecteur Sokes, envoyé sur place pour enquête, finit par demander l'aide de miss Boston.

Celle-ci découvre, dans les papiers du mort, que celui-ci était le caissier de l'Association des Riffleurs, un terrible gang qui terrifie et ensanglante les environs...

L'intrigue démarre par un meurtre en chambre close, un classique de la littérature policière, mais là n'est point le principal de l'histoire puisque ce crime est rapidement expliqué par miss Boston.

D'un début très " policier ", on retourne alors rapidement dans le genre plus aventurier dans lequel se place les enquêtes de miss Boston - et avant elle celles de Nick Carter.

C'est donc à une lutte entre l'Association des Riffleurs et miss Boston à laquelle le lecteur est convié.

On se retrouve donc en terrain connu et si ce n'est la fin brutale, cet ultime épisode est en tous points semblable aux autres.

Car, ce qui le différencie des précédents et cela est annoncé dès le sous-titre du fascicule original " La mort de Sokes ", c'est justement le décès tragique du partenaire de miss Boston, expliquant à la fois la retraite de la détective et la fin de la série.

Cependant, la " mort de Sokes " arrive si brutalement et surtout, le texte étant plus court que les précédents, que l'on a l'impression, à la lecture, qu'Antonin Reschal a été prévenu en cours d'écriture de cet épisode que celui-ci serait le dernier. Alors, il précipita la fin de Sokes pour offrir une réelle fin à sa série (ce que tous les auteurs n'ont pas pris la peine de faire).

On l'en remerciera alors a posteriori.

Cependant, on peut être surpris que l'ultime chapitre de cet ultime épisode soit consacré à remercier l'éditeur qui est sans nul doute à l'origine de cette fin brutale.

Bref.

La série débutait avec la mort de Sherlock Holmes et elle se termine avec celle de Sokes ! Les deux extrêmes n'ont évidemment pas la même ampleur.

Je suis d'ailleurs surpris qu'il ait accepté (ou qu'il n'ait rien dit) l'utilisation de son personnage, surtout dans cette circonstance, pour la série alors que l'on sait que ses avocats avaient forcé Maurice Leblanc a changé le nom du Sherlock Holmes apparaissant dans les premières éditions des aventures d'Arsène Lupin pour lui donner celui de Herlock Sholmes.

Passons.

Je n'ai malheureusement pas pu lire cette toute première aventure de miss Boston (si les 6 qui suivirent) par faute d'avoir pu trouver les fascicules originaux (qui sont très rares). Je n'ai pu que survoler une traduction anglaise de ce premier épisode qui ne laisse aucun doute sur l'utilisation des personnages de Sherlock Holmes et du docteur Watson.

Miss Boston apprend alors la mort d'Holmes à travers les journaux et comme son patron, le détective William Hopkins, pour lequel elle était apprentie et faisait la plupart du boulot, venait de mourir, elle se décida à devenir détective à son tour...

Mais là n'est pas la question. Qu'importe le début (pas lu) puisque j'en suis à la fin...

Les aventures de miss Boston se terminent donc ainsi, après seulement 20 épisodes qui furent tous publiés en 1910 (autant dire que l'éditeur n'a pas vraiment laissé la chance au produit) très loin des centaines (milliers) d'épisodes de la série Nick Carter qui perdura jusque dans les années 1960 après avoir fait également son bonhomme de chemin à la télévision, au cinéma et à la radio...

Dommage, la série n'était ni pire ni meilleure que d'autres, bien plus longues...

Un peu plus tard, les lecteurs auront le droit à une autre femme détective, une autre rivale de Nick Carter : Ethel King, une série allemande, apparemment, de plus de 200 titres dont 101 furent traduits en France et parurent à partir de 1912...

Au final, c'est toujours une tristesse quand je termine une série de l'époque, car, là, je suis certain que l'auteur ne nous proposera jamais de suite...

Une série agréable à lire du moment que l'on apprécie les récits du type « Nick Carter » et compagnie...

22 décembre 2024

La course à la mort

Certaines relations survivent aux longues pauses.

C'est le cas de celle qui me lie à Thérèse Arnaud, l'espionne française née de la plume de Pierre Yrondy. La preuve, après des mois sans se croiser, voici que la jeune femme et toute son équipe reviennent à ma rencontre.

Pour rappel, Thérèse Arnaud est un personnage inspiré de la véritable espionne Marthe Richard (1889-1982), prostituée, aviatrice et espionne sous les ordres du capitaine Georges Ladoux durant la Première Guerre mondiale.

En 1932, le capitaine Ladoux publie dans ses mémoires un tome consacré à Marthe Richard.

En 1934, Pierre Yrondy, une série de 64 fascicules de 32 pages, double colonne, mettant en scène Thérèse Arnaud, une espionne œuvrant sous les ordres du... capitaine Ladoux.

La jeune femme est entourée d'une équipe d'hommes à ses ordres : Malabar le costaud et accessoirement chauffeur ; Languille, l'acrobate ; Friquet, le Gamin de Paris gouailleur et malin ; Marcel, le scientifique...

Toute la bande combat la Tiergarten, le service d'espionnage allemand.

Quant à l'auteur, Pierre Yrondy, je me méfie (et ne crois pas) les informations récemment apparue sur Wikipédia à son propos, notamment sa date de décès, annoncée en 1963 (on ne trouve plus trace de l'auteur après 1936 et sa série « Marius Pégomas » qui fit suite à celle autour de Thérèse Arnaud.

On sait que c'était un écrivain et un homme de théâtre [acteur également] et ce sont à peu près les seules informations sur lui que je retiendrai.

« La course à la mort » est le 31e épisode des aventures de Thérèse Arnaud. Ce titre est donc publié en 1934 aux éditions Baudinière.

LA COURSE À LA MORT

Première Guerre mondiale.

Au square des Invalides, à Paris, une bagarre éclate entre deux femmes. L'une poignarde l'autre et s'enfuit.

Très vite, des badauds s'agglutinent autour de la victime dont le plus rapide est un jeune boiteux.

Quand celui-ci s'éloigne, un homme le suit dans l'ombre... pour le compte de l'espionne française Thérèse ARNAUD alias C. 25.

Deux femmes se disputent au square des Invalides et une brune poignarde une blonde avant de s'enfuir. Les gens s'amassent autour de la blonde, dont, notamment un boiteux. Quand celui-ci s'en va enfin, il est suivi par un autre homme qui va le perdre dans un immeuble à double issue. À son retour, Friquet [puisque le suiveur n'était nul autre que lui] doit annoncer sa déconvenue à sa patronne Thérèse Arnaud. Mais celle-ci ne s'en fait pas, elle avait tout prévu...

Je retrouve donc toute la bande après quelques années de pause [oui, j'avais beaucoup d'autres rencontres à organiser]. Mais les vieux amis ont cela de commun, on a toujours plaisir à les revoir, même des lustres après...

En même temps que la bande [Malabar, Friquet, Languille, Marcel et Thérèse Arnaud], je retrouve également le style particulier de Pierre Yrondy. En effet, les écrits de l'auteur ne sont pas si nombreux [du moins officiellement] et ayant déjà lu toutes les aventures de « Marius Pégomas », la moitié de celles de Thérèse Arnaud, son excellent roman policier « Jean Durand, détective malgré lui » et sa série avortée [du moins je considère ces récits comme tels] autour de Willy Jack.

Hormis cela et les pièces de théâtre qu'il a écrites, il n'y a guerre que quelques romans que je n'ai pas [sauf « De la cocaïne au gaz !!! » un roman publié en 1934].

Bref, tout comme c'est toujours un plaisir de revoir un épisode de « L'Agence tous risques », c'est toujours un plaisir de lire une aventure de Thérèse Arnaud.

Effectivement, je trouve que la série télévisée fonctionne sur le même principe que la série littéraire : une équipe formée d'individus différents, mais complémentaires parmi lesquels chacun à sa spécificité et son utilité.

Ici, Malabar est l'homme fort et le pilote ; Languille, l'homme souple et l'acrobate ; Friquet le gouailleur et le petit malin ; Marcel le scientifique capable de tout analyser ; et Thérèse Arnaud la patronne, la tête pensante, celle qui organise tout.

On retrouve donc, d'épisode en épisode, chacun à sa place, chacun dans son rôle et cette récurrence renforce l'attachement que l'on peut avoir pour les personnages et la série.

Et cet attachement permet de passer souvent outre certaines faiblesses des épisodes.

Certains cocheront parmi les faiblesses le style, mais ce n'est pas mon cas, j'aime bien les effets de styles d'Yrondy, ses phrases souvent courtes, ses changements de temps intempestifs et même ses métaphores parfois maladroites.

Cet épisode-là pèche plutôt par son intrigue qui, en plus d'ouvrir sur le suivant, est un peu bancale et sans réel enjeu.

Pour le reste, du classique.

Ceux qui ont aimé les épisodes précédents apprécieront celui-ci.

