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Loto Édition
21 juin 2020

Le double de M. Jaspar

CLDR11

« Le double de M. Jaspar » est, à l’origine, un fascicule de 24 pages publié dans les années 1930 ou 1940 dans la collection « Les Grands Détectives » des éditions Modernes (n° 73 de la collection), signé Marcelle Renée Noll.

Marcelle Renée Noll, on le sait, est un pseudonyme du prolifique auteur Marcel Priollet qui, d’ailleurs, tient cette collection sur ses épaules puisqu’il signe la plus grande partie des titres sous ce pseudonyme, plus au moins un titre, sous le pseudonyme de Gérard Dartis et un autre sous celui de Gérard Max. (l’auteur possède également d’autres pseudonymes comme Henry de Trémières, René-Marcel de Nizerolles ou René Valbreuse).

Ce fut un des principaux piliers de la littérature fasciculaire de la première moitié du XXe siècle qu’il alimenta de centaines et de centaines de titres tant dans le genre policier, que dans ceux d’aventures, sentimental, fantastique...

On lui doit deux séries fasciculaires policières autour de personnages récurrents : « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs », mais en lisant les titres de la collection « Les Grands Détectives » on constate que l’auteur réutilise plusieurs fois certains personnages, n’hésitant pas à les faire se croiser dont l’inspecteur Pessart, le détective Renard et le détective radiesthésiste Claude Prince.

Dans « Le double de M. Jaspar », ce sont Sébastien Renard et Claude Prince qui sont de la partie.

LE DOUBLE DE M. JASPAR

M. Jaspar, notaire de son état, a mystérieusement disparu lors d’un voyage d’affaires qui l’appelait à Paris. Pourtant, l’homme ne passe pas inaperçu, invalide de guerre, unijambiste, il est équipé d’un pilon de bois.

Sa femme, inquiète, se tourne vers la police. Mais le jeune fils, n’ayant aucune confiance envers cette corporation, décide de faire appel au détective Sébastien Renard.

Ce dernier s’empresse d’aller demander conseil à son ami, le radiesthésiste Claude PRINCE

Un notaire, mutilé de guerre (unijambiste, double trépané) disparaît lors d’un voyage d’affaires à Paris, le policier chargé de l’enquête constate rapidement que la vie du gentil notaire n’est pas aussi calme que son épouse veut bien l’admette. Pour autant, aucune trace du notaire ou d’un quelconque unijambiste arrêté, mort ou bien hospitalisé à la capitale. Force est de constater que le bonhomme s’est peut-être rendu ailleurs...

Le fils du disparu, faisant peu confiance à la police, décide de faire appel au détective Sébastien Renard qui, devant le mystère, va se tourner vers son ami le radiesthésiste Claude Prince.

Très court récit que celui-ci puisqu’il peine à dépasser les 7 000 mots ce qui, même pour ce genre de collections fasciculaires, est assez restreint.

Comme je l’ai déjà dit, Marcel Priollet use, dans cette collection, de plusieurs personnages qu’il fait intervenir au gré de ses histoires. J’ai parlé de l’inspecteur Pessart, que l’on retrouve souvent auprès de Claude Prince, et de Sébastien Renard, mais je pourrais également citer Bob Rex, un inspecteur de la brigade mondaine.

Dans « Le double de M. Jaspar », Sébastien Renard et Claude Prince apparaissent assez tardivement (du coup, assez peu) et si c’est Renard qui est contacté et embauché pour résoudre l’affaire, c’est en fait Claude Prince qui s’y colle, grâce à ses dons de radiesthésiste plus qu’à ceux de détective.

On ne cesse de le dire (et quand je dis « on », je parle de moi, mais également des auteurs dans leurs textes), le hasard est le meilleur collaborateur des policiers et des détectives. Il l’est aussi, et surtout, des auteurs qui doivent écrire des textes aussi concis que ceux destinés à des collections fasciculaires.

Ici, les coïncidences et les hasards sont nombreux pour permettre de poser un mystère rapidement, mais également pour le résoudre.

Et quand, en plus, même pour un fascicule, vous devez faire très concis, rien de mieux que d’utiliser un détective qui a un don de divination ou de radiesthésie. Cela permet de résoudre une enquête sans avoir besoin d’enquêter, donc, sans avoir à s’étaler sur le papier.

C’est un peu (beaucoup) le cas ici, grâce à Claude Prince et son pendule.

Pourtant, le texte n’est pas mal écrit (pas mal publié, non plus, ce qui n’était pourtant pas le fort de la collection) et se lit agréablement et, surtout, rapidement.

Au final, un petit titre qui se lit vite et bien.

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