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Loto Édition
6 juin 2021

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur

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J’ai toujours été retors aux classiques, quels qu’ils soient.

Il suffit que tout le monde aime une œuvre pour ne pas me donner envie de la découvrir.

Depuis tout jeune je n’ai eu de cesse d’être un découvreur, un défricheur, plutôt qu’un suiveur.

Mes congénères adoraient le rap naissant, je lui préférais un heavy métal déclinant.

Les spectateurs couraient voir des blockbusters américains, je ne me déplaçais que pour d’obscurs films asiatiques.

En littérature, comme pour le reste, j’ai toujours fui les « classiques ».

Et même dans la littérature populaire policière dont je raffole, je me penche plus facilement vers un auteur inconnu que vers les noms que tout le monde connaît (même sans avoir lu la prose de l’auteur).

Ainsi, j’ai tardé à découvrir San Antonio, Nestor Burma et plus encore Jules Maigret.

À Rouletabille, j’ai préféré Toto Fouinard.

À Jules Maigret, j’ai préféré Odilon Quentin.

À Arsène Lupin, j’ai préféré Robert Lacelles, Théodore Rouma, Jack Desly, Mandragore, Tancrède Ardant…

Seul Sherlock Holmes, a toujours eu grâce à mes yeux même si je ne suis pas loin de lui préférer Maximilien Heller d’Henry Cauvain, pour son statut d’inspirateur pour ne pas dire plus.

Pourtant, mes découvertes de San Antonio, de Nestor Burma, de Jules Maigret, m’ont conquis.

Seul Rouletabille continue à me décevoir.

Mais quid d’Arsène Lupin ?

J’avais bien lu une nouvelle le confrontant à Herlock Sholmes (Sherlock Holmes avant que les avocats de Conan Doyle ne menacent Maurice Leblanc). Pas de déception, mais voilà, pas d’engouement.

Et il aura fallu, comme beaucoup, je pense, la série avec Omar Sy pour me donner envie de plonger dans les aventures originelles.

Non pas tellement pour Omar Sy, que j’aime bien, cependant, et qui a le bon goût, dans la série, de ne pas être Arsène Lupin, comme on aurait pu lui reprocher, mais d’être un admirateur, un lecteur passionné et inspiré par les aventures du gentleman cambrioleur.

Pourtant, ce n’est pas tant cela qui m’a convaincu. Pas plus que ne m’avait convaincu la vieille série avec Georges Descrières. Certes, j’étais vraiment trop petit à l’époque pour la regarder, mais j’étais devant les rediffusions par la suite.

Non, ce qui m’a convaincu de plonger dans les vraies aventures d’Arsène Lupin, ce sont les références, dans la série avec Omar Sy, au texte d’origine et aux diverses aventures du personnage de Maurice Leblanc.

Me voilà donc plongé dans « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », un recueil de 9 aventures publiées à l’origine dans le magazine « Je sais tout » à partir de 1905.

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur

Arsène Lupin est arrêté : l’aventure est-elle finie pour lui ? Erreur ! Elle ne fait que commencer.
C’est quand il est sous les verrous que la police devrait se méfier.
Lupin change de domicile, de costume, de tête et d’écriture, connaît tous les passages secrets et prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler ! C’est le plus gentleman de tous les cambrioleurs.

On découvre le héros à travers une histoire relatant son arrestation.

Arsène Lupin est à bord d’un paquebot pour l’Amérique. Un message radio prévient le commandant qu’Arsène Lupin, un redoutable cambrioleur, est à bord et en fait une description.

Et des objets disparaissent. Et l’on cherche qui peut être Arsène Lupin…

Avec cette aventure liminaire contée à la première personne, Maurice Leblanc installe le personnage d’Arsène Lupin, gentleman et cambrioleur de génie, capable de prendre toutes les identités, de charmer ses congénères et, surtout, d’une audace sans nom.

Pourtant, Arsène est faillible. La preuve, il sera arrêté. La repreuve, il a un cœur, ce qui n’aide pas dans ce métier.

Puis on retrouve Arsène en prison. Et il fait preuve de forfanterie, le bougre, assurant qu’il n’assistera pas à son procès, qu’il s’évadera avant…

Mais Arsène Lupin, comme il le dit, n’est pas un atteint de fatuité, tout ce qu’il fait, il le fait dans un but précis…

Arsène Lupin est intelligent, machiavélique, prévoyant, patient…

Il s’évadera sans haine et sans violence.

Et suivront encore d’autres aventures…

Tout d’abord, pour faire le rapprochement avec la série susnommée. Dans ce recueil, on découvre toutes les inspirations de la série. Omar Sy, jeune, vivant avec son père chez de riches gens. Un collier qui disparaît, le père accusé à tort.

Dans le texte d’origine, c’est la mère, accusée à tort et l’enfant. Le collier volé, démantelé, retrouvé, mais faux…

On retrouve avec plaisir les références de la série au texte original.

Mais venons-en au texte lui-même. Un texte de 1905, voilà qui peut paraître poussiéreux à certains. Bon, même si je suis un fan de Sherlock Holmes, dont les aventures ont débutées bien avant, je ne peux m’empêcher, souvent, de préférer des textes des années 1930-1940 et de trouver certains textes des décennies précédentes un peu surannées même si j’aime beaucoup Toto Fouinard, Marc Jordan, Martin Numa, qui eux aussi exercèrent leurs talents vers 1907.

Je suis surpris de constater que ce n’est pas le cas ici. Je n’irais pas jusqu’à dire que le style est moderne, tout de même pas, mais le récit ne souffre pas d’obsolescence.

Les aventures d’Arsène Lupin sont plutôt intelligemment et habilement menées par leur auteur. Et, dans ce recueil, seule une aventure pêche par sa longueur et son manque d’intérêt : « Le sept de cœur ».

Pour le reste, on suit avec un grand plaisir la vie d’Arsène Lupin, soit contées par lui-même ou par un proche.

J’avais l’image d’un Arsène Lupin solitaire, travaillant seul. Et j’ai été surpris de constater que l’homme avait toute une organisation autour de lui. Des hommes travaillant pour lui, un peu comme John Strobbins de José Moselli (mais en plus gentleman).

Je le croyais sérieux et je le découvre espiègle.

Au final, un recueil de nouvelles en forme de préambule à la carrière d’Arsène Lupin, le meilleur moyen de découvrir le personnage.

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