Ceux qui ont détesté les épisodes précédents détesteront celui-ci.

Au final, un épisode dans la veine des précédents, mais qui pâtit d'une intrigue bancale sans réel enjeu.

15 décembre 2024

Les têtes embaumées de Chicago

J'arrive lentement à la fin de la série « Miss Boston, la seule femme détective du monde entier », une série de 20 fascicules de 32 pages, double colonne, écrits par Antonin Reschal et publiés en 1910 aux éditions Albin Michel.

Pour rappel, Miss Boston est une version féminine du détective américain Nick Carter dont les aventures avaient un immense succès outre-Manche depuis quelques décennies et dont les traductions déferlaient sur l'Europe et la France avec autant de succès depuis 1906.

Quant à Antonin Reschal (1874-1935), c'était un homme de presse et un écrivain qui avait mis la femme au centre de son œuvre, tant dans les magazines photos qu'il dirigeait que dans les récits qu'il écrivait, que ceux-ci fussent policiers, dramatiques ou érotiques...

« Les têtes embaumées de Chicago » est le 19e et avant-dernier épisode de la série.

LES TÊTES EMBAUMÉES DE CHICAGO

Une série de meurtres macabres terrorise Chicago. Cinq cadavres, tous masculins et décapités, sont retrouvés dans des endroits différents le long du lac Michigan. L'absence de têtes rend l'identification des victimes impossible, et le vol ne semble pas être le mobile des crimes.

Miss Boston, la célèbre détective, est chargée de l'enquête, mais les indices sont rares, et il va falloir toute la persévérance de la jeune femme pour trouver la piste qui la conduira à la résolution de l'affaire...

Alors que miss Boston et l'inspecteur Sokes, son fidèle adjoint, se baladent sur les bords du lac Michigan, ils sont intrigués par un attroupement. En s'approchant, ils se rendent compte qu'un corps sans tête est allongé sur le sable.

À peine le temps de se lancer dans l'enquête que le duo apprend qu'on a découvert un second corps sans tête. Bientôt, d'autres découvertes aussi macabres vont avoir lieu...

On retrouve donc miss Boston et l'inspecteur Sokes pour l'avant-dernière fois dans une enquête totalement indépendante (ce qui n'a pas toujours été le cas, car certains épisodes mettaient en scène les mêmes criminels).

Cette fois-ci, des hommes sont décapités et leurs corps jetés sur le rivage du lac Michigan. Les corps sont habillés, leurs effets n'ont pas disparu, le vol ne peut donc être le mobile des meurtres. Mais alors ? Quel intérêt de décapiter des hommes, puis d'abandonner ainsi leurs corps ? Vengeance ? Crime de psychopathe (on disait " monomane " à l'époque) ?

Très vite, miss Boston va trouver une piste qui, le lecteur le devine avant les enquêteurs, va être la bonne.

On retrouve dans cet épisode tous les éléments présents dans les précédents.

Une enquête plus basée sur l'action que la réflexion (à l'image de celles de Nick Carter).

Un adjoint qui sert de potiche et qui n'est là que pour lancer des louanges à la détective (un panégyrique qui peut s'avérer un peu lassant, mais qui est surtout souvent injustifié tant les conclusions de la jeune femme sont à la portée de n'importe quel cerveau).

Cependant, contrairement au précédent épisode se déroulant dans les plaines de l'Arizona, miss Boston retrouve la ville et il faut bien avouer que ce terrain de jeu lui sied mieux. C'est d'ailleurs en cela que se différenciait Nick Carter de ses homologues de l'époque en adoptant les rues des grandes villes naissantes, comme terrain de jeu.

Bien évidemment, on ne s'attend pas à un immense succès ni à de la grande littérature.

Cependant, les aventures de miss Boston offrent une représentation d'une certaine littérature de l'époque qui comblait les lecteurs avides d'aventures, de dépaysement et d'action. Du moins, les enquêtes de Nick Carter dont on ne compte plus les épisodes tant il y en a eu en raison de l'immense succès qu'elles pouvaient avoir auprès du public.

Car, effectivement, les enquêtes de miss Boston eurent bien moins de succès ce qui explique le faible nombre d'épisodes et la façon brutale dont la série va s'interrompre au prochain épisode avec la mort de Sokes (ce n'est pas une révélation, le sous-titre du dernier épisode étant " La mort de Sokes ").

Au final, un épisode dans la veine des précédents. Ni meilleure ni plus mauvais et qui s'avère être une lecture plaisante et distrayante pour peu que l'on apprécie la littérature fasciculaire de l'époque.

8 décembre 2024

Le Rapide de l'Arizona

J'arrive à la fin des aventures de Miss Boston d'Antonin Reschal avec cet antépénultième épisode, le 18e de la série : « Le Rapide de l'Arizona ».

Pour rappel, la série « Miss Boston » est parue en 1910 aux éditions Albin Michel.

Son intitulé exact est : « Miss Boston, la seule détective femme du monde entier ».

Elle compte 20 épisodes, 20 fascicules double-colonne.

Elle est sensée surfer sur le succès des traductions des aventures du détective américain Nick Carter qui, après des décennies de succès outre-Atlantique, conquirent les lecteurs de France et D'Europe à partir de 1906.

L'auteur, Antonin Reschal (1874-1935) est un homme de presse et écrivain dont l'œuvre entière tourne autour de la femme (magazines photos, romans policiers, romans érotiques...).

LE RAPIDE DE L’ARIZONA

L'Arizona Railway réputée pour le transport de métaux précieux est la cible d'une série d'attaques audacieuses. Sept fois, le rapide a été pris d'assaut par une bande de cowboys impitoyables, laissant derrière elle une traînée de victimes et des pertes financières considérables.

Face à l'incapacité des autorités locales à mettre fin à ces crimes, la compagnie minière se tourne vers la célèbre détective Miss Boston.

Celle-ci va se lancer, en compagnie de l'inspecteur Sokes, dans une enquête périlleuse qui la conduira au cœur des savanes sauvages de l'Arizona.

On retrouve donc Miss Boston lancée dans une nouvelle enquête qui, cette fois-ci, va la conduire sur la piste d'une horde de cow-boys qui dévalisent des trains transportant de l'or pour le compte d'une Compagnie minière.

On voit donc une nouvelle fois le parallèle que Reschal fit avec les aventures de Nick Carter dont il s'inspira.

Effectivement, si les deux détectives avaient pour principal terrain de jeux les rues des grandes villes et si, souvent, ils avaient un ennemi machiavélique revenant sur plusieurs épisodes, il leur arrivait également de se retrouver, pour le besoin de leur travail, dans les plaines arides, dans les campagnes et à devoir lutter qui contre des cow-boys, qui contre des Indiens.

On notera également la propension de Reschal (tout comme le faisaient les divers auteurs des aventures de Nick Carter) à encenser son héroïne en lui accordant toutes les qualités du monde même quand, en fait, elle faisait des conclusions accessibles à des enfants de cinq ans.

Cela peut être un peu risible, parfois lassant, mais c'est le genre et l'époque qui veulent cela, car on retrouve ce défaut dans d'autres " parodies " des aventures de Nick Carter comme la série " Marc Jordan " ou même " Martin Numa "...

Cependant, comme pour Nick Carter, les aventures de Miss Boston ne sont jamais plus intéressantes que quand elles se déroulent en milieu urbain et, si possible, face à un némésis charismatique, ce qui est loin d'être le cas ici puisque le coupable aurait pu être identifié par un enfant de 6 ans aidé de son jeune frère de 5 ans.

Bref, pas la meilleure aventure de Miss Boston, certes, mais on retrouve le charme suranné des récits de détectives de l'époque, et cette madeleine de Proust fonctionne toujours un peu.

Au final, Miss Boston est faite pour enquêter dans les rues de la ville et les plaines de l'Arizona sont un trop grand terrain de jeu pour elle. Dommage.

8 décembre 2024

L'homme qui semait la mort

Il y a peu de temps, j'ai découvert la plume de l'auteur Christian Gau, un ancien OPJ de la gendarmerie, à travers le premier roman d'une série consacrée à Valérie Daguès, capitaine à la SRPJ de Perpignan : « Mensonge en Catalogne ».

Pour rappel, ce roman est sorti en 2022 chez Les Presses Littéraires, un imprimeur éditeur de ma région dont il est assez difficile de cerner le travail.

En effet, quand un roman sort estampillé " Les Presses Littéraires ", difficile de dire s'il s'agit d'un livre publié à compte d'éditeur, à compte d'auteur ou en autoédition, puisque la maison d'édition verse aussi bien dans le premier que dans le second et, qu'en tant qu'imprimeur, il arrive que des autoéditions aient le droit à son " tampon ".

Bref.

Des romans policiers se déroulant dans ma région, des personnages récurrents, un éditeur capable du pire et du meilleur (" L'ombre du Ratel " de Pierre Euzet par exemple), il n'en fallait pas plus pour me tenter.

