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Loto Édition
24 janvier 2021

Le doigt coupé

IP10

Marcel Priollet, auteur majeur de la littérature populaire fasciculaire, fut actif entre 1909 et le milieu des années 1950. Immense production. Genres préférés : drame et sentiments, aventures, anticipation et policier.

L’auteur a œuvré sous divers pseudonymes (Marcelle-Renée Noll, R.M. de Nizerolles, Henri de Trémières, René Valbreuse…) pour différents éditeurs.

Si ses séries dramatiques sont nombreuses, celles policières le sont beaucoup moins. En série avérée on n’en compte guère que deux, au milieu des années 1940, pour les éditions Tallandier : « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs ».

Mais si on étudie un peu mieux sa production, on découvre d’autres enquêteurs récurrents dont les aventures sont mélangées au sein de collections plus généralistes comme, notamment et surtout, « Les Grands Détectives » une collection de près de 100 fascicules de 32 pages publiés vers la fin des années 1930 par les Éditions Modernes.

Dans cette collection, on peut suivre diverses aventures, signées Marcelle-Renée Noll, du détective Sébastien Renard, de l’inspecteur de la Mondaine, Bob Rex, du détective radiesthésiste Claude Prince et de l’inspecteur principal François Pessart.

C’est ce dernier qui est le héros de « Le doigt coupé ».

LE DOIGT COUPÉ

C’est jour de fête chez les Pitois. On célèbre les fiançailles de la jeune Lucie avec un comptable plein d’avenir.

Pour l’occasion, M. Pitois a acheté un délicieux pâté en croûte chez un charcutier réputé pour la qualité de ses produits.

La grand-mère croque avec gloutonnerie dans le mets et manque de s’étrangler avec un objet à l’étrange texture. Il s’agit en fait d’un doigt humain.

C’est l’inspecteur François PESSART qui est chargé de l’enquête…

On fête les fiançailles de Lucie Pitois et de Julien Champfoin autour d’un bon repas. Le père Pitois, pour l’occasion, a acheté chez le charcutier Bécu un magnifique pâté en croûte. Seulement, dedans, la grand-mère découvre le doigt coupé d’un homme.

M. Pitois se précipite, ce dimanche soir, quai des orfèvres, pour signaler la découverte et tombe sur l’inspecteur Pessart, qui va s’occuper de découvrir à qui appartient le fameux doigt coupé…

Dans cette petite aventure de l’inspecteur Pessart (8 700 mots), l’auteur use des mêmes ficelles que dans les précédents récits de la collection. Hasards, coïncidences, facilités dans le récit… afin de tenter de complexifier son intrigue.

Si l’on peut excuser le recours régulier à ces stratagèmes, tant il est peu aisé, dans un format aussi concis, de proposer une histoire intéressante et de tenir en haleine le lecteur, il faut bien avouer que lorsque l’on enchaîne les récits (notamment de cette collection), l’artifice prend le pas sur la raison et le plaisir.

Et c’est d’autant plus vrai quand l’édition d’origine est truffée de fautes d’orthographe, d’erreurs de ponctuations, de coquilles diverses et de bout de phrases qui se baladent dans le texte. Le lecteur a même le droit à du langage codé : o,fifioi.. cMyéca -ordeV sc quaieee uethpo2 cg().

Celui qui découvre la signification de ce texte gagne toute ma considération (ce qui est déjà pas mal).

On sait que les Éditions Modernes est probablement l’éditeur qui mérite le moins son nom au monde, mais là, on peut dire qu’ils font fort. Si encore le titre était paru pendant la guerre, on aurait pu penser à un réel message codé destiné à un quelconque espion, ce qui aurait été intéressant, mais non, il s’agit juste d’incompétence ou de laxisme ou même des deux.

Est-ce pour se mettre au diapason que Marcel Priollet, plus exigent ailleurs, s’est un peu laissé aller dans la facilité ? Allez savoir.

Toujours est-il qu’une nouvelle fois l’auteur tente de multiplier les mobiles et les suspects et que, pour se faire, son intrigue ne tient que par des coïncidences et du hasard difficilement crédible.

L’inspecteur Pessart, une nouvelle fois, n’a pas grand-chose à faire puisque tout lui tombe tout cru dans le bec et que le coupable lui confesse son crime sans qu’il n’ait rien à faire. Elle est facile la vie de policier chez Marcelle-Renée Noll (qui mériterait, finalement, d’être dissociée de Marcel Priollet).

Alors, évidemment, sur moins de 9 000 mots, il ne faut pas s’attendre à une lecture extraordinaire (quoique certains auteurs y sont parvenus) et si on fait abstraction des grosses ficelles, la lecture demeure sympathique à défaut de plus.

Au final, un récit qui se lit, qui s’oublie… en évitant d’enchaîner trop ce genre de récits…

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