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Loto Édition
21 novembre 2021

Pipps and C°

NOB12

Mister Nobody, l’Homme au masque de satin, est un gentleman cambrioleur comme il en a fleuri dans la littérature depuis l’immense succès des aventures d’Arsène Lupin de Maurice Leblanc.

Une série éponyme de 16 fascicules de 16 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots lui est consacrée en par les éditions E.R.F. en 1946.

Les récits sont signés Edward Brooker, pseudonyme d’un certain Édouard Ostermann sur lequel on ne sait pas grand-chose. Une année de naissance (1904) une date à partir de laquelle on ne trouve plus trace de l’auteur (1947).

Entre les deux, seule sa bibliographie demeure. De nombreux romans policiers et d’espionnage avant la Seconde Guerre mondiale. Des séries fasciculaires par la suite, dont fait partie celle qui nous intéresse aujourd’hui.

Si l’on devine l’inspiration d’Arsène Lupin, derrière le personnage de Mister Nobody, je serais plus tenté d’y voir une inspiration indirecte de deuxième niveau. C’est-à-dire que je trouve Mister Nobody plus inspiré par des personnages comme Jack Desly, d’Henry Musnik. Du moins y retrouve-t-on plus l’ambiance du duo formé par le gentleman cambrioleur et son fidèle serviteur (Arsène Lupin étant plus solitaire bien qu’à la tête d’une bande).

Bref, toujours est-il que Mister Nobody, dont on ne connaît pas la véritable identité, est un gentleman cambrioleur anglais, secondé par son fidèle Jonas Cobb, alias Froggy, car il a une tronche de batracien. Le premier adore les jeunes et jolies blondes, le second, l’alcool sous toutes ses formes.

« Pipps and C° » est la 12e aventure du duo.

PIPPS AND C°

C’est le temps des vaches maigres ! Les comptes sont en berne ; à force de dépenser à tout va, Mister NOBODY, le gentleman cambrioleur, n’a plus un sou, ou presque.

Las de s’introduire chez autrui, ramolli par un an de farniente, il est nécessaire de se réinventer, de changer de méthodes.

Si Mister NOBODY ne va plus chez les mondains, il faut que ce soient les mondains qui viennent à lui.

Pour ce faire, il décide, avec son minuscule pécule restant, de monter une agence de détectives sous l’identité de Mr Pipps, afin que les « proies » s’adressent à lui pour régler leurs soucis et fassent ainsi entrer le loup dans la bergerie.

Et, dès le premier client, c’est le jackpot en la personne d’un riche américain désireux de sécuriser les magnifiques bijoux de son épouse lors d’une réception donnée.

Accompagné de son fidèle serviteur Jonas Cobb, alias Froggy, Mister NOBODY est donc invité à la fête.

Durant la soirée, les lumières s’éteignent… une femme crie… ses joyaux ont disparu… à la grande surprise de Mister NOBODY qui n’est nullement responsable du forfait…

C’est la dèche pour Mister Nobody. Voilà un an qu’il n’a pas pratiqué son art de cambrioleur et qu’il dépense, cependant, sans compter. Jonas Cobb, son fidèle serviteur et gestionnaire de compte, le prévient qu’il n’y a plus un kopeck en caisse.

Lassé de jouer les rats d’hôtel, Mister Nobody décide d’innover et de faire venir les confessions des bourgeois à lui en jouant les détectives privés. Pour ce faire, il monte son agence : « Mr Pipps et C° » et attend le client… qui peine à venir.

Après des jours d’attente et de la publicité coûteuse dans les journaux, il reçoit une visite, celle du secrétaire d’un riche Yankee qui vient l’embaucher pour surveiller les bijoux de la femme de son patron lors d’une soirée organisée par celui-ci.

À la réception, soudain, les lumières s’éteignent et, quand on les rallume, la femme du Yankee se rend compte qu’elle n’a plus ses bijoux.

Mister Nobody n’étant pour rien dans cette disparition, Mr Pipps intervient pour faire boucler la demeure afin de retrouver les bijoux, mais il se fait virer comme un malpropre, le Yankee ne voulant pas de scandale.

Qu’à cela ne tienne, Mister Nobody se jure de retrouver les bijoux et de les restituer à la belle Américaine…

Mister Nobody passe donc de l’autre côté de la barrière, du moins en apparence, pensant que ce stratagème lui permettra d’entrer en toute confiance dans la bergerie…

Edward Brooker s’appuie sur un cliché de récit de cambriolage : une soirée organisée chez des riches. La lumière qui s’éteint brusquement, des bijoux qui disparaissent… sauf que notre cambrioleur se retrouve non pas dans la peau du voleur, mais dans celui du gendarme.

Pour les beaux yeux de l’Américaine, il va se charger de retrouver les bijoux volés et de les restituer. Au passage, il n’oubliera pas de remplir ses poches à la fois de sa façon usuelle, mais, plus rare, chez lui, d’une façon honnête également.

Une nouvelle fois, Mister Nobody tombe amoureux d’une blonde quand Jonas Cobb, lui, préfère la dive bouteille.

On se doute bien que dans ce format contraignant, l’auteur ne nous proposera pas une intrigue folle et l’investigation de Mister Nobody pour retrouver les bijoux sera vite expédiée (le gros du récit étant consacré à la mise en place de l’idée de l’agence de détectives).

Rien de bien original, donc, ni dans le style, ni dans le genre, ni même dans la série.

Pourtant, ne boudons pas notre plaisir, la lecture de cet épisode est plutôt agréable à défaut d’être surprenante ou mémorable.

Au final, un épisode dans la lignée des précédents, plaisant à lire même si l’histoire baigne dans des eaux par trop fréquentées.

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