Comme je vous chronique là le second opus des enquêtes de Valérie Daguès, « L'homme qui semait la mort », vous vous doutez bien que j'avais apprécié a minima le premier épisode.

L'homme qui semait la mort :

Après sa réussite dans " Mensonge en Catalogne " et tout juste nommée patronne du Service Régional de Police Judiciaire de Perpignan, Valérie Daguès est aspirée dans un tourbillon criminel. Avec stupeur elle découvre que même dans son métier les places du chasseur et de la proie sont interchangeables. L'arrivée d'un proche dans le dossier complique encore l'équation, car en plus des malfaiteurs, elle doit combattre ses émotions.
L'enquête la transporte dans un monde où la mort arbitre sans pitié. Partant de crimes odieux, Valérie va devoir retrouver le chemin du monde des humains pour découvrir la clé d'une effroyable énigme. Heureusement les avancées des sciences criminelles permettent désormais de faire " parler les morts ". Ces êtres éteints reviennent s'abandonner entre des mains expertes pour dénoncer leurs bourreaux. Est-ce seulement un progrès de l'Homme ou juste un pied de nez venu d'outre-tombe ? Une sorte de pourboire de la Faucheuse, cette dame noire qui permet, parfois, un aller-retour entre le rideau de lumière et ses terres obscures...

Après le départ à la retraite de Jo de Freitas, Valérie Daguès prend sa place de " taulière " à la SRPJ de Perpignan. Alors qu'une enquête la mène sur les traces d'un triple meurtre sordide à Saint-Jean Plat de Corts, elle apprend son ancien chef, désormais en retraite dans les Alpes l'appelle après avoir entendu, au café du village, une conversation autour de deux Espagnols recherchant un ancien flic de Perpignan.

Effectivement, Valérie Daguès ne tarde pas à découvrir qu'un personnage précédemment rencontré dans une enquête recherche son boss et ce n'est sûrement pas pour jouer à la belote avec...

Bon, si j'avais quelque peu apprécié le premier opus de la saga, celui-ci était pourtant entaché de différents défauts. Nombreuses fautes d'orthographe, coquilles, style un peu plat, dialogues sonnant parfois creux ou faux... l'ensemble était principalement sauvé par une connaissance des milieux (les deux côtés de la barrière) et d'un parallèle qui était fait entre les méthodes de la police d'un côté et celles de trafiquants de l'autre. Ce parallèle d'organisation rythmait le récit et l'ensemble devenait prenant, parvenant souvent à faire oublier les défauts cités.

Qu'en est-il alors de ce second épisode ?

Si j'ai trouvé le style un peu moins plat (sûrement l'assurance d'un écrivain qui prend confiance et s'améliore) malheureusement, le reste des défauts est encore présent, voire omniprésent. Toujours autant de fautes (plus, peut-être) de coquilles... les dialogues sonnent encore parfois faux.

Malheureusement, l'intrigue, ici, ne permet pas réellement de sauver les meubles.

En effet, voulant inscrire sa suite, dans la suite, c'est-à-dire créer un lien entre la première enquête et la seconde, l'auteur perd ce qui faisait l'intérêt du premier épisode.

Car, si d'un côté il y avait les gentils (les flics) et de l'autre les méchants (les trafiquants) le chef des " méchants " était suffisamment travaillé, charismatique et, surtout, pas du tout manichéen pour qu'on puisse s'y attacher un peu.

Du coup, la tension augmentait à savoir si le " méchant " allait s'en sortir ou non.

Là, le " méchant " du livre étant totalement " méchant " (même si l'auteur tente de l'humaniser un petit peu à la toute fin), forcément, on ne craint pas du tout pour lui.

De plus, les " méthodes " utilisées alternait, dans le premier opus, entre celles des flics et celles des trafiquants, mais, ici, le lecteur n'a le droit qu'à celles des flics et cela nuit à l'équilibre de l'ensemble.

Là où le premier opus se posait un peu comme une partie d'échecs entre les bons et les mauvais, ce second opus, lui, se veut plus une course-poursuite ou une chasse et verse plus dans l'action que dans la tension.

Alors, si les défauts avaient été gommés, cela aurait suffi à en faire probablement un bon roman, mais, dans l'état actuel, il peine à séduire le lecteur que je suis.

Cela condamne-t-il totalement la série à mes yeux ?

Probablement pas, mais je ne plongerai pas immédiatement dans la suite (si j'y plonge un jour), préférant passer à une nouvelle découverte sûrement plus intéressante.

Au final, conservant les mêmes défauts que le premier épisode sans en garder les qualités, ce second opus de la saga peine à séduire et à convaincre.

8 décembre 2024

L'inconnue sous les toits

Je continue à fouiner dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de fascicules de 32 pages, double colonne, ayant proposé aux lecteurs, entre 1943 et 1944 plus d'une centaine de titres dont la plupart sont issus d'auteurs ayant abordé le format fasciculaire uniquement ou presque pour cette collection.

Je retrouve aujourd'hui la plume de l'auteur ayant ouvert la collection, en en signant les 5 premiers titres, Jean des Marchenelles et que j'ai déjà abordé plusieurs fois à propos des titres de sa série autour du détective Francis Bayard.

Pour rappel, Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine (1913-1995) est un auteur de littérature populaire qui fut également éditeur, directeur de collections et auteur de théâtre.

Jean des Marchenelles est un homme du Nord. Sa maison d'édition fut installée à Lille et nombre de ses récits se déroulent dans cette ville ou ses alentours.

Le titre du jour, « L'inconnue sous les toits » est le n° 31 de la collection.

L’INCONNUE SOUS LES TOITS

Quatre amis liés par leur passion commune pour l'écriture ont fondé, dans un vieux quartier d'Uzès, un atelier d'impression qu'ils appellent « Le Refuge ». Là, ils espèrent vivre de leur art en toute indépendance. Malheureusement, leur idéal se heurte à la réalité : les difficultés financières les obligent à accepter des travaux alimentaires, et l'un d'eux, Jean, a déjà quitté le groupe pour poursuivre le succès à Paris.

Alors que des tensions apparaissent entre les trois compères restants, une nuit, Gérard découvre une jeune femme cachée dans la mansarde, ancienne chambre de Jean. Intrigué et troublé par cette mystérieuse inconnue, il lui promet de garder le silence sur sa présence. Mais bientôt, un drame vient bouleverser le fragile équilibre du Refuge...

4 amis écrivains ont réuni leurs fonds pour créer un atelier d'impression dans un vieux quartier d'Uzès afin de publier librement leurs proses. Malheureusement, le succès tarde à venir et les dettes s'accumulent. L'un d'eux a déjà baissé les bras et est parti chercher la célébrité à Paris. Les autres se débattent tant qu'ils peuvent, acceptant, pour survivre, de faire de l'impression pour autrui.

Mais un soir, Gérard surprend une charmante inconnue apeurée dans la mansarde servant à l'époque de chambre au " néo-parisien ". Celle-ci lui demande de garder le secret sur sa présence, mais, bientôt, un fait dramatique va le forcer à revenir sur la parole donnée…

Jean des Marchenelles nous livre ici un petit récit frustrant dépassant à peine 11000 mots.

Frustrant, car le format ne permet pas à l'auteur de profiter pleinement des idées mises en place.

Car, si l'auteur se concentre, dans un premier temps, et pour des raisons personnelles (il était écrivain et éditeur) sur l'histoire de ces écrivains se réunissant en coopérative pour installer un atelier d'impression de leurs ouvrages, il n'a plus le temps, par la suite, de profiter pleinement du personnage du commissaire Prosper Cécil, qu'il crée pour enquêter sur le drame.

Et c'est fort dommage, tant le personnage, en quelques mots et à travers une description sommaire, éveille l'intérêt du lecteur que je suis.

Effectivement, ce personnage qui est à la fois original et prometteur ne tient qu'un petit rôle secondaire dans l'histoire, ce qui est fort dommage au vu de son potentiel à la fois comique, à travers son sans-gêne, mais également par ses capacités d'enquêteurs.

D'ailleurs, il faut bien reconnaître que tout l'aspect policier du récit passe au second plan à tel point que la résolution de l'énigme est expédiée en quelques lignes.

Choix de l'auteur ? Contraintes liées au format ? Difficile, en l'état, de dire si Jean des Marchenelles a préféré parler de ses écrivains plutôt que du commissaire ou si, s'étendant sur les malheurs des uns, il s'est rendu compte un peu tard qu'il n'avait plus la place pour faire évoluer plus le second.

Cependant, l'ensemble se lit avec plaisir, mais frustration.

Au final, un petit récit agréable à lire mais pas assez policier malgré un personnage d'enquêteur fort intéressant.

1 décembre 2024

Allô ! Allô ! le mort vous parle

Je poursuis ma découverte de la collection fasciculaire « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de plus de 200 fascicules parus entre 1943 et 1944.
Dans le lot, on y retrouve des textes signés par des auteurs déjà rencontrés ailleurs (
Jean des Marchenelles, Léon Groc voire Maurice Lambert), mais également et surtout des auteurs ayant réservé la quasi-entièreté de leur production pour cette collection (Lucien van des Haeghes, Frédéric Sipline, Nevers-Séverin et… E. L. Richard).
E. L. Richard, ou Élie Richard (1885-1976)
est un journaliste, écrivain, éditeur et poète à qui l'on doit, dans ladite collection, 7 titres mettant en scène le brigadier puis commissaire Rombal.
Mais, pour la « Collection Rouge », Élie Richard a également écrit des récits indépendants dont : « Allô ! Allô ! le mort vous parle », co-écrit avec Saint-Pierre (probablement pas l'Apôtre), un fascicule de 32 pages publié en 1944 aux éditions Janicot.

Quant au co-auteur Saint-Pierre, autant vous dire que je ne sais qui se cache derrière ce pseudonyme

ALLO ! ALLO ! LE MORT VOUS PARLE

Hélène Deluyne, cantatrice célèbre, est hantée par le souvenir de son ancien amant, le peintre Roland Fourestier, décédé il y a plusieurs années.

À chaque moment important de sa vie, elle reçoit des messages cruels et des cadeaux macabres signés de son nom, semant le trouble et la peur dans son existence.

Est-elle victime d'un esprit vengeur ou d'une machination orchestrée par une main invisible ?


Hélène Deluyne est une cantatrice célèbre qui doit beaucoup à feu son mentor et amant le peintre Roland Fourestier, décédé des années auparavant.

Alors qu'Hélène remporte un grand succès avec l'Opéra créé pour elle, elle reçoit un énorme bouquet de violettes (fleurs que détestait le peintre) accompagné d'un mot désobligeant écrit de la main de... Roland Fourestier.

Comment cela est-il possible alors que le peintre est mort depuis longtemps ?

C'est la question qui hantera Hélène au fur et à mesure de la réception des différentes missives similaires.

Hélène Deluyne va alors s'enfoncer dans une déprime et un rejet de la vie dont vont tenter de l'extirper le jeune compositeur Juste Adrien et son maître d'armes...

Que dire de ce récit de 12 000 mots ?

Déjà que je peux lui faire le reproche que j'ai déjà fait quelques fois à d'autres récits indépendants de la « Collection Rouge », c'est qu'il n'y a pas réellement de héros dans cette histoire.

En effet, si le personnage principal est bien Hélène Deluyne, elle n'est jamais proactive dans l'histoire et se contente de subir.

Les autres personnages sont, eux, souvent de passage, dans la vie de la cantatrice et dans l'histoire, exceptés le compositeur et son maître d'armes.

Car ce sont eux qui vont chercher la solution, mais, même s'ils deviennent les " enquêteurs officiels " du récit, ils n'en sont pas pour autant les héros.

Si ce sont bien leurs actions qui vont décanter l'intrigue, ce sera plus par hasard que par une réelle volonté de pousser l'investigation jusqu'au bout.

On reprochera également les motivations du ou des " corbeaux " qui, franchement, peuvent prêter à sourire.

De plus, jamais ne seront réellement expliquées les méthodes utilisées pour se faire passer pour le peintre décédé...

Et que dire de la fin ? Le récit s'arrête abruptement, comme si les auteurs avaient été contraints d'achever l'histoire faute de place (ce qui n'est pas le cas)...

Au final, un récit pas inintéressant, mais qui souffre de plusieurs problèmes qui l'empêche d'être vraiment prenant et marquant.

1 décembre 2024

Mensonge en Catalogne

J'ai longtemps côtoyé les auteurs de la Catalogne Nord et, quand je tombe sur un roman policier écrit par l'un de ces auteurs ou publié par un de ces éditeurs, je n'hésite guère à le lire...

Déjà, parce que je m'intéresse au travail de ces petits ou moyens éditeurs.

Ensuite, parce que je ne doute pas que les auteurs moins connus écrivent parfois des romans plus intéressants que leurs célèbres confrères (« L'ombre du Ratel » de Pierre Euzet ou « Le diable des Pyrénées » d'Alexandre Léoty, par exemple).

Enfin, parce que, souvent, les intrigues de ces romans se déroulent dans ma région et j'aime bien visualiser les scènes de jeu des personnages.

Parmi ces éditeurs de par chez moi, deux sortent du lot et par la taille de leurs catalogues, par le fait qu'ils disposent de collections policières : T.D.O. Éditions et Les Presses Littéraires.

Le premier est un éditeur que j'ai vu grandir, le second... son cas est plus complexe.

En effet, Les Presses Littéraires est à la fois un imprimeur, un éditeur à compte d'éditeur et un éditeur à compte d'auteurs et qui pose, parfois, son logo sur des livres autoédités dont il a la charge d'impression.

Difficile, dès lors, de savoir sur quoi on va tomber quand on se plonge dans un livre sortant de sa presse.

Cependant, « L'ombre du Ratel » de Pierre Euzet m'a démontré que l'on pouvait tomber sur un bon, voire un très bon roman policier.

Comme, en plus, j'aime les personnages récurrents, quand je suis tombé par hasard sur « Mensonge en Catalogne » de Christian Gau, publié en 2022 aux Presses Littéraires, tout semblait réuni pour me séduire.

D'abord, ce roman est le premier opus d'une série mettant en scène Valérie Daguès du SRPJ de Perpignan.

Ensuite, bah, forcément, l'histoire se déroule à Perpignan et ses alentours.

Enfin, il est publié par un éditeur que je connais.

Donc, je me lançais dans la lecture de « Mensonge en Catalogne ».

Pour information, l'auteur, Christian Gay, est un ancien OPJ de la gendarmerie...

Mensonge en Catalogne :

Valérie Daguès est capitaine au Service Régional de Police Judiciaire de Perpignan. En remontant un énorme trafic de stupéfiants, elle va découvrir un monde où le jeu entre les apparences et la vérité devient un art. Immergés dans ce poker menteur, la policière et son groupe vont être contraints d’accepter les règles de l’environnement dans lequel ils évoluent. Pour cela, il va leur falloir jouer avec le code de procédure pénale, voire « l’aménager ». Centre de désaccord éthique, certaines méthodes policières peuvent paraître inacceptables aux bien pensants, car la fin ne justifie pas toujours les moyens ! Les acteurs de cette fiction vont tenter de rééquilibrer les forces en présence pour avoir une chance de triompher, car certains milieux restent habituellement hors d’atteinte. Cependant, quand toutes les règles ont été bannies, la recherche de la vérité et le triomphe du bien peuvent-ils justifier certains écarts dans la forme ? Chacun d’entre nous doit y réfléchir, selon sa propre conscience ! Quitte à sacrifier les apparences, ce polar vous aidera peut-être à vous faire une idée du goût amer qu’a parfois la vérité…

Valérie Daguès est capitaine du SRPJ de Perpignan. Elle est chargée, par son chef, de mettre un terme à une filière de trafic de stupéfiants qui remonte du cannabis du sud de l'Espagne vers Perpignan. Mais cette filière est dirigée par un homme surnommé " Le Juste ", qui multiplie les précautions pour éviter à la fois la police et les concurrents...

Alors, « Mensonge en Catalogne » est-il une bonne pioche ?

Je dois bien avouer que j'ai failli arrêter ma lecture très rapidement.

Déjà, le roman pâti de deux chapitres liminaires qui, non seulement ne sont pas très intéressants, mais qui, en plus, sont rébarbatifs et retardent l'entrée dans l'histoire.

Il s'agit de l'avant-propos de l'auteur et d'une préface écrite par une journaliste.

J'ai bien conscience que le but de ces textes est d'expliquer aux lecteurs que ce qu'il va lire est empreint de réalisme, mais, franchement, on s'en fout un peu...

Bref.

Le roman débute enfin... par un chapitre présentant Abdel Le Juste et son ami d'enfance Jean, les deux têtes du trafic...

Et, là... aïe encore.

Style plat, dialogues qui sonnent creux, défauts de ponctuation...

Je suis fortement tenté de refermer le bouquin et de passer à un autre...

Mais je décide de persister encore un peu.

Le chapitre 2 présente, lui, la capitaine Valérie Daguès et son équipe...

Je ne vais pas vous dire qu'alors le style de l'auteur devient flamboyant, ce serait mentir.

Cependant, la volonté de réalisme de Christian Gau le pousse à décortiquer un peu le travail des policiers, d'expliquer les procédures et cela rehausse immédiatement l'intérêt.

Dès lors, j'entre dans le roman et les défauts suscités deviennent plus digestes.

Certes, le roman est truffé (le terme est peut-être un peu fort, quoique) de fautes, de coquilles.

Oui, les dialogues sonnent parfois creux.

Malheureusement, la plume de l'auteur est un peu trop " journalistique ", un terme que j'utilise pour définir un style qui présente les faits, mais avec un peu de fadeur, sans chercher (ou pouvoir) apporter un petit plus au texte, aux phrases, aux dialogues.

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on a l'impression de lire un rapport de procédure (je n'en ai jamais lu), mais c'est un peu la sensation.

En clair, volontairement ou non, consciemment ou pas, l'auteur privilégie le fond sur la forme...

Heureusement, le fond est suffisamment intéressant pour capter l'attention malgré un manque de forme.

En effet, l'intrigue (exceptée la fin qui m'a un peu fait grincer des dents) ferait une excellente série un peu à la « Overdose » d'Olivier Marchal (mais en mieux, du moins pour l'histoire).

Car l'auteur s'attarde à la fois sur les méthodes des policiers et sur celles des trafiquants et, d'un bout à l'autre, difficile de se détacher des uns ou des autres.

Bien évidemment, il y a les bons (les policiers) et les mauvais (les trafiquants), mais le personnage d'Abdel n'est pas manichéen et n'est jamais détestable.

Certes, c'est un trafiquant, mais son surnom, " Le Juste ", n'est pas usurpé et son code d'honneur parvient à le rendre sympathique a minima.

De l'autre côté, on évite les flics alcooliques (enfin, presque), dépressifs, violents, ou autres clichés du genre.

L'auteur alterne alors entre les deux camps, s'attardant parfois sur l'équipe d'Abdel préparant son prochain go-slow (un go-fast, mais qui va lentement), ou cherchant à éliminer des concurrents aux dents longues. D'autres fois, l'auteur nous conte les agissements de l'équipe de Valérie Daguès afin de faire un flag sur Abdel et son gang.

Mais, si d'un côté il y a les méchants et de l'autre les gentils, jamais l'auteur ne semble juger ses personnages et se contente (toujours dans son style un peu journalistique) de nous conter leurs faits et gestes.

En plus, le roman nous permet de visiter les alentours de Perpignan, dont on reconnaît certains lieux pour peu qu'on y soit déjà passé, ainsi que le nord de l'Espagne (La Jonquera, Perthus...).

Au final, malgré un style plat, de nombreuses coquilles et fautes et, surtout, une ponctuation anarchique, l'auteur parvient à nous captiver grâce à une intrigue intéressante, un exposé des procédures policières et des méthodes des trafiquants et des personnages pas trop manichéens.

1 décembre 2024

L'énigme du bal Tabarin

Je poursuis ma découverte de la « Collection Rouge » des éditions Janicot, une collection de plus d'une centaine de fascicules de 32 pages, double colonne, publiée entre 1943 et 1944.

Et, à travers elle, je me familiarise avec la plume d'un certain Nevers-Séverin, auteur du titre du jour, « L'énigme du bal Tabarin ».

Pour rappel, Nevers-Séverin, de son vrai nom Jean-Louis Bouquet (1898-1978) est un scénariste, réalisateur et écrivain assez prolifique, principalement connu pour ses récits fantastiques.

Mais, sous le pseudonyme de Nevers-Séverin et pour le compte des éditions Janicot et sa « Collection Rouge », il s'essaya au genre policier à travers 3 séries de 5 titres chacune.

J'avais déjà évoqué celle mettant en scène « Doum, reporter », c'est-à-dire le journaliste Paul Dumviller.

J'ai également abordé récemment un opus de la série « Les mystères de Montmartre », avec l'excellent titre « Vingt hommes aux abois ».

Il faut savoir que, contrairement à la série « Doum, reporter » ou « Jean Laventure » (la troisième), « Les mystères de Montmartre » est composée de cinq titres indépendants mettant en scène des personnages différents et seulement reliés par le fait que les intrigues se déroulent à Montmartre (et qu'il est fait référence, dans chaque opus, à un des précédents titres).

Ainsi, on peut lire chacun des « Mystères » indépendamment des autres.

Si « Vingt hommes aux abois » s'était avéré un excellent récit, qu'en est-il de « L'énigme du bal Tabarin » ? C'est ce que nous allons voir tout de suite...

L’ÉNIGME DU BAL TABARIN

Lily Thermidor, danseuse étoile au bal Tabarin, est promise à un brillant avenir grâce à ses fiançailles avec le riche joaillier Valentin Dax.

Mais un danger mystérieux vient assombrir son bonheur. Un homme étrange à la barbe noire l'observe chaque soir à travers ses jumelles.

En soi, cet agissement ne serait pas inquiétant si, après une représentation, l'individu n'avait laissé derrière lui, par mégarde, un carnet brun contenant une liste de noms d'artistes féminines... et leurs dates de décès...

Lily Thermidor a tout pour être heureuse. Elle est danseuse dans un spectacle à succès et elle va bientôt se marier avec un jeune et riche joaillier dont elle est amoureuse.

Mais, ces derniers soirs, lors des représentations, elle ne peut s'empêcher d'être inquiétée par l'attitude d'un spectateur qui, chaque fois, l'observe longuement à la jumelle.

Quand celui-ci oublie, dans sa loge, un carnet, l'occasion est trop belle d'en savoir plus sur le bonhomme. Seulement, les seules inscriptions que les pages contiennent sont les noms, les adresses d'artistes féminines... ainsi que leurs dates de décès.

L'inquiétude de Lily Thermidor est à son paroxysme quand elle constate que le dernier nom de la liste est le sien...

Je dois bien l'avouer, je n'avais pas toujours été enthousiasmé par les lectures des aventures de Paul Dumviller.

Pourtant, il faut dire que, la plupart du temps, l'auteur trempait sa plume dans une ambiance fantastique qui fit son " succès ".

Aussi, il fut fort étonnant que je préférasse très largement le premier récit de Mystère de Montmartre que j'avais lu, puisque celui-ci s'inscrivait purement dans le genre policier sans jamais s'approcher du genre fantastique.

Exception qui confirme la règle ? Il ne semble pas, car cette lecture d'un second mystère de Montmartre m'a également enthousiasmé.

Alors, si je dois être totalement honnête, cette lecture m'a surtout enthousiasmé par le fait que, cette fois-ci, je n'ai senti venir le rebondissement final que très très tardivement, ce qui est rarement le cas dans les récits fasciculaires. 

En effet, ces récits s'adressaient à des lecteurs peut coutumiers du genre policier pour n'en lire pas à longueur de journée et, surtout, pour ne pas y être confrontés sans cesse par le biais du cinéma et des séries télévisées comme c'est notre cas de puis des années et les auteurs de l'époque pouvaient plus facilement berner le lecteur, le surprendre, qu'il ne le fait avec ceux d'aujourd'hui.

Pourtant, là, je n'ai vu venir la révélation qu'à la dernière seconde, juste avant qu'elle soit révélée, ce qui a forcément renforcé mon plaisir de lecture.

Mais ce n'est pas pour autant que tout ce qui a précédé s'est avéré mauvais.

Au contraire, le scénario même de l'intrigue est à la fois mystérieux et machiavélique, et tout cela en seulement 18 000, un exploit...

Car l'idée de base est réellement intéressante. Cette histoire de monomaniaque qui semble exterminer les artistes et note leurs noms, adresses et dates de décès sur un carnet. L'enquête sommaire qui permet de découvrir, justement, que toutes les femmes inscrites dans ce carnet sont mortes aux dates précisées. La tension montante, la peur de Lily croissante...

Tout cela est vraiment passionnant à l'échelle du récit fasciculaire, un format, dans lequel, généralement, l'auteur n'a pas la place de poser une ambiance et de la faire devenir pesante.

Il faut dire qu'encore une fois, Nevers-Séverin pousse les murs du format en proposant un texte dépassant 18000 mots là où ses confrères se contentent de 12 000 au mieux, 10 000 en général et parfois moins.

Le lecteur suit donc avec intérêt cette lutte entre une future victime et son futur bourreau sans jamais s'attendre à ce qu'il va se passer par la suite.

Il faut vraiment arriver proche du dénouement pour comprendre et se dire que l'auteur nous a bien bernés.

Bref, vous comprendrez que, remis dans le contexte du format fasciculaire, ce récit brille à la fois par son style, la plume de l'auteur et son intrigue...

Au final, Nevers-Séverin démontre qu'il est possible de surprendre les lecteurs d'aujourd'hui avec un récit fasciculaire d'hier, quasiment un exploit.

1 décembre 2024

Vingt hommes aux abois

Dans la littérature populaire policière fasciculaire (que de " r "), il y a quelques collections que j'apprécie tout particulièrement.

Parmi celles-ci, l'une des toutes premières : « Le Roman Policier » aux éditions Ferenczi, publiée à partir de 1916 et dont toutes les couvertures furent illustrées par le génial Gil Baer.

Je citerai, toujours chez Ferenczi (le principal pourvoyeur de fascicules policiers de l'époque), la collection « Police et Mystère » dans les années 1930.

Celle qui m'intéresse aujourd'hui est la « Collection Rouge » des éditions Janicot qui, entre 1943 et 1945, publièrent plus d'une centaine de titres.

Dans celle-ci, on retrouve des auteurs ayant bourlingué de collection en collection, d'éditeur en éditeur.

Mais on y découvre également quelques auteurs qui n'ont pas ou peu œuvré dans d'autres collections.

C'est le cas de Never-Séverin, un pseudonyme de Jean-Louis Bouquet (1898-1978) un scénariste, réalisateur, écrivain assez prolifique.

En tant qu'auteur, il est principalement connu pour ses ouvrages fantastiques.

Mais il s'est également essayé au genre policier, notamment sous le pseudonyme précité, et uniquement pour la Collection Rouge des éditions Janicot.

En effet, pour cette collection, il livrera trois séries de 5 titres chacune :

« Doum reporter » que j'ai déjà évoqué dans d'autres chroniques.

« Jean Laventure ».

« Les Mystères de Montmartre ».

Le titre du jour fait partie de cette série et est même celui qui clôt celle-ci.

Heureusement, les titres semblent pouvoir se lire indépendamment.

« Vingt hommes aux abois » est donc un titre publié en 1944 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot sous la forme d'un fascicule de 32 pages double-colonne.

VINGT HOMMES AUX ABOIS

Lucien Dumont, un jeune provincial plein d'ambition, arrive à Paris avec le rêve d'y trouver une bonne situation.

Mais la capitale se révèle bien plus dangereuse qu'il ne l'imaginait.

Après une rencontre fortuite avec Josette Descoins, une charmante ouvreuse du Cirque Médrano et son frère Pépé, Lucien se retrouve malgré lui plongé dans l'univers sombre d'un redoutable consortium criminel qui terrifie Montmartre...

Lucien Dumont quitte sa province pour Paris afin d'y trouver un bon boulot. Mais, en passant devant le cirque Médrano, il est témoin de l'agression de Josette par un homme. Il décide alors de s'en mêler et, avec l'aide de Pépé, le frère de la jeune femme arrivé entre temps, il met en fuite l'agresseur. Pépé et Josette invitent alors Lucien pour le remercier de son geste.

Pépé, apprenant que Lucien cherche une situation, décide de lui mettre le pied à l'étrier et va le mettre en contact avec un dangereux gang qui terrifie Montmartre.

Seulement, Lucien est un honnête homme, mais, face à un revolver et des menaces, il n'a d'autre choix que d'accepter la proposition...

Nevers-Séverin nous convie au succès et à la chute d'un consortium criminel qui terrifie Montmartre par ses braquages ou ses rackets.

Pour ce faire, il nous présente divers personnages dont Lucien Dumont, un jeune provincial honnête et naïf qui va faire une bonne et une mauvaise rencontre le même soir (Josette et son frère) et se retrouver alors aux prises avec le fameux gang.

En parallèle, on assiste au ras le bol des commerçants, à leurs craintes, également, parfois à leur résignation.

Le gang est bien organisé en multiples cellules dont chacune ignore l'identité des membres de l'autre.

Devant l'incapacité de la police à démanteler le gang, plus rien ne semble pouvoir mettre un terme à ses agissements... et pourtant...

Si Jean-Louis Bouquet semblait préférer œuvrer dans le genre fantastique, force est de reconnaître qu'il se débrouillait plutôt pas mal également dans le genre policier.

En effet, on suit avec un grand intérêt le récit, les mésaventures de Lucien, celles de Pépé, les activités du gang...

Bien qu'on se doute rapidement de la révélation finale qui va mettre à mal le gang, on n'en prend pas moins plaisir à cette lecture tant l'auteur maîtrise à la fois son récit, sa narration, ses personnages que le format.

Au final, un bon, voire un très bon fascicule policier qui donne envie d'en découvrir plus sur « Les mystères de Montmartre » même si les textes de l'époque sont difficiles à trouver.

1 décembre 2024

R.N. 86 Reine du viol

J'ai découvert récemment la série « Flic de choc » de Serge Jacquemard, une série de 43 titres publiés à partir de 1981.

Ayant un minimum apprécié le premier épisode « Gangs Chinois sur Paris », j'ai décidé d'enchaîner avec le second opus, « R.N. 86, reine du viol ».

Pour rappel, Serge Jacquemard (1928-2006) fut un des piliers des éditions Fleuve Noir grâce à sa forte production pour les collections « Spécial Police » et « Espionnage ».

Enfin, le troisième épisode de la série a été adapté au cinéma en 1983, sous le titre « Flics de choc », avec Pierre Massimi, Chantal Nobel et Jean-Luc Moreau dans les rôles principaux.

R.N. 86, reine du viol :

Le score était lourd au tableau d'affichage pour le Grand Violeur de la R.N. 86. Dans la période comprise entre le 30 juin et le 9 août, il avait assassiné douze personnes et en avait violé six !
Six femmes, six imprudentes, qui avaient passé une nuit de leurs vacances dans leur voiture garée sur le bas-côté d'une des Nationales les plus dangereuses de France.
Il fallait stopper le carnage.
Le commissaire Jacques Beauclair et les membres du Groupe IV de la Brigade Antigangs, dont une femme, Wanda Roumanoff, avaient pour mission de tendre avec d'autres policiers un piège machiavélique au criminel qu'ils étaient chargés de pourchasser...
Le Grand Violeur de la R.N. 86 était coriace ? Tant mieux ! Un gibier de choix pour Flic de Choc !

Une série de viols suivis de meurtres a lieu en plein été sur les parkings et lieux déserts le long de la R.N. 86.

L'équipe du commissaire Beauclair est envoyée sur place pour aider la gendarmerie à arrêter le tueur en se positionnant, la nuit, à des endroits susceptibles d'attirer l'assassin.

Mais il s'en passe de belles, le long de la R.N. 86 et pas que des viols et des meurtres...

On retrouve donc toute l'équipe du Groupe IV, composée du commissaire Jacques Beauclair, du taciturne Philippe Audray, du beau parleur Gratien Scordia, de F.T.N. enfant de la Dass et ancien Para et de la belle et redoutable Wanda Roumanoff.

Serge Jacquemard nous convie donc à une nouvelle enquête de ses personnages et il ne change pas de style.

Mais l'homme était malin (ou fourbe, ou fainéant, ou pressé), car, quand on enchaîne les deux premiers opus on constate rapidement que l'auteur a repris à la virgule près la présentation de chacun de ses personnages.

C'est tout de même un peu gênant qu'il n'ait pas pris la peine réécrire a minima ces passages.

Bref.

Serge Jacquemard privilégie, cette fois encore, l'action à la réflexion et le lecteur ne doit pas s'attendre à une enquête semée d'indices guidant les policiers dans un méandre de questionnement.

Non, l'intrigue est très linéaire et un seul indice suffit à remonter la piste du coupable.

D'ailleurs, l'auteur se rend compte que cette seule résolution des viols-meurtres ne suffirait pas à remplir un nombre de pages suffisant alors, il rajoute quelques péripéties au fil des diverses soirées passées à traquer le violeur.

Malheureusement, le scénario mis en place ne permet jamais d'utiliser les différentes aptitudes des membres du groupe où chacun à son caractère, ses capacités et son utilité.

Ainsi, Audray, Scordia et FTN passent au second plan laissant la vedette à Beauclair et à Wanda (qui sont en couple depuis le premier opus).

On pourra aussi tiquer sur certaines motivations du coupable ainsi que son obsession à demeurer sur la R.N. 86.

Mais si on n'est pas trop difficile, on admettra que l'ensemble se lit agréablement, et ce, d'autant plus qu'il s'agit d'un petit roman.

Au final, malgré une intrigue mince comme du papier à cigarette et qui ne permet pas de mettre en valeur chaque membre du Groupe IV, ce roman est suffisamment agréable à lire pour donner envie de découvrir l'opus suivant... mais peut-être pas tout de suite.

1 décembre 2024

La sorcière de Belcastel

Dans le monde de la littérature fasciculaire, comme dans celui des romans, il existe divers genres d'écrivains.

Les vieux de la vieille, les bons faiseurs, les tâcherons, les audacieux, les talentueux, ceux qui ont eu une production immense et ceux qui n'ont livré que quelques titres.

C'est dans cette dernière catégorie que pourrait se placer l'écrivain du jour : Élie Richard.

Élie Richard, né en 1885 et mort, selon Wikipédia (dont je me méfie toujours des informations en matière de littérature populaire), en 1976, fut un journaliste, éditeur et poète.

En ce qui concerne la paralittérature si chère à mon cœur, il écrivit notamment quelques contes pour la rubrique « Les Mille et un Matins » du journal le matin ainsi que quelques fascicules policiers.

Ces derniers furent principalement dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot en 1944.

C'est d'ailleurs là que l'on retrouve les 7 aventures de son commissaire Rombal.

Mais, pour ladite collection, Élie Richard a également écrit quelques récits indépendants, dont le titre du jour : « La sorcière de Belcastel ».

Ce titre fut publié sous la forme d'un fascicule de 32 pages dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot en 1944.

LA SORCIÈRE À BELCASTEL

Jef mène une existence paisible au sein du village où il s’est installé des années auparavant.

Devenu charpentier, il s'est rapidement établi en couple avec la tenancière de l'auberge. Une enfant est née de cette union et Jef n'a jamais été aussi heureux et épanoui qu'auprès de ses deux « femmes ».

Mais, lors d'une foire, une gitane débarque et l'attitude de Jef change du tout au tout.

Son sourire disparaît, il semble sans cesse sur le qui-vive, il n'a plus goût à rien.

Est-il victime d'un sort de la part de la Romanichelle ? Ou bien la raison de ce bouleversement est-elle à mettre sur le compte du mystérieux passé de Jef ?

Jef est un homme heureux. Il y a quinze ans, trimardeur, il est arrivé dans un petit village et s'y est installé. Il a trouvé une épouse en la personne de la belle tenancière du village avec laquelle il a eu une petite fille.

Mais tout change quand débarque une romanichelle qui semble connaître Jef. Ce dernier devient alors craintif, sans cesse sur le qui-vive et quand la gitane est absente, alors, Jef se renfrogne et semble n'avoir plus goût à rien.

Au point que La Belle, son épouse, pense qu'il est victime d'un sort de la part de la gitane.

Pourtant, la raison de ce changement semble plus profonde et provenir du mystérieux passé de Jef.

Bon, que dire de ce récit de 15 700 mots ?

Déjà, que de policier, il n'a pas grand-chose à voir même si le sujet central de l'intrigue est un meurtre.

Mais Élie Richard semble peu se soucier du genre dans lequel son récit doit s'inscrire et préfère s'attarder sur la vie de Jef, de la Belle, sur les problèmes des gens de la campagne, trempant d'ailleurs sa plume dans la terre et dans la sueur.

Le style est volontairement plus rocailleux, comme s'il était conté par la voix gutturale d'un paysan. On y sent le poids du travail, de la sueur.

L'auteur se concentre alors sur Jef, son changement d'attitude, sa neurasthénie, tout en laissant planer l'ombre d'un dramatique mystère dans le passé du personnage sans jamais, dans un premier temps, jeter la lumière sur celui-ci.

Vient alors l'heure des confidences auprès de son épouse (et du lecteur) qui permet de tout comprendre.

Et, alors que tout semble se résoudre, l'auteur décide de relancer son récit avec un dramatique rebondissement.

Dès lors, on se demande où il veut en venir, ce qu'apporte ce supplément au texte... sans pour autant que la lecture de celui-ci soit indigente, bien au contraire.

Puis vient brutalement la fin qui tombe comme celle d'un conte de quelques centaines de mots, comme ceux qu'il a pu écrire dans les journaux. Sauf que ce parti pris surprend, choque, dans un récit bien plus long.

Au final, Élie Richard nous livre un récit s'intéressant plus à l'état d'esprit, au bonheur, au malheur, à la pression du passé, à la folie, qu'a l'aspect policier inhérent à la collection dans laquelle le titre s'inscrit. Et, malgré tout, il parvient à maintenir le plaisir de lecture, grâce à une plume particulière qui change de celles que l'on est habitué à découvrir dans la littérature fasciculaire.

24 novembre 2024

Les sœurs tragiques

Dans le monde du fascicule policier français, il y a quelques collections que j'affectionne tout particulièrement.

Parmi celles-ci, « Le Roman Policier » à partir de 1916, publiées par les éditions Ferenczi... sa grande sœur, au début des années 1930, « Police et mystère » et... « La collection Rouge » des éditions Janicot à partir de 1943.

C'est dans cette dernière collection que l'on peut découvrir le titre du jour : « Les sœurs tragiques » signé Léon Groc.

C'est le 51e titre de la collection, un fascicule de 32 pages contenant un récit de presque 14 000 mots, publié en 1944.

L'illustration de couverture est signée L. Levoir.

Léon Groc (1882 - 1956) est un journaliste, grand reporter, et écrivain français dont la production fit les beaux jours de la littérature populaire à travers des récits fantastiques, d'aventures et policiers et des récits patriotiques.

À noter que Léon Groc, en plus de ses romans, est l'auteur d'une mini série fasciculaire policière de 8 titres de 24 pages : « Stan Kipper, le Roi des Détectives ».

L'auteur avait donc dépassé la soixantaine au moment de la publication de ce récit.

LES SŒURS TRAGIQUES

Lorsque son fiancé, André Roche, ne donne plus de nouvelles alors qu'il effectue une mission en tant qu'ingénieur à Bordeaux, Claudine Grandelle s'inquiète et, accompagnée par sa mère, se rend sur place pour en savoir plus.

Là-bas, elle apprend que son amoureux s'est enfui avec la jeune sœur de sa logeuse et la paie des ouvriers de l'usine.

Refusant de croire à ces accusations, Claudine décide de mener son enquête.

Elle sera aidée en cela par Prosper Furet, un ami de son père, qu'elle a rencontré par hasard. Celui-ci, commissaire de police à la retraite, va se prendre au jeu et tout faire pour redonner le sourire à sa « cliente »...

André, un jeune ingénieur quitte Paris et sa fiancée Claudine pour aller faire une mission à Bordeaux. Il est logé sur place chez les Touraine, l'aînée, vieille et dévouée à des œuvres pour les orphelins et la cadette, plus jeune, plus jolie...

Les quinze premiers jours, André envoie des lettres quotidiennement. Mais, quand plus aucun courrier n'arrive pendant la quinzaine suivante, Claudine s'inquiète et décide de se rendre à Talence (le village près de Bordeaux où réside son fiancé), accompagnée par sa mère, afin d'obtenir des nouvelles.

Mais chez les sœurs Touraine, elle apprend de la part de l'aîné qu'André s'est enfui avec sa sœur et qu'il est soupçonné d'avoir volé la paie des ouvriers de l'usine.

Claudine, ne croyant pas à ces accusations, décide de mener son enquête.

À Bordeaux, elle rencontre un vieil ami de son père, un ancien policier à la retraite, auquel elle raconte ses malheurs. Dès lors, le retraité va reprendre du service pour trouver des réponses en espérant redonner le sourire à la jeune femme...

On ne présente plus Léon Groc... si ?

Bon, il faut savoir que l'auteur a de l'expérience, autant dans l'écriture de romans (policier, science-fiction, aventures...) qu'en matière de fascicules...

On retrouve donc toute la maîtrise de la plume de l'auteur et ce d'autant plus qu'il se situe, là, vers la fin de sa carrière (à plus de 60 ans).

On notera qu'il profite au maximum de la latitude du format fasciculaire de 32 pages en étendant son texte jusqu'à quasiment 14000 mots là où d'autres titres de la même collection proposent des récits de moins de 10 000 mots.

On sent dès les premières phrases que l'auteur a du métier et qu'il maîtrise à la fois le genre et le format.

En effet, le récit (pour un récit fasciculaire) est rapidement prenant et demeure intéressant jusqu'au bout même si le lecteur averti, habitué aux récits policiers, aura deviné avant le policier une partie de la vérité.

Je reproche parfois aux auteurs de récits fasciculaires, de ne pas nous proposer de personnage fort, de héros omniprésent auquel s'attacher.

C'est pourtant le cas ici puisque l'on suit d'abord les mésaventures de Claudine et de sa mère puis ensuite, en alternance, les agissements de Claudine et ceux de Furet.

On constate alors qu'aucun des deux personnages ne se détache réellement et que les deux auront de l'importance dans la résolution de l'affaire.

Pour autant, cela ne nuit pas au plaisir de lecture, contrairement aux cas que je dénonce parfois.

Au final, un petit récit policier fort agréable mené avec talent et professionnalisme par un auteur arrivé à maturité.

24 novembre 2024

Flic de choc : gangs chinois sur Paris

J'ai beau ne lire que des récits policiers, être un passionné des personnages récurrents, ne m'être cantonné quasi exclusivement, ces dernières années, aux auteurs de langue française, cela ne m'empêche pas d'avoir grosses lacunes en la matière.

La preuve en est avec la série « Flic de choc » de Serge Jacquemard, une série de 43 romans publiés à partir de 1981, dont le troisième opus a été adapté au cinéma en 1983 par le père de Vincent Dessagnat (le copain de Michaël Youn), adaptation avec Chantal Nobel et Jean-Luc Moreau que j'avais pourtant vu jadis.

En effet, cette série m'était jusqu'alors inconnue, même de nom.

Il a fallu un hasard pour que je tombe sur les premiers épisodes et, curieux, comme toujours lorsque j'apprends l'existence de personnages récurrents dans la littérature policière, je me mette à tâche pour découvrir et la plume de l'auteur et ses héros et héroïnes.

C'est donc ce que je fis en débutant par la premier épisode : « Gangs chinois sur Paris », sorti, donc, en 1981.

Quant à Serge Jacquemard (1928-2006), bien qu'il fut un auteur prolifique, pilier des éditions Fleuve Noir et de la collection « Spécial Police » et « Espionnage », il semble bien que ce roman constitue ma première rencontre avec sa plume.

Gangs chinois sur Paris :

Action rapide, brutale, efficace, à l'américaine, coups de commando, interventions coups-de-poing, tirs fulgurants et millimétrés, tels sont les impératifs du Groupe IV de la dirigé par le commissaire Jacques Beauclair pour contrer les hors-la-loi qui leur font face.
Dans leurs holsters de hanche, à la lisière de leur gilet pare-balles, leurs deux pistolets sont prêts à jaillir et tous, de Beauclair à Audray, son adjoint, en passant par Wanda Roumanoff, l'aristocrate russe, Scordia, le Pied-Noir niçois, et F.T.N., l'ancien para, savent placer une balle à cent mètres dans un allume-cigare.
Cette fois, leurs cibles sont constituées par les membres d'un gang de qui exploitent les tenanciers chinois de sex-shops et de restaurants parisiens. Dans une embuscade, ces racketteurs ont tué deux policiers de la Brigade Anti-Gangs. Un légitime désir de vengeance anime Beauclair et ses subordonnés. La longue traque commence.
Mais que viennent faire soudain dans le schéma ces Américains et ces cent otages bloqués dans le Centre National Georges Pompidou sur le plateau Beaubourg ?

Le commissaire divisionnaire de la BRI Tanguy Leguennec, surnommé " Le Mammouth " pour sa finesse ou " N'a-qu'un-œil " pour le fait qu'il a un œil de verre, est en colère. Certains de ses hommes (et une femme) se sont fait descendre dans un restaurant chinois lors d'une intervention dont le but était de démanteler une bande de racketteurs ayant déjà abattu trois tenanciers récalcitrants chinois de Sex-Shop.

Aussi, il décide d'envoyer une deuxième équipe pour gérer l'affaire, celle du commissaire Jacques Beauclair, composée de lui-même, du taciturne Philippe Audray, du beau parleur Gratien Scordia, de F.T.N. enfant de la Dass et ancien Para.

Pour l'occasion, et pour remplace le membre féminin de son équipe parti en congé maternité, Beauclair sélectionne parmi diverses candidate Wanda Roumanoff, experte en tir et en arts martiaux.

Ils vont alors tous se lancer sur les traces d'un gang de chinois qui semble préparer un coup bien plus rémunérateur qu'une simple histoire de rackets...

Bon, que dire de ce roman ?

On se trouve là devant un classique récit de bande (bande de flics, donc) avec chacun des membres ayant sa spécificité et son caractère.

Entre le chef, Beauclair, finalement le plus passe-partout de l'équipe, Audray, qui ne cesse de se curer les dents avec une aiguille, taciturne à souhait, Scordia, hâbleur, intelligent, souple, fort, F.T.N. brute au grand cœur ayant adopté une flopée d'orphelin et Wanda, l'atout charme, au caractère bien trempé et au tir précis... le lecteur découvre une large palette (mais peu originale) de personnages.

Bien évidemment, quand on se lance dans une telle série, difficile de faire dans l'original, d'autant que ce n'est pas ce que désire l'éditeur, il faut se contenter de maintenir l'intérêt des lecteurs et leur donner envie de lire les épisodes suivants.

En ce sens, Serge Jacquemard fait ce qu'il faut, usant d'une plume dénuée d'artifice sans pour autant se révéler fade, et en proposant une intrigue linéaire offrant son lot d'action, à défaut de réalisme.

Car il faut bien avouer que si on se penche un peu sur le plan des racketteurs, un moment, on est en droit de penser qu'ils en font beaucoup pour un résultat qui aurait pu être obtenu bien plus facilement et à moindre renfort de moyens.

Bref.

L'auteur use de principes qui seront utilisés avec succès, deux ans plus tard, dans la série télévisée " L'agence tous risques " à savoir une équipe menée par un chef charismatique et où chaque membre est rapidement identifiable par son physique, son caractère et son utilité dans le groupe.

Serge Jacquemard, de plus, propose ponctue son récit de diverses scènes d'action, notamment de fusillades, afin que le lecteur ne s'ennuie jamais et il faut bien avouer qu'il y parvient, car, en effet, le lecteur que je suis ne s'est pas ennuyé.

Pour autant, il faut bien avouer que ce roman ne parvient pas à franchir ce simple cap de " lecture agréable ", la faute à une intrigue plus fine, plus subtile, plus travaillée, à des personnages un peu trop manichéens, et certaines ficelles un peu trop grosses pour être crédibles.

Peut-être cela s'arrangera-t-il dans les opus suivant. Qui sait ? Peut-être moi si je décide de poursuivre ma lecture de la série, ce qui n'est pas certain tant j'ai de lacune en matière de littérature policière à combler.

Au final, un premier épisode engageant qui a les défauts de ses qualités, à savoir des personnages identifiables et différenciés, mais qui manquent de subtilités.

24 novembre 2024

Le sourire de Satan

Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine (1913-1995), fut un auteur de littérature populaire fasciculaire, ainsi qu'un directeur de collection, un éditeur et un auteur de théâtre.

À part quelques autres éléments biographiques avancés par le spécialiste de la littérature populaire Daniel Compère, comme son mariage en 1937, on ne sait pas grand-chose du bonhomme.

Personnellement, la seule chose qui m'intéresse chez un auteur, c'est sa production et, en la matière, je connais quelque peu l'écrivain pour avoir lu plusieurs aventures de son personnage récurrent, le détective Francis Bayard.

Celles-ci ont principalement été publiées sous la forme de fascicules de 32 pages, mais il est également le héros de quelques romans.

Bref, Jean des Marchenelles est un auteur que je prends toujours plaisir à lire et c'est ce que j'ai une nouvelle fois fait avec « Le sourire de Satan », un fascicule policier de 32 pages publié en 1943 dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot (collection que j'ai souvent évoquée).

Il est d'ailleurs à noter que Jean des Marchenelles a ouvert ladite collection en en signant les 4 premiers titres.

LE SOURIRE DE SATAN

Un homme étrange arrive à Avallon pour y rencontrer le père Armand, propriétaire de la toile « Le Sourire de Satan », un tableau signé Rembrandt.

Bien que le père Armand refuse obstinément de vendre son trésor, il accepte de recevoir l'acheteur.

À l'heure du rendez-vous, c'est un policier qui se présente... il est à la recherche d'un escroc se faisant passer pour un antiquaire...

Le père Armand, gravement malade après une attaque d'apoplexie, n'a qu'un seul bonheur : celui de contempler sa belle collection dont la plus belle pièce est " Le sourire de Satan " un tableau de Rembrandt.

Quand Napoléon Spinelli, un antiquaire intéressé par la toile, demande à rencontre le père Armand, celui-ci, bien que refusant de vendre son trésor, accepte de le recevoir chez lui.

Mais, à l'heure du rendez-vous, personne ne se pointe.

Quand, soudain, on frappe à sa porte, c'est un policier qui se présente. Celui-ci est à la recherche d'un escroc se faisant passer pour un antiquaire et veut s'assurer que le Rembrandt n'a pas été volé...

Jean des Marchenelles nous convie à un petit récit policier (8900 mots) dans lequel il est question de tableau de valeur, d'escroc se faisant passer pour un antiquaire, de peintre, de policier et d'une jeune fille, la nièce du père Armand.

D'ailleurs, il est amusant de noter que les deux derniers titres de Jean des Marchenelles que j'ai lus évoquent une nièce vivant avec son oncle. Fut-ce son cas ? je ne le sais pas, mais peu importe.

On a également le droit à une petite romance - on commence à être habitué - mais très légère.

En si peu d'espace, difficile pour l'auteur de proposer une intrigue complexe, mais, pourtant, il parvient à surprendre un peu le lecteur tant celui-ci avait vu ou cru voir venir les choses.

Rien d'extraordinaire, non, mais réussir à surprendre le lecteur dans un format si contraignant, ce n'est déjà pas si mal.

Pour le reste, encore une fois, Jean des Marchenelles évite de nous proposer un véritable héros (comme dans « La nièce du fraudeur », ma précédente lecture de l'auteur).

Pas de super policier ou super détective, pas de personnage omniprésent, c'est donc une histoire dans laquelle on ne s'attache guère à un des protagonistes d'autant que l'on n’a pas vraiment le temps de faire leur connaissance (format court oblige).

Malgré tout, la lecture est plaisante, mais il manque soit un personnage fort, soit un peu d'humour, comme l'auteur pouvait en user parfois, pour rehausser l'ensemble.

Au final, un tout petit récit policier agréable à lire, mais qui ne marquera pas les esprits.